Ce mois d’août m’a vu scotché à ma télé pour suivre … deux séries – trois avec Justified. Il y a cinq ans et plus, je faisais la fine bouche sur ce format télévisuel, tenant vingt minutes devant Lost (qu’est-ce que c’est que ces brushings ?) et cinq minutes sur 24 H chrono (maman, je vais vomir si le type ne pose pas sa caméra). Mais je me suis laissé apprivoiser petit à petit, grâce à Six Feet Under notamment.
The Killing, il n’y a pas de vérité
Et donc, cet été, il y avait la saison 1 de The Killing – Forbrydelsen de Søren Sveistrup, série policière danoise de haute volée, diffusée en VF (caca) sur Arte par bouchées de six épisodes par semaine qu’il a fallût me baffrer comme un goret.
Sarah Lund, commissaire adjointe sur le point de rejoindre son nouveau mari en Suède, commence à enquêter sur le meurtre d’une jeune fille. Elle devient obsédée par la recherche du coupable au point de laisser sa vie personnelle se déliter, luttant contre sa hiérarchie, les mensonges et les conséquences de ses actes.
On ne peut pas parler de série au sens HBO du terme. L’histoire est en effet complètement écrite avant le tournage et on ne retrouve pas le syndrome du personnage secondaire qui n’a pas existé – mais si, vous avez dû remarquer ça dans les séries : un personnage qui débarque dans la trame principale, qui fait des choses qui marquent à vie les persos principaux… et qui est oublié aussi sec dans l’épisode suivant. C’est donc une histoire policière bien ronde avec une construction en trois parties qui s’interpénètrent : l’enquête elle-même, la conquête de la ville par un homme politique qui voit son bureau de campagne impliqué dans le meurtre et les effets de tout cela sur la vie des parents de la victime. Il faut dire que les suspects se suivent et ne sont blanchis qu’avec moultes difficultés. Sarah Lund ne lutte pas contre un ennemi invisible mais contre les petits mensonges, les erreurs idiotes et le manque d’information. Au point qu’arrivés à l’épisode 16, alors que l’enquête semble repartir à zéro et que je me demandais ce qu’ils allaient pouvoir inventer pour s’en sortir, on a droit à quatre épisodes à haute valeur de suspens et d’angoisse. La résolution m’a laissé sur le flanc : et si Lund s’était encore trompée de coupable me suis-je dit, fièvreux, au fond de mon lit ? The Killing, la série qui vous fait douter de tout…
Remarque : la saison 2 est passée en 2011 sur Arte mais je ne l’avais pas suivie à ce moment. J’espère qu’on aura droit à une redif bientôt…
Remarque bis : je n’ai pas lu d’interview du scénariste mais il semble qu’il y ait des clins d’oeil à Twin Peaks. Une jeune fille morte noyée, violée et torturée avec un petit bijou en forme de coeur dans la paume de sa main.
Downton Abbey, il fait toujours beau sur l’Angleterre
Bien plus léger, Downton Abbey est une série britannique de Julian Fellowes diffusée sur TMC en VM et dont la saison 2 débute cette semaine.
Downtom Abbey est une magnifique propriété anglaise appartenant à la famille Crawley qui risque de la perdre du fait de l’absence d’héritier mâle. La première série narre notamment l’arrivée du nouvel héritier et ses rapports avec la famille Crawley. Entre autre, parce que c’est aussi la vie de la maison y compris les domestiques qui est racontée – jalousies, rivalités et ambition. Une très belle série où l’Angleterre est baignée par le soleil et qui, par petite touches, montre le passage d’une société victorienne à la société moderne qui va succéder à la Première Guerre Mondiale avec l’irruption du travail dans la haute société et les désirs d’émancipation des femmes. C’est d’une grande qualité visuelle – miam miam les tenues féminines – avec la touch british des acteurs toujours impeccables.