Ahhh, on crève de chaud, ça donne envie d’une petite glace et de glander devant la télé… Regarder une série par exemple.
Masters of Sex de Michelle Ashford (saison 1)
Voilà une série qui devrait être diffusée au collège (disons en troisième, l’année de l’éducation sexuelle). Le Dr William Masters (Michael Sheen) est le meilleur gynécologue des USA mais sa vraie ambition c’est d’étudier la sexualité humaine de manière scientifique. Un sujet d’étude qui ne plaît pas dans le Missouri de la fin des années 1950. Il va trouver un soutien efficace de la part de sa secrétaire Virginia Johnson (Lizzy Caplan), bien plus à l’aise avec son corps et les gens que Masters quelque peu coincé. Mais étudier le désir et le coït ne va pas sans risque sentimental.
Franchement, vous regardez ça avec votre chérie/chéri et je serai bien étonné que vous ne vous découvriez pas quelques clichés sur votre relation sexuelle (et le moyen d’y remédier). Ce côté frontal (et scientifique) d’aborder le sujet est vraiment très rafraîchissant et Caplan est délicieuse. Mais petit à petit, je me suis désintéressé. Même si les sujets méritent le détour, la série a un côté soap d’hôpital qui m’a lassé. Et la saison 2 où j’ai eu du mal à reconnaître Virginia Johnson (elle a super maigri, changé de maquillage et aborde une mèche que l’on a envie de couper) m’a définitivement douché.
Modern Love de John Carney
Voilà une série qui ne va pas plaire aux amateurs de Fast & Furious. Inspiré de faits réels, elle raconte en huit épisodes courts huit histoires de rencontres new-yorkaises. Une jeune fille célibataire qui développe une relation d’amitié avec son portier, une adoption par un couple gay, une histoire d’amour tardive… Le casting est étincelant, c’est superbement filmé dans un New York allenien et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Ça risque quand même d’être un peu rose bonbon pour certains. À remarquer que quasiment tous les couples présentés sont mixtes, ce qui est évidemment très agréable de mon point de vue. J’ai longtemps été agacé par la vision hyper communautaire propagé par les séries étatsuniennes où, si les commissariats proposent un catalogue complet de toutes les minorités ethniques, ces dernières avaient tendance à rester entre soi dès qu’il s’agissait de se marier.
Homecoming de Sam Esmail, Eli Horowitz, et Micah Bloomberg (saisons 1 & 2)
Terminons avec la série produite par Julia Roberts. Directrice d’un centre médical destiné à aider les vétérans traumatisés, Heidi Bergman (Julia Roberts) commence à avoir des gros doutes sur le traitement médical qui doit aider les anciens soldats à évacuer les souvenirs traumatisants quand elle se rend compte que le patient Walter Cruz (Stephan James) en perd sa personnalité fort attachante.
L’intrigue en elle-même n’est pas révolutionnaire et la qualité de la série repose sur les personnages (Bergman est partagée entre son désir de réussir dans ce job de la dernière chance et son honnêteté compassionnelle) et une forme très sophistiquée. On suit en effet deux actions dans deux temporalités différentes : un petit enquêteur de l’administration des Armées (Shea Whigham) essaie de comprendre ce qui s’est passé quelques années auparavant dans ce fameux centre et rencontre une Bergman devenue simple serveuse et qui ne semble avoir aucun souvenir de cette époque. Les deux périodes sont filmées de manières complètement différentes et la bande son qui utilise des extraits de chanson est particulièrement travaillée.
https://youtu.be/061dIvFHClc
J’ai débuté la saison 2 et j’ai été épaté par le travail scénaristique qui change totalement la perspective de ce que l’on avait vu dans la saison 1. La forme est moins sophistiquée au premier abord mais je la trouve en fait plus subtile (mais y’a plus les extraits de chanson).