Stanley Meltzoff (1917 – 2006) est un illustrateur états-unien que j’ai découvert via ses couvertures de science-fiction. Elles détonnaient par rapport aux traditionnelles scènes de jeune fille en bikini agressée ou agressant un alien. Souvent sombres, elles étaient rayées par une lumière qui éclairait une foule confrontée à des masses de métal silencieuses. Il faut dire que Meltzoff a une formation assez peu courante dans le monde de l’illustration de l’époque : il a suivi des études d’Histoire de l’Art et a même publié des ouvrages sur le thème.
Classiques dans l’espace
L’approche de Meltzoff, très inspirée par les peintres classiques (Rembrandt, Goya…), va l’amener à travailler sur des sujets historiques où les personnages sont écrasés par le décor, la science-fiction avec ses foules, les livres de poche et la revue Scientific American entre autres.
Nature morte aux tubes à essai
Il réalise des natures mortes assez étonnantes pour Scientific American où figurent des objets relatifs à la recherche et l’industrie. Objets de mesure, prélèvement, outils, rapports, tableaux… Meltzoff réussit des prouesses picturales à partir d’un sujet qui peut sembler aride à première vue et il frôle l’abstraction dans certaines œuvres. Ses publicités pour l’industrie rappellent étrangement le travail de Phil Hale pour les matières et les couleurs. Je pourrais mettre n’importe lequel de ces travaux dans mon salon sans problème.
Fish and Chips
Malheureusement pour lui, Meltzoff travaille à une époque où l’illustration est peu à peu remplacée par la photographie. Les commandes se raréfient et il se retrouve un soir dans les rues de New-York avec son portfolio sous le bras à se demander de quoi le lendemain sera fait. Un déclic : puisqu’il est passionné par l’océan et la pêche sous-marine, pourquoi ne pas explorer cette voie inédite ?
Meltzoff crée un nouveau genre. Il faut dire qu’il s’intéresse à l’océan depuis son adolescence, surfant et pêchant à la ligne. Après la Seconde Guerre mondiale, les progrès du matériel de plongée vont l’amener à découvrir le dessous des vagues et il va passer le reste de sa vie à essayer de reproduire les sensations éprouvées dans les mers chaudes du globe où il est envoyé par divers magazines. C’est une partie importante et encore très intéressante de l’ouvrage, même si quelque peu répétitive. De plus, le texte entier est écrit par Meltzoff et cette partie aquatique ne m’a pas passionnée. Il faut être très branché pêche pour apprécier des histoires de pêcheur…
Comme d’habitude, The Illustrated Press publie un très bel ouvrage en collaboration avec la famille de l’artiste, ce qui a permis de faire figurer de nombreuses recherches aussi inspirantes que les œuvres finies.
Gloub alors ! De bien séduisants effets de lumière, quel que soit le contexte.
Ben oui, c’est un vrai peintre pour le coup.
Diable ! Quelle patte !et ça vibre, ça vit,ça danse bien dans le trait !
C’est vrai qu’il fait passer une énergie dans ses peintures.