Bobbi Jene est une danseuse qui, à trente ans, décide de quitter la troupe Batsheva qu’elle a intégré neuf années auparavant pour rentrer aux États-Unis et se lancer dans la création. Elvira Lind l’a suivie pendant trois années et a filmé ses doutes, sa relation amoureuse mise en péril et l’aboutissement de son travail.
Évidemment, on pense au Polina de Vivès dès les premières minutes, avec une différence importante. Bobbi Jene n’a pas un physique de danseuse classique, elle est costaude et assez trapue. Et sa danse profite de sa physiologie, basée sur la force, la résistance et le plaisir. C’est une artiste impressionnante au regard laser mais aussi pleine de doutes sur ses choix amoureux et sa carrière. Son travail est basé sur la sincérité, l’absence de filtres et le film est à l’unisson, montrant l’intimité du couple de manière étonnante. Et aussi les rapports de Bobbi à sa famille, notamment sa mère très pieuse et qui la soutient dans une création pas faite pour tous les publics.
Évidemment, pour un dessinateur, voir le corps de Bobbi en mouvement, ce qu’elle est capable de faire, c’est juste de l’ecstasy en barre. Mais le travail, le temps que lui prend la création, la recherche et les imbrications de ses proches dans son approche (elle vient d’une famille états-unienne moyenne) font du film un témoignage stimulant sur la création et ce que c’est que d’être artiste. Un personnage magnifique qui rend ce film indispensable.
La bande annonce est un peu nullos et contredit quasiment l’approche de la réalisatrice mais je la mets quand même.
Je voulais le voir, j’ai loupé mon enregistrement et maintenant j’ai loupé le replay !
Désolé de ne pas l’avoir visionné plus tôt.