On pouvait difficilement le louper : la série de Prime Video se déroulant dans l’univers de Tolkien vient de débarquer sur nos petits écrans. N’écoutant que mon courage et pour vous éviter de perdre du temps, j’ai décidé de zieuter tout ça, pas particulièrement excité mais l’esprit zen – contrairement à la plupart des fans du Trou de l’Anneau j’imagine.
On va commencer par se mettre à dos la communauté : je n’aime pas du tout les films de Peter Jackson que j’ai trouvés terriblement héroïco/lourds, aux couleurs délavées déprimantes et avec un sacré manque de…fantaisie. Et je parle pas du Hobbit qui est un charcutage ignoble (je suis donc double classé « beurk Star Wars/beurk Peter Jackson », ce qui fait de moi un assassin redoutable). Est-ce que Amazon allait nous faire dégouliner du fan service avec du kitsch fantasy à tous les étages ?
Il y a un truc que j’aime bien dans cette série : on ne sait pas encore ce qui va se passer. Y’a du suspens ! C’est déjà pas mal. Et, malgré les millions investis, l’univers visuel est plutôt sobre et… de bon goût. Voyez le port de Numénor dans l’épisode 3. Une architecture marquée, des pêcheurs, une taverne qui tient la route, une bibliothèque pleine de rouleaux (et pas ces clichés de grimoires plein cuir) avec une table merveilleuse. C’est la première fois que je m’émerveille devant un décor fantasy.
Et les designers ont même pris des risques osés en transformant les Hobbits en hippies pastoraux et nomades. Ça marche très bien. Là aussi il y a de jolies trouvailles visuelles et ces petites personnes ont l’air naturelles. C’est d’ailleurs un des plaisirs de la série : elle se pose de temps en temps, laissant des aérations poétiques bienvenues. Là oû Peter Jackson donnait l’impression d’un concert métal qui se prend trop au sérieux en beuglant à 100 à l’heure, la série évoque un morceau classique aux ambiances variées, plus subtiles.
Évidemment, tout ceci est woke à mort mais j’ai été agréablement surpris. On voit des personnages de toutes les couleurs qui s’intégrent avec naturel dans l’univers – même un elfe black qui passe comme une lettre à la Poste. Et les personnages principaux féminins ont l’avantage d’être servis par d’excellentes actrices.
Il est trop tôt pour être sûr que l’histoire est vraiment marquante — pour l’instant on découvre surtout les personnages et les mystères se dévoilent lentement. On peut craindre qu’ils nous refassent une nouvelle Communauté qui va partir en quête en se serrant les coudes malgré les diversités culturelles. On sent que des personnes fragiles vont tomber sous l’influence d’objet maléfique (ça, ça m’a fait soupirer un poil) mais je vais attendre les épisodes avec une certaine impatience. C’est pas tous les jours que l’on a droit à de la fantasy qui ne se repose pas avec fainéantise sur des clichés éculés en ce qui concerne le visuel et je suis curieux de découvrir de nouveaux décors, de nouvelles ambiances, de voyager quoi…
Salut,
J’avoue, je ne fais pas partie de cette engeance qui fait du respect de l’œuvre d’un auteur l’alpha et l’oméga d’une adaptation, même si je suis fanatique de Tolkien, au point d’être prêt à lire ses listes de courses. Ceci dit, il vrai que Jackson a fait dans la boursoufflure pompier avec le SDA, même si je reconnais au film quelques moments de grâce épique, notamment avec la charge des Rohirrim. Tu comprendras bien sûr que la décence inhérente à la dignité de commentateur de ton blog me pousse à taire ce que je pense du Hobbit. Ahem !
Pour revenir aux Anneaux de pouvoir, j’avoue être pour l’instant dubitatif. L’objet à des qualités indéniables, celles que tu soulignes (les hobb…piedvelus romanichels, quelle trouvaille !). Mais, je ne peux m’empêcher de trouver la narration longue et un tantinet relâchée. Bon, c’est encore le début. Si Amazon prête vie à la suite, les choses vont peut-être se resserrer.
Visiblement, cette lenteur dans l’histoire est le reproche que je croise le plus souvent – même dans mon entourage. Moi, ça me va pour le moment.