Game of Thrones – une série HBO qui se laisse regarder

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Game of Thrones, la série qui cartonne auprès des jeunes débarque enfin en clair sur la chaîne TNT D8. Inspi­rée des romans de George R. R. Martin, elle décrit un univers fanta­sy déchi­ré par les guerres de pouvoir entre diffé­rentes familles alors que l’Hiver approche – dans ce beau pays, hivers et étés durent plusieurs de nos années et non seule­ment ça caille sec en hiver mais des Sauva­geons en profitent pour dévaler du Nord pour ravager tout sur leur passage quand ce ne sont pas les mythiques créatures effrayantes conte­nues par un mur gigantesque.

Game of Thrones est un peu l’évo­lu­tion ultime du goût des geeks – pour le moment. Comme toujours avec les séries HBO, il y a des moyens, le ton est adulte (grande­ment aidé par l’his­toire origi­nale) et je n’ai jamais vu autant de tétons dans une produc­tion US qui ne soit pas à carac­tère porno­gra­phique. Mais est-ce que ça justi­fie l’engoue­ment fanatique susci­tée par la chose ?

Au bout des quatre premiers épisodes, je suis d’avis mitigé. Visuel­le­ment, c’est agréable – avec un côté plus Conan le barbare que Seigneur des Anneaux – mais ça n’a rien de révolu­tion­naire. Grosses épées, fourrures, robes trans­pa­rentes, on reste dans une icono­gra­phie très balisée. Il y a des efforts pour montrer le côté rugueux de l’époque et les actrices laissent voir plus de rides qu’à l’accou­tu­mée. Les réfrac­taires aux boules de feu et autres trolls peuvent se réjouir, les romans sont connus pour le peu d’impor­tance accor­dé aux effets et créatures magiques. Tout est centré sur la guerre de pouvoir entre les diffé­rentes factions. Séduc­tion, trahi­son, vengeance, il y a de quoi faire. Martin s’est inspi­ré des méthodes de conquêtes de pouvoir médié­vales avec alliances contre nature, mariages forcée et empoi­son­ne­ments. C’est la partie la plus sédui­sante de la chose – surtout que l’on meurt facile­ment dans cette histoire. On finit par s’inté­res­ser au devenir des person­nages, parti­cu­liè­re­ment les plus faibles qui semblent bien mal barrés dans la vie. Tyrion Lannis­ter est proba­ble­ment le plus intéres­sant pour le moment : nain et intel­li­gent, il ne peut compter ni sur sa force ni sur sa séduc­tion pour s’appro­cher du pouvoir. Calcu­la­teur mais aussi capable de révéler les autres person­nages, il bénéfi­cie de la grande classe de Peter Dinklage, un acteur qui mérite le détour.

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Au final, après avoir presque calé après le premier épisode, je vais proba­ble­ment finir la première saison sans passion parti­cu­lière. En fait, ça me donne surtout envie de relire Les Rois maudits de Maurice Druon qui ont eux le mérite d’avoir réelle­ment existé. Un peu plus crous­tillant que de virtueles craplules avides de pouvoir et en plus, on se cultive utilement.

Game Of Thrones – Bande Annonce Officielle Saison 1 (VOST)

On pourrait en profi­ter pour se pencher sur le fait que la fanta­sy BD française ne fasse plus autant recette au moment où la fanta­sy tout court semble triom­pher d’un point de vue média­tique et cultu­rel – après tout, la série améri­caine est sympto­ma­tique de nos habitudes de consom­ma­tion de biens cultu­rels et reste­ra proba­ble­ment comme un élément marquant du début du XXIème siècle. J’ai bien quelques pistes – ficelles narra­tives trop simples, clichés usés jusqu’à la corde, détour­ne­ments humoris­tiques plus proches de la parodie – mais ces manières de fonction­ner conti­nuent à avoir du succès dans d’autres médias (jeux vidéos et de socié­té notam­ment). Peut être aussi qu’il est impos­sible de lutter contre le cinéma/​la télé lorsqu’elle aborde un genre avec effica­ci­té ( la SF litté­raire semble avoir été laminée par les écrans) et qu’il faut montrer plus d’ima­gi­na­tion plutôt que de suivre le mouve­ment. Peut être aussi que les cochons vont voler un jour et qu’ils crache­ront du feu…

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12 commentaires

  1. J’ai calé au début de la saison 2, mais je m’y remet­trai proba­ble­ment un de ce quatre.

    Dans mon souve­nir dans la saison 1, c’est surtout vers la fin que ça commence à gagner en ampleur. Et puis il faut aller au moins jusqu’à l’avant-dernier épisode, qui comporte un rebon­dis­se­ment fameux qui fait son petit effet lorsqu’on n’est pas prévenu.…

    • C’est un truc qui m’agace avec le séries que l’on conseille : il faut se farcir 12 heures de vision­nage pour arriver ”à l’endroit, tu vas voir, c’est génial, tu vas accrocher”.

      • C’est pas faux ! Il faut dire que là c’est accen­tué par le grand nombre de person­nages et de lieux diffé­rents à introduire.

        • C’est vrai qu’il y a beaucoup de monde à suivre. Commen­cé la série de Jane Campion ce soir et ça débute très bien.

  2. ha , je suis complè­te­ment d’accord pour les Rois maudits ! ( on parle bien des romans.. pas de la pauvre série télé pourrie .. )

  3. Même si la série est pas mal, les romans sont quand même bien meilleurs (tiens ? ça ressemble un peu à un cliché)

    (mais c’est vrai).

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