A.L.I.E.E.N (Lewis Trondheim – Bayou)

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Ben oui, je viens à peine de ”lire” ce qui ressemble au dernier projet ambitieux en solitaire de Lewis Trond­heim. Il faut dire qu’il est sorti à une époque où les albums de Trond­heim tombaient tous les mois dans les rayons des libraires et qu’il devenait diffi­cile de savoir si ça avait un intérêt quelconque. Alieen est d’ailleurs un peu à part dans son travail : présen­té comme un album ”extra terrestre”, il est soigneu­se­ment dessi­né, les dialogues (un point fort de chez Trond­heim) sont purement esthé­tiques (écrits en langage ET, il se contente de souli­gner l’action) et la théma­tique est diffé­rente de ce qu’il fait habituel­le­ment. Trond­heim a beaucoup utili­sé la violence cartoon dans ses gags mais elle est ici présen­tée sans gag. Les person­nages meurent, se font tabas­ser et souffrent sans que cela prête à sourire et il y a même une séquence complè­te­ment scato qui sort de l’ordi­naire. L’ensemble m’a fait penser au travail de Dave Cooper, un univers étrange peuplé de person­nages aux grands yeux prison­niers de leurs peurs, de leur frustra­tion et de leurs désirs. Les couleurs tramées rappellent étran­ge­ment celles utili­sées plus tard par le sures­ti­mé Franti­co… C’est à ce jour le dernier album purement Trond­hei­mesque que j’ai acheté.

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11 commentaires

  1. C’est un album curieux, purement visuel, facile à lire, qui montre les affron­te­ments d’étanges person­nages. Même si le style graphique n’est pas le même, cela me fait penser à ”Frank” de Jim Woodring. Il faudrait que je le relise cet album une fois, car je n’en ai pas un souve­nir étince­lant (j’aime en revanche relire ”Frank” qui est un petit chef d’oeuvre).

  2. Après avoir remar­qué sur une page un décalage phéno­mé­nal dans l’impres­sion des couleurs, j’avais retour­né mon exemplaire à Super Héros, qui me l’avait genti­ment échan­gé, avant que je m’aper­çoive que c’était un effet voulu dans le genre comics à l’ancienne mal impri­mé, et que le préten­du ”défaut” était fidèle­ment présent sur tous les exemplaires de toutes les librai­ries. Ah je te jure, non mais des fois.

  3. en fait, quand alieen est d’abord sorti (la version origi­nale, chez bréal jeunesse), c’était suivant la mort de lapinot, la parution de désoeu­vré et du franti­co, à une époque de ralen­tis­se­ment pour donjon, donc à un moment où trond­heim se deman­dait un peu où est-ce qu’il s’en allait avec tout ça et si ça valait la peine de conti­nuer. alieen est arrivé comme un projet sensi­ble­ment diffé­rent et plus ambitieux que d’habi­tude, un peu comme île bourbon, paru quelques temps après, qui tranche égale­ment avec le reste de sa production.

    je pense que ce livre est une des plus grandes réussites de trond­heim, et ce à tous les points de vue : esthé­tique, formel, oubapien, éthique, etc. c’est une sorte de synthèse amélio­rée de tout ce qu’il a fait auparavant.

  4. Tu as peut être bien raison, David, même si j’ai plus été sensible aux quali­tés de ”Désoeu­vré”, qui est aussi un livre plus facile­ment acces­sible. Il faudrait relire Alieen paisi­ble­ment. A l’époque, cela ne m’avait pas semblé si origi­nal que ça, parce que Trond­heim avait déjà fait d’autre BD muettes auparavant.

  5. @david t : je ne suis pas aussi enthou­siaste que toi, David. Je trouve que l’ins­pi­ra­tion est un peu forcée ici, qu’il y a un côté jusqu’au­bou­tiste un peu provoc gratuite. La plupart des auteurs qui développent ce genre d’uni­vers sont un petit peu monoma­niaques : ils sont dans une logique interne qui les oblige à montrer des choses effrayantes et décalées. Lorsqu’il a fait cet album Trond­heim a toute une expérience et un passé qui lui permettent d’ana­ly­ser parfai­te­ment ce qu’il fait. De ce point de vue là, c’est quelque chose de très maîtri­sé mais il manque une vraie touche d’incons­cience à mon avis.

  6. Hobopok me rappelle quand je suis retour­né avec mon disque de Nina Hagen qui ”craquait” au début (un vinyl), il y a …heu… longtemps. Ils me l’ont échan­gé sans sourire, et le nouveau craquait aussi!!!!! Et c’était normal, mais peu de gens le savaient alors. Quelle connasse cette Nina quand même !
    Comment ? Ah c’est pas un billet sur Nina Hagen?! Ah ben scusez-moi alors.

  7. Grosse décep­tion égale­ment quand j’ai ouvert L’Ori­gine de Marc Antoine Mathieu, acheté d’occa­sion et dans lequel un salopard avait décou­pé une case ! (heureu­se­ment, je ne l’ai pas rapporté)

  8. Et moi quand j’ai acheté un Spirou de Bravo aux pages déchi­rées ! Et ben je… ah non, rien.

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