Vous l’avez déjà lu ici, je me méfie des trois T de Télérama comme d’un cadeau de ma belle-mère : on ne peut pas savoir si on va être agréablement surpris ou juste consterné. Mais, comme pour les cadeaux, on y jette un œil pour être sûr de ne rien louper d’important.
Italienne, scène et orchestre est une pièce de Jean-François Sivadier qui raconte les répétitions de la Triavata de Verdi. Un metteur en scène un peu stressé par les délais (et où est passée la Diva ?), une assistante qui se démultiplie, des acteurs qui tentent d’imposer leur point de vue, un chef d’orchestre sceptique, on découvre une répétition de l’intérieur. Si ce n’était que cela, ce serait déjà pas mal mais Jean-François Sivadier réussit à nous faire comprendre le cheminement du metteur en scène, ses doutes, ses convictions et les sommes de conflits, d’incompréhensions et de ratés amèneront à une représentation magistrale… dont nous ne verrons qu’un aperçu. Il faut dire que dans la pièce les spectateurs font aussi partie de la distribution : d’abord en figurants puis en musiciens de l’orchestre, ils sont amenés à découvrir le point de vue de membres de la troupe, au point de louper le spectacle.
C’est drôle, ça vous fait comprendre le travail de Verdi, c’est une vision très fine de la création artistique et vous avez l’impression d’avoir grandi intellectuellement. Du fait même de la nature de la pièce, la captation signée Philippe Béziat est très cinématographique et ne fait pas du tout théâtre filmé. Ben mince, mamie elle ne s’est pas trompée pour le cadeau.
Retrouvez le spectacle en entier sur le site de France TV :