Bientôt les fêtes de fin d’année et comment échapper à la messe de minuit, aux parties de jeu de rôle sans fin ou le réveillon de TF1 ? En se branchant sur les chaînes de streaming.
Enfin, dans mon cas, une seule, Prime. Qui n’a pas cartonné comme elle l’espérait avec Les Anneaux de Pouvoir qui a été dépassé par The Peripheral (Périphériques), une série SF inspirée par un roman de William Gibson généralement considéré comme le fondateur du cyberpunk.
Le Métavers, un endroit où il fait bon mourir
2038, Caroline du Nord – Flynne (Chloë Grace) est une jeune fille de la campagne états-unienne qui est particulièrement douée pour les jeux en ligne. Son frangin est un ancien Marine aux capacités augmentée qui vivote en se faisant de l’argent dans ces mêmes jeux. Voilatipa qu’une boîte mystérieuse lui fait parvenir un casque de réalité virtuelle à la technologie innovante. Flynne s’y colle… et découvre Londres en 2099, une Londres excitante et dangereuse, une Londres qui se relève d’une quasi éradication de l’Humanité. Un voyage pas vraiment virtuel qui va déclencher une série de réactions en cascade tendance flingages à gogo et tatanes dans ta gueule.
J’ai jeté un coup d’œil curieux et j’ai facilement accroché. C’est une pure série (par les créateurs du reboot de Westworld) avec beaucoup d’actions et des acteurs à belle gueule avec chacun sa trame narrative qui s’emboîte dans un grand tout (avec tous les risques d’incohérence qui peuvent arriver). J’ai accroché parce que c’est soigneusement filmé (un bon budget pour une première saison) et que l’action tonitruante n’est pas soûlante.
Dans la tête d’un cybermachin
Le charme de la série vient d’un mix assez inattendu de thématiques sexy un peu série B avec des concepts SF pas courants assez casse gueule qui ne laissent pas d’intriguer. Elle est en plus soigneusement écrite avec des détails que je pensais un peu faciles qui cachent des enjeux profonds. C’est probablement la série avec le plus de méchants que j’ai jamais visionnée (méchants tout à fait réussis ma foi) et les différents genres abordés sont bien rigolos. Et je n’ai noté qu’une seule grosse incohérence (des hackers du passé s’attaquant à une technologie du futur dont ils ignorent tout ?).
Fils de prof
En regardant le Late Show d’Alain Chabat (où je me suis beaucoup amusé), ma chérie m’a demandé qui était ce Orelsan qui chantait un peu faux accompagné à la guitare. J’ai tenté de lui expliquer à partir de mes maigres connaissances et, illumination, je lui ai proposé de visionner Montre jamais ça à personne, le documentaire de Clément Cotentin consacré à son frère Aurélien, dit Orelsan, célèbre rappeur français – toujours sur Prime. Clément s’est acheté une caméra à une époque où Orelsan vit dans un petit appart’ à Caen, rempli de mangas et figurines + l’ordi piqué à la fac pour monter les morceaux. Orelsan rêve de vivre de sa passion pour le rap, bien soutenu par une bande de copains doués qui squattent régulièrement. Mais quel degré de street credibility quand on vient de Rouen, qu’on est blanc et fils de profs ?
Le grand charme du documentaire (et sa leçon de vie), c’est de montrer les années de galère, de petits boulots, de tentatives foireuses mais aussi les choix et la volonté d’un Orelsan que sa propre maman n’avait pas vu venir. Le gros défaut c’est que Clément ne suit pas son frère pas à pas. Il débarque avec sa caméra quand il peut et il rate des choses qui mériteraient un vrai développement.
Notamment à la suite du scandale de la chanson Sale pute. Accusé de sexisme avec des paroles considérées comme un appel à la violence, Orelsan se démène comme il peut dans un maelstrom médiatique et politique qui le dépasse complètement. Le documentaire ne permet malheureusement pas de se faire une idée des relations d’Orelsan avec les femmes (visiblement, il n’a pas de vraie amoureuse), ce qui aurait bien aidé à clarifier la situation. De la même manière, au moment où Orelsan rebondit en se construisant un personnage qui demande un investissement physique pour un album ultra visuel inspiré par son goût des comics et du manga, Clément, qui bosse ailleurs, ne nous donne que des miettes à voir qui ne permettent pas de comprendre la construction du succès et les motivations profondes de son frère à se remettre en question. Et il faut avouer que lorsque ça commence à cartonner, j’ai commencé à bailler. Parce qu’au final je n’ai pas trouvé mon compte dans les chansons.
Merci pour tout ça ! je n’écris plus, mais j’aime bien te lire.
Périphériques, j’ai tenu 3 épisodes, avant de décider que ça me saoulait, d’autant plus que c’était agréablement filmé. Pur produit. Si j’avais payé pour le voir, j’aurais peut-être tenté de savourer mon plaisir.
Du coup je lis des oeuvres de SF à côté desquelles j’étais passé.
Orelsan, à part sa ritournelle ”Tout va bien”, je ne trouve pas ça très lisible. Je ne dois pas être le coeur de cible.
Tu as réussi à décrocher ? Félicitations. Sauf si tu te mets à écrire sur les livres que tu lis.
Périphériques n’est pas un chef d’œuvre mais fonctionne bien comme série de divertissement. D’où mon suivi, j’imagine.
En ce moment, je n’ai pas trop le temps de blogger, ça doit être reposant.