Si il y a bien un problème d’ordre philosophique avec le rock, c’est sa tendance à créer des idoles (Elvis Presley le King en tête mais qui a besoin d’un roi du rock ?). Pour un genre considéré comme révolutionnaire, il n’a pas changé grand chose au star system, enfermant les artistes dans des tours d’ivoire dont certains n’en sont jamais ressortis.
Ces dernières années, le Canada a proposé des collectifs rock rendus possibles par la concentration de la scène locale (enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre). Crack Cloud rentre tout à fait dans cette philosophie, agrégeant musiciens, danseurs, vidéastes… Le résultat est étonnamment tendu et inattendu à la fois. Une énergie froide traverse les morceaux, éclairés de fulgurances brûlantes. La drogue est un thème important des chansons (beaucoup d’entre eux sont des ex(?) addicts et ils travaillent avec des associations) et leurs clips marquants me permettent de goûter aux joies du fix sans rien m’injecter où que ce soit.