Enfin un film d’animation pas pour les enfants et pas autobio/politico/branchouille ! Mary est une petite fille de huit ans australienne pas super aidée par la nature et affublée d’une famille assez gratinée (maman boit et papa empaille des oiseaux trouvés sur la route). Moche mais curieuse et quand elle tombe sur un annuaire de New York, elle envoie au hasard un courrier en forme de bouteille à la mer. C’est Max qui la reçoit. Un vieux garçon qui ne comprend rien aux gens et qui mange trop. Leur goût commun pour le chocolat et leur recherche éperdue d’amitié va les amener à échanger une longue correspondance épistolaire à travers les ans. Évidemment, leur vie respective va en être chamboulée. Max tente de gérer les questions de Mary qui le ramène à ses propres angoisses jusqu’à péter un plomb et Mary saura trouver le courage de se faire une vie grâce à Max. Mais chez Adam Elliott, la vie en question n’a rien d’un conte de fées…
Le réalisateur australien propose un premier long métrage tout en gris, comme la vie, jamais simple, sans action frénétique et qui parle au coeur et à la tête. Son humour très noir (il faut voir comment on meurt dans ce film) fait passer un mélange de désespoir et de tendresse qui pourrait être complètement déprimant. Il nous donne à voir deux vies fragiles avec une tendresse vache originale. La forme mérite aussi le détour avec un décor très soigné et des tronches incroyables . Espérons que ça cartonne pour donner le courage aux producteurs de faire autre chose que des films d’animation hypervitaminés sans réel fond.
On peut voir ses courts métrages où on retrouvera ses gris, sa pâte à modeler et les personnages un peu dégligués sur YouTube comme ici un court métrage sur son cousin que j’avais pu voir à Anneçy.
- le site officiel du film :
Elle me plait bien ta nouvelle ”affiche” de bienvenue. Tu as fait ça comment ?
@Totoche : par Gimp (cf. mail)
J’ai mis du temps à comprendre que le film autobio/politico/branchouille, c’était Persépolis…
Bon à part ça, Adam Elliot, c’est bon, mangez-en ! ça fait un moment que j’avais vu ses courts (tiens, on peut voir son ”Harvie Kumpet” ‑20 minutes- avec sous-titres français ici : http://www.dailymotion.com/relevance/search/harvie+krumpet/video/x8dr7p_harvie-krumpet-vostfr_creation ) et j’ai été agréablement surpris de voir que l’univers du bonhomme ne perdait pas trop de force (parce que je trouve que ça s’étire un peu à certains endroits) en passant au long. Il arrive toujours à faire naître l’humanité la plus touchante en inventoriant les tares les plus insolites…
(par ailleurs on peut noter que pour une fois la bande-annonce est très bien et reflète parfaitement le film).
Évidemment, le long est plus dur à porter vu que l’histoire tient en peu de choses mais je n’ai pas senti de baisse de ”rythme”. C’est toujours plein de détails, de choses à voir (je conseille les pancartes du clodo). Il parait que la séance de machine à écrire est un hommage à … Jerry Lewis.
Et pas vrai du tout que c’est Persépolis ! D’ailleurs je ne l’ai même pas vu (sifflote d’un air dégagé).
C’est pour ça que je me promène en short !
Bravo Raoul, le cirque de Mafate cherche… ah non, je n’ai plus le droit de la refaire celle-là :-)