Un jour, je pourrai dire à mes petits-enfants que je suis allé au cinéma voir les films de Miyazaki au moment de leur sortie. En attendant ce grand moment de solitude, je suis effectivement allé en famille voir le dernier opus d’un des créateurs qui me fascine le plus ces dernières années.
Je résume rapidement pour les impies et ceux qui ne veulent pas gâcher le plaisir de la découverte : Ponyo, fille de la déesse de la mer et d’un savant fou qui veut transformer la Terre en un paradis des poissons, tombe amoureuse d’un petit garçon de cinq ans et décide de devenir humaine pour le retrouver. On reconnaitra le thème de la Petite Sirène au soutien gorge en coquillage cher à l’équipe Disney (d’un raffinement post Barbie incontournable) mais évidemment, Miyazaki n’est pas Disney. En fait d’histoire d’amour, j’ai plutôt vu une histoire de naissance, l’arrivée d’une petite soeur dans la vie d’un petit garçon dont les parents ne se voient que par signaux lumineux interposés (Ponyo fait d’ailleurs beaucoup penser à la petite soeur de Mon voisin Totoro). Elle débarque avec une énergie prodigieuse, remodelant carrément le monde entier par sa venue (une métaphore incroyable que comprendront tous les jeunes parents). Ses transformations successives pourraient alors symboliser le passage de bébé à petite fille (d’ailleurs en tant que poisson, elle est soigneusement mise à l’abri dans un seau/ventre). L’amour qu’elle porte au garçon serait un amour purement fraternel et le désir de lui ressembler le désir qu’ont tous les cadets de faire ”comme les grands”. D’ailleurs, Sôsuke, le petit garçon, assume parfaitement ce rôle en expliquant le monde quotidien à Ponyo qui ouvre de grands yeux étonnés.
Du point de vue purement cinéphilique, c’est un Miyazaki un peu déconcertant, qui avance cahin caha entre scènes incroyables (Ponyo galopant sur les vagues est un grand moment) et résolution un peu flottante. Contrairement aux précédents opus, le personnage principal n’est pas en train de se chercher : Ponyo partage la vedette avec Sôsuke et les deux sont portés par la narration plus qu’ils ne la soutiennent. Comme à son habitude, Miyazaki nous montre une Nature indifférente aux humains et dont la force peut se révéler destructrice tout en étant une source de vie inépuisable (loin des lapins qui chantent et dansent avec des princesses).
Pour terminer, alors que la petite famille avait montré des signes de perplexité avec Le château ambulant lors de son premier vsionnage, tout le monde a beaucoup aimé Ponyo même si je le trouve moins cohérent ou impressionnant que les précédents. Mais la petite Ponyo emporte tout sur son passage…
A voir vite tant que le lien est actif :
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Merci Hobopok.
C’est pas mal. Si je comprends bien, Miyazaki est un authentique successeur de Walt Disney.
Je ne pense pas que l’on puisse dire ça. Miyazaki a réussi à développer un style d’animation qui semble très peu influencé par le succès de Disney. De plus, si on excepte les premiers chef d’oeuvre de Disney, les dessins animés deviennent rapidement des oeuvres collectives. Les oeuvres de Miyazaki sont des oeuvres d’auteur. Pour moi, c’est un artiste plus intéressant que Disney sans sous estimer l’apport de ce dernier au film d’animation.
Tu as sûrement raison. Je provoque un peu (pas taper) ;-)
Pour te faire pardonner, tu avaleras deux plaquettes de chocolat, Raymond :-)