UnREAL, une série télé de Marti Noxon et Sarah Gertrude Shapiro
Quand j’ai vu le sujet de la série UnREAL, je me suis dit que ce n’était pas pour moi : un truc pour filles qui raconte les coulisses d’un reality show très inspiré par Bachelor – le truc où un type ”beau” et surtout riche doit choisir entre plusieurs prétendantes celle qu’il épousera (avant de divorcer, faut pas rigoler). D’ailleurs ma chérie s’est exclamé : ”Qu’est-ce que c’est que ces greluches ??” en jetant un coup d’œil au premier épisode.
Il faut dire que les candidates de la douzième saison de Everlasting sont gratinées entre la fille de ferme très copain/copain, le top model brésilien (vainqueur désigné par la production) ou la mère de famille battue face à un anglais nombriliste héritier d’une chaîne hôtelière qui cherche à se faire un prénom.
Les premières minutes sont éprouvantes : je n’ai aucun goût pour ce genre d’émission et voir les magouilles des producteurs et assistants pour déclencher des ”événements” vous donne aussi sec la gerbe – producteur de reality show, ça doit se situer aux Enfers entre politicien véreux et voyeur pervers ? Mais, évidemment, ça n’est pas aussi simple que ça.
Rachel Goldberg (Shiri Appleby) débarque sur le set de Everlasting malgré son pétage de plomb de la saison précédente qui lui a valut un procès et une tonne de dommages et intérêts à rembourser. C’est que la productrice Quinn King (Constance Zimmer) considère que Rachel est la meilleure dans le genre coaching/manipulatrice. Elle va y retrouver son ex qui s’est recasé et ses angoisses : elle a bien conscience qu’elle fait un métier pourri mais elle doit bien s’avouer qu’elle est excellente et qu’elle n’imagine pas faire autre chose.
Le grand intérêt de la série, c’est qu’elle présente des personnages à facettes. Rachel est une manipulatrice de première mais complètement paumée dans sa vie privée – et ne parlons pas du poids du regard de ses parents sur sa ”carrière”. Le ”bachelor” Adam Cromwell (Freddie Stroma) est un fils à papa imbu de sa personne avec un rapport aux femmes déplorable (”elles me tombent toutes dans les bras, pourquoi je devrais me fatiguer ?”) mais qui cherche à s’émanciper et chacune des filles finit par montrer sa part de vérité sous la couche de maquillage et de chirurgie esthétique. Personne n’est complètement coupable ou innocent – après tout, ils ont tous choisi d’être présents – et on est partagé entre l’écœurement des manipulations et la pitié de voir les protagonistes conscients de mal faire et souffrants de leurs faiblesses. La série a aussi la grande intelligence de questionner le spectateur ”intelligent”: on trouve le concept du show débile et ces filles idiotes de rêver au Prince Charmant mais est-ce que nos propres rêves ne sont pas du même tonneau au final ? Et le cynisme des décideurs ne reflète-t-il pas nos propres angoisses et ambitions professionnelles ?
Une série atypique qui rend accro comme toutes les bonnes séries. Trois saisons au compteur pour le moment et ça passe sur NRJ 12 en ce moment même.
Harry Bosch, une série d’Eric Overmyer
France 3 diffuse en ce moment la série policière Harry Bosch – en VF uniquement, ces gros lourds – qui suit, dans la première saison, l’enquête de l’inspecteur Bosch dans un Los Angeles réaliste et contemporain à la poursuite d’un serial killer et qui cherche a résoudre un crime ancien perpétré contre un gamin. Tiré des bouquins de Michael Connelly, la série cherche un certain réalisme poisseux qui change agréablement des policiers manucurés et qui sortent constamment de chez le coiffeur. Et le méchant est vraiment très réussi – un paumé manipulateur – ce qui est toujours un bon point.
Et j’imagine que tu n’as pas manqué le come-back de Sherlock (En v.o.)
(Mais as-tu repris un peu d’Assurance sur la mort de Billy Wilder(et Chandler!)?)
Honte à moi, j’avais oublié d’enregistrer Assurance sur la mort mais il me semble l’avoir déjà vu. Le Sherlock était assez étrange : très complexe d’un point de vue scénaristique et très ambitieux mais du coup pas complètement excitant.