Pour une fois, la quatrième de couverture ne pipeaute pas : imaginez un mélange d’Un jour sans fin, de Downton Abbey et d’Agatha Christie et vous obtenez Les sept morts d’Evelyn Hardcastle. À partir de là, je crois que tout est dit et, au risque de divulgâcher comme un gros goret, je ne peux pas en dévoiler plus.
La fin d’une boucle
Bon, on va quand même un peu développer.
Et donc, Aiden Bishop se réveille au milieu de la forêt avec en tête l’intuition qu’un meurtre est en train de se perpétrer et le nom d’une certaine Anna. Mais, il est petit, faible, terriblement trouillard. Et ainsi, Aiden Bishop se réveille dans une chambre de la décrépie mais imposante ancienne demeure des Hardcastle. Il est énorme, particulièrement intelligent et se rappelle tout ce qui s’est passé la journée précédente. Et donc, Aiden Bishop se réveille …
Bon, vous avez compris le principe. Il y a un meurtre et le personnage principal comprend vite qu’il a intérêt à le résoudre s’il veut sortir de ces cycles. Sauf que les gens et les circonstances semblent se liguer contre lui.
Le concept du roman est très intrigant si on est amateur d’énigmes à la Agatha Christie. Stuart Turton fait du bon boulot et développe une espèce d’univers post-victorien grimaçant avec une bonne société pourrie mais sans oublier la domesticité (la tendance Downton Abbey). La faiblesse éventuelle du roman c’est le côté évidemment très artificiel du début. On ignore tout du véritable univers caché derrière cette enquête, il y a pléthore de personnages mystérieux, le héros rame comme pas possible et je n’ai pas pu m’empêcher de grogner parce que s’il est facile d’intriguer, une résolution satisfaisante est toujours plus compliquée à réussir. Et dans le cas des Sept morts d’Evelyn Hardcastle, il faut attendre les 3/4 du roman pour commencer à comprendre que Turton ne se fiche pas de notre tête. J’ai alors vraiment pris du plaisir aux rebondissements. La fin m’a beaucoup plu avec des thématiques très inhabituelles pour le genre Agatha Christie (la tendance Un jour sans fin). Dans le genre, j’imagine que l’on peut considérer que c’est un ouvrage vraiment à part.
Au final, un policier très malin (et dont je n’ai pas trouvé de faiblesse structurelle) mais qui pourra sûrement agacer certains lecteurs par l’artificialité du début qui est un gros morceau à avaler avant de vraiment s’amuser. Je serai très curieux de le voir sur écran, je suis sûr que ça pourrait faire un film intéressant (le scénariste doit être prêt à s’arracher quelques cheveux) surtout que ça doit se relire facilement juste pour avoir le plaisir d’avoir un temps d’avance sur le pauvre héros et d’apprécier les personnages à leur juste valeur.