The Thief and the Cobbler, un rêve d’animation de Richard Williams

En discu­tant avec les collègues, je me suis rendu compte que je ne me dépla­çais plus pour les films d’animation 3D en grande partie parce que je n’ai plus de bambin à accom­pa­gner. Mais, plus grave, je n’avais pas l’envie de payer pour ça. Regar­der avec trois ans de retard un dessin animé (bon, on va plutôt parler de film d’animation, le dessin est parti en sucette avec l’ordi) à la télé me satis­fait amplement.

En tombant sur des extraits de The Thief and the Cobbler, j’ai aussi compris que l’animation moderne me ne satis­fait pas au niveau artis­tique. La création se situant désor­mais au niveau du design, des décors et des scènes d’action, il me manquait quelque chose, une créati­vi­té poétique qui jouerait avec le moyen d’expression plutôt que le récit lui-même – je vois déjà venir les commen­taires outra­gés avec mille exemples de films contem­po­rains qui pourraient satis­faire ma demande. Mais combien atteignent le niveau d’intensité du projet fou de Richard Williams ?

Richard Williams, vous le connais­sez car c’est le type qui a créé la partie anima­tion de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?. Un artiste surdoué qui portait depuis les années 1960 un projet ambitieux de long métrage au pays des Mille et Une Nuit. Un projet telle­ment ambitieux qu’il n’a jamais trouvé le finan­ce­ment néces­saire et sa quête a fini par le voir éjecté de son propre rêve. Il existe donc des versions ”défini­tives” assez catas­tro­phiques du The Thief and the Cobbler (avec voix modifiées, person­nages coupées et chansons ajoutées, argh) et des fans éperdus proposent sur le Web une version la plus fidèle possible, scènes pas finies incluses. Les parties achevées sont d’une beauté ensor­ce­lante et on consi­dère en général que le film aurait pu changer l’Histoire de l’animation s’il était sorti en son temps. Il y a sûrement une morale à retenir de tout ça mais j’espère que ce n’est pas « l’animation demande telle­ment d’argent que les vrais artistes n’ont aucune chance ».

Zig Zag’s Best Moments (The Thief and the Cobbler)
The Thief and the Cobbler Recob­bled Cut Mark 4 Pt. 1
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6 commentaires

  1. Ceci dit il a quand même un peu changé l’his­toire de l’ani­ma­tion (dans une certaine mesure) puisque ceux qui ont fait Aladdin chez Disney y ont plus que proba­ble­ment trouvé des inspi­ra­tions graphiques (les ressem­blances entre le génie et le méchant vizir de ”The Thief” sont assez troublantes pour ne pas dire plus).
    Après, je suis assez parta­gé sur ce film (enfin sur ce qu’on en connaît), qui est presque plus une démo d’ani­ma­teur qu’une histoire à propre­ment parler…

    • Oui, c’est la critique que l’on lit le plus souvent, qu’il s’est un peu perdu dans sa virtuo­si­té au détri­ment du récit. Mais ça a le mérite de démon­trer que l’on peut faire plus et mieux.

  2. ”Les parties achevées sont d’une beauté ensor­ce­lante et on consi­dère en général que le film aurait pu changer l’Histoire de l’animation s’il était sorti en son temps.”
    I see this senti­ment echoed everyw­here and each time I see it, it hurts a bit more that the movie never got finished.

    The aesthe­tics of it and the fluidi­ty of anima­tion remind me of some Russian old cartoons.

    That, coupled with the setting of The Thief and the Cobbler, also makes me wonder if something similiar lies unknown to me in anima­tion histo­ry of nations that are, because of the language barrier, less talked about in the West.

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