Que le réalisateur du Transperceneige remporte la Palme d’Or 2019 à Cannes est plutôt rassurant sur le cinéma mondial qui croit encore aux bonnes histoires et à la capacité du médium à bousculer le public. À la sortie de la salle, j’entendais avec amusement les réactions médusées du public bien bobo (cinéma d’art et essai oblige) qui découvrait le metteur en scène coréen, grand créateur visuel à l’humour bien vachard.
Le gars Bong Joon Ho, je le suis depuis son polar poisseux Memories of Murder et je n’ai pas été déçu par un nouvel opus d’un humour sauvage qui renoue avec un certain cinéma grinçant italien des années 1970 où la lutte des classes passait par la lutte tout court.
Je ne vais pas trop m’étendre sur le scénario que vous avez dû croiser (une famille de pauvres qui vivent dans un taudis en entresol s’arrange pour se faire engager par un jeune couple pété de thunes qui vit dans une maison d’architecte). Heureusement, ce n’est pas que ça et, petit à petit, tout le monde perd l’équilibre. Je dirai juste que c’est paradoxalement très drôle et j’ai beaucoup ri (en dehors d’une mise en scène inspirée et inventive). Le fiston m’a fait remarquer une scène d’arrosage qui annonce une autre scène bien plus dramatique et ça donne à penser qu’un revisionnage n’est pas inutile pour appréhender toutes les subtilités de la chose. Personnellement, je vous encourage à bien regarder qui touche qui et comment.
La bande annonce ne révèle pas grand chose alors c’est cool. Et on a droit à de vraies affiches de ciné, encore plus cool.
Ce qui me fascine,c’est son art d’attraper le spectateur/trice.Dans Memories of Murder ‚se rendre compte combien on est tendu vers l’écran.Chaque pan du récit,chaque variation de la lumière.
Mais tu as vu celui-là ?
Ah j’ai loupé l’arrosoir…
Je voulais dire « arrosage ».
Ah d’accord…