Un sinistre individu de mes amis me rabâche les oreilles avec cette série et a fini par me refiler la première saison. Créée par Daniel Knauf pour la fameuse chaîne câblée US HBO (Deadwood, 6 feet under, etc…), cette série fantastique suit deux personnages ”élus” dotés de pouvoirs paranormaux, un prêtre angoissé et un jeune fermier recueilli par des forains (d’où le titre. Un ”carnival” aux USA semble être une fête foraine qui présentait notamment des ”monstres”), le tout dans les années 30 de la Dépression. Il n’y a pas à dire, c’est de la grande qualité visuelle avec un casting très bien foutu, des freaks rigolos et des personnages attachants. Évidemment, on retrouve les faiblesses ”obligatoires” des séries : histoires d’amour à rebondissement qui donne le vertige, personnages développés puis abandonnés et non dits qui mettent du temps à s’éclaircir (je me demande d’ailleurs pourquoi les ”jeunes” scénaristes BD ne jurent que pas les séries US quand on voit les ficelles utilisées pour accrocher le public, même pour les meilleures. C’est beaucoup de plaisir, des constructions impressionnantes mais ça triche un max. Rien à voir avec une vraie histoire bien construite. Fermons la parenthèse). Dans le cas de Carnivàle, ça touche à l’indécence puisque le téléspectateur n’en sait pas beaucoup plus à la fin de la saison 1 qu’au début. Sans compter les persos qui vous assènent qu’ils connaissent la vérité et qui ne révèlent rien. Il parait que les scénaristes ont voulu (trop ?) rattraper ça dans la seconde saison mais c’était trop tard, le manque de public a eu raison de la série. Que ça vous serve de leçon, apprentis scénaristes : c’est bien beau de cacher les fondements d’une histoire pour créer une attente, mais un jour ou un autre il faut lâcher des morceaux au lecteur. Mais que ça ne vous empêche pas de jeter un coup d’oeil dessus si vous en avez l’occasion : toute la famille a suivi avec angoisse les rêves torturés de nos héros dans la poussière du Sud des États Unis, entre femme serpent et strip teaseuse bien en chair. Les amateurs de Twin Peaks auront reconnu avec plaisir Michael J. Anderson, le nain fétiche de David Lynch.
mise à jour du 08/07/09 : ben finalement, je n’aurai même pas été au bout de la saison 2. Toujours autant de difficulté à visionner en entier les séries US…
- > le site officiel :
En causant de séries hbo, en ce moment on m’a passé Deadwood et cette série est assez exempte des défauts cités… Essentiellement parce qu’elle est plus construite comme une chronique que comme une série à rebondissements (donc pas trop de révélations délayées, de personnages surprise etc.), et le contexte évolue forcément puisque le principe de la série est de suivre l’agrandissement et le développement d’une ville minière… ‘Fin, c’que j’en dis…
”Les Sopranos” , faisaient mouche à chaque épisode …
Je n’ai pas parlé de Deadwood encore (j’ai juste visionné la saison 1 refilée par le même dealer) qui est en effet mieux construit niveau scénario global justement parce qu’il n’y a pas de ”suspens” qui porte l’histoire. 6 feet under (qui reste ma préférée) comporte quand même des persos qui apparaissent/disparaissent/réapparaissent au gré des besoins des scénaristes.
Je n’ai pas réussi à regarder les Sopranos pour une raison qui m’échappe. Peut être le thème qui ne m’a pas accroché ?
Tu n’aimes pas les films/romans noirs ? ça m’étonnerait quand même pour un amateur des frères Coen …
Oui, j’aime plutôt bien l’atmosphère roman noir en général mais là, à la vision du premier épisode, rien…
C’est un peu le piège des séries TV : rares sont celles ou tu accroches dès le début ; le premier épisode te laisse souvent une impression moyenne, ce n’est qu’au bout de 2 ou 3 épisodes que tu te prends au jeu et que tu deviens accro (ce fut le cas personnellement avec Friends, Spin city, Sex and the city, Seinfeld, les Simpsons, etc … Les Soprano et Six Feet Under m’avaient convaincu d’emblée (tout comme l’île aux enfants !).
Réessaie les Soprano s’il te reste encore un peu de temps libre … Mais attention ! Après, c’est difficile de décrocher.
Ce qui est curieux, c’est qu’en BD, je ne ”fonctionne” pas de a même manière …
C’est vrai que les séries prennent leur aises sur la distance mais je n’ai pas le temps de m’investir dans des trucs de ce genre qui ne m’accrochent pas rapidement vu le nombre de choses que j’ai envie de faire :-)
Non, je suis assez limité niveau série :-)… Et peu attiré par les policières en règle générale (j’ai commencé à regarder the Shield l’année dernière mais être obligé d’abandonner en cours de route pour cause de vacances ne m’a pas perturbé outre mesure).
Excellente série !
Connais-tu aussi The Wire ou Mad Men ?