Il Miracolo est une série italienne créée par l’écrivain Niccolo Ammaniti qui passe sur Arte, au moment même où je tape ces mots. Je n’ai donc visionné que les deux premiers épisodes mais ils sont totalement fascinants.
À Rome, la police débarque dans le repaire d’un chef mafieux et le découvre dans une mare de sang, près d’une statue en plastique de la Vierge qui pleure. Du sang. SIx litres de sang par heure. Pour une petite statue de rien du tout, c’est beaucoup. Une ribambelle de personnages gravitent autour du phénomène, confrontés à leurs peurs et espoirs, à la veille d’un référendum qui risque de voir l’Italie quitter l’Union Européenne.
J’espère que je ne vais pas être déçu par la suite. C’est très soigneusement filmé, les personnages sont intrigants et il y a pléthore de scènes marquantes avec une influence Lynchienne certaine sans compter une bande son étonnante. Et je décèle une espèce d’humour noir derrière tout cela assez réjouissant. À découvrir vitement.
C’est la première fois depuis bien longtemps que je regarde une série en direct à la télé au lieu de la télécharger comme un goret. Ca me contraint à être un public captif le jeudi soir, ce n’est pas désagréable, on s’organise. Concernant le contenu, j’ai cessé de chercher la vraisemblance, il y a des situations et des personnages vraiment surréalistes (le prêtre, le général) qu’il faut prendre tels quels, même si le ressort dramatique en prend un coup question vraisemblance. Globalement, critique de la famille, critique du monde politique, critique de la société à la fois pieuse et gangrénée par les parrains du crime, le compte y est. Sans compter l’interrogation de notre rapport à la croyance, et de notre faculté d’émerveillement.
Je n’arrive pas à la voir comme un film sociétal (critiques diverses) et je trouve qu’il penche vers une forme de poésie de la série.