Premier contact, un film de Denis Villeneuve
De Denis Villeneuve, je ne connaissais que son précédent film Sicario, un thriller dans l’univers de la lutte contre les cartels de la drogue aux États-Unis. Si j’avais apprécié la mise en scène et l’interprétation, j’étais plus réservé sur le scénario qui semblait un mix entre une approche documentaire coup de poing et une histoire de vengeance un peu bas du front.
Premier contact avait tout pour me tenter : un film de science-fiction basée sur une nouvelle de Ted Chiang que j’ai lue (mais un peu oubliée comme souvent chez moi) avec d’excellente critiques. Et une bonne excuse pour ne pas aller voir le dernier Starpouark.
Douze vaisseaux extra-terrestres apparaissent à différents endroits de la Terre. Ils s’ouvrent à intervalles réguliers pour laisser entrer d’abord les autorités puis les chercheurs chargés d’obtenir une réponse à la question « Mais qu’est-ce que vous êtes bordel venus faire chez nous ? ».
Louise Banks (Amy Adams) est la meilleure linguiste du pays et, épaulée par un scientifique (Jeremy Renner), tente de communiquer avec les visiteurs qui s’expriment par de délicats nuages chargés de sens. Sauf que le temps est compté. Les électeurs de Trump ne supportent pas l’interdiction de vente d’armes sur le territoire et crient au complot gouvernemental pendant que les Chinois commencent à paniquer. Et il y a une théorie qui dit qu’apprendre une langue c’est apprendre à penser comme le locuteur. Et Louise est assaillie de visions centrées sur sa fille morte jeune.
De la SF sobre, monsieur
Assez étrangement, on retrouve des thématiques de Sicario : une femme plongée dans un univers purement masculin et qui doit s’imposer et des couloirs étroits. Le film est paradoxalement bien moins spectaculaire que son prédecesseur et limite intimiste. Villeneuve aime être très proche des comédiens, la caméra suivant le personnage ou donnant le point de vue d’un témoin de la scène. Les ET ne m’ont pas convaincu au premier regard mais ils fonctionnent bien sur le long terme.
L’approche SF fait du bien aux vieux grognards du genre avec des aliens qui ne biberonnent pas à l’oxygène et qui ne causent pas anglais. Autre motif de réjouissance, les chercheurs états-uniens travaillent avec leurs homologues étrangers sur un pied d’égalité et dans un esprit de communauté. La vision politique de l’ensemble a d’étranges résonnances avec les tendances du moment, opposant des personnes en empathie, qui basent leur raisonnement sur la connaissance à des exaltés paranoïaques ou terrorisés par l’inconnu, indépendamment de toute nationalité ou culture. Et enfin, c’est un film qui peut aussi bien plaire à votre petit neveu de 14 ans que votre belle-mère. Seuls les amateurs de choses dérangées et bizarres risquent de trouver ça un peu trop consensuel. Et enfin, mention spéciale à la musique de Jóhann Jóhannsson lourde, anxiogène et qui apporte une vraie étrangeté.
Le challenge qui passe
Je profite de ce billet SF pour annoncer ma participation à un challenge de lecture (moins fatigant qu’un challenge de création, reconnaissons-le), à savoir le challenge Lunes d’Encre lancé par A.C. de Haenne sur son blog Les Murmures qui va me motiver à lire un livre issu de la collection imaginaire bien connue des connaisseurs.
Et l’affiche sort du lot,écrase toutes autres platitudes.
J’ai bien peur que l’heure soit venue où,main dans la main,belle-mère et neveu se ruent sur du Star****.
Je vais relire ”le mur invisible”,na.
Ce n’est pas l’affiche française, moins visuelle. Je ne connaissais pas Le mur invisible de Marlen Haushofer, c’est ça ?
(tardif)Oui!..Pas l’ombre d’un E.T. mais,à titre personnel,un récit obsédant.
Très bon film, en effet !
Et ça a l’air intéressant, cette histoire de challenge…
Blague à part, incription au challenge validée !
A.C.
Voilà déjà une bonne chose de faite.
Dernier film vu en 2016, et, ouf ! ça m’aidera à garder un souvenir pas trop mauvais de cette année pas trop bonne (on se raccroche à ce qu’on peut).
Tous mes vœux pour le challenge !
En plus, j’ai choisi du lourd. Ce n’est pas encore lu, je peux bien l’avouer.
Le dessin est bien joli. C’est donc comme ça qu’on fait l’encre de lune !
On rajoute du citron.
Le dessin est magnifique !
A.C.
Je t’autorise à l’utiliser pour le challenge si tu le désires.
Je n’ai pas pu voir ce film au cinéma, ça attendra la sortie DVD, tant pis (même si j’y perdrai sans doute en immersion)…
Mais à coup sûr je le verrai, les critiques (dont la tienne) étant plus que tentantes.
Oups, j’ai failli troller. J’espère que tu ne seras pas déçu.