Bébert le cancrelat (Yann & Conrad – Spirou Festival)

Dans les années 80, le journal Spirou croulait telle­ment sous les planches des jeunes auteurs qu’il sortait à tour de bras de numéros hors série bourrés à craquer. Bon, en relisant ça, je me rends bien compte qu’il n’y avait rien de bien folichon…à part le duo marseillais icono­claste Yann & Conrad à leur meilleur. Planche débile, détour­ne­ment ricanant et mauvaise foi impayable étaient leur lot quoti­dien et on peut se poser des questions sur le fait que les éditions Dupuis possèdent les droits sur les oeuvres les plus impor­tantes d’un duo qui a révolu­tion­né la BD franco-belge et qu’ils n’ont jamais été fichu de publier ça en album…

Quoiqu’il en soit, dans la rubrique ”Les merveilles de Mère Nature”, Bébert le cancre­lat montrait toute son ingénio­si­té d’insecte répugnant et téléphile dans une histoire de 6 planches que je ne peux malheu­reu­se­ment pas montrer in exten­so ici.

faire l’amour à la télé

une sieste contrariée

Partagez ce contenu

!ABC Pour signaler une erreur ou une faute de français, veuillez sélectionner le texte en question et cliquer sur l’icône R en bas à gauche.

fille boutique fond
fille boutique seule300b

Visit my shop

Illustrations, livres, ex-libris, planches en vente sur ma boutique.

25 commentaires

  1. Et si rien de mieux n’avait été fait depuis ?
    … Mais pourquoi étaient-ils si méchants ?????

  2. C’est parce que leurs parents les battaient… Des héritiers de Coluche etc… je suppose mais c’est vrai que je ne me rappelle pas avoir lu quoique ce soit sur la question.

  3. Qu’est ce que c’était bien Yann et Conrad ! A l’époque, je me souviens, il y avait plein de jeunes gars qui les copiaient allègre­ment (un peu comme Sfar ou Blain aujourd’­hui). Un truc qui saute aux yeux, c’est la laideur de la mise en couleurs. C’est quand même hideux, non ? :)
    Je me plais parfois à imagi­ner des nouvelles mises en couleurs (et pas du coloriage) à la hauteur de leur talent. En tout cas, merci, c’est très agréable de revoir ces dessins :)

  4. Ouh, il y a eu bien pire (je viens de relire la deuxième aventure des Innom­mables et c’est…innommable). Celles-là me conviennent assez (surtout que la page suivante est bicolore, concept écono­mique de la collection).

    Il y a encore des gens qui font du Conrad mais c’est vrai que c’est une inspi­ra­tion qui semble passée de mode. Il n’y a guère plus que Conrad qui n’arrive pas le faire, ouf ouf ouf.

  5. Merci d’exhu­mer ces merveilles mais les zorilles ce n’est pas mal non plus. Revien­dront-ils ? Coté ”anima­lier” je me console ces temps derniers avec Pedro le coati…

  6. Ils ne sont pas assez anciens pour mériter déjà un passage dans cette rubrique mais je suis tout à fait d’accord. Les scéna­riis de Corcal sont excel­lents (dans toutes ses séries humoris­tiques d’ailleurs) ainsi que les premiers Pedro. Les derniers avec Gaude­lette tout seul, me laissent sur ma faim. À remar­quer que Corcal conti­nue à scéna­ri­ser cf. ici https://​www​.li​-an​.fr/​b​l​o​g​/​?​p​=​349

  7. Ces pages ont paru dans un hors-série qui s’appe­lait Spirou+ ou quelque chose comme ça. Et ce numéro contient d’autres pages de Yann et Conrad qui ne sont pas piquées des hannetons.

    Les fans savent surement que Bébert a eu droit à un petit album à l’ita­lienne, en noir et blanc sorti chez un éditeur lyonnais. Il existe même une version en Bruxellois !

  8. Définitions(extraits…)de Yann & Conrad par Charles Degotte(non signé!):”découvre la passion de la bd en crevant l’oeil de sa petite soeur avec un cutter;a conser­vé de cette expérience le gout de l’humour noir,finement acerbe et tape-à-l’oeil.(…)a poursui­vi dans les Hauts de pages de vibrants hommages à Devos,Degieter,Leloup…Conrad,lui,est passé dans Spirou de”benjamin de l’équipe à sale gamin”,”Disciple de Freud,dont il s’ins­pire dans sa célèbre devise:On casse tout et on voit ce qui bouge encore…”
    Au delà de l’inin­té­ret profond de ce que je viens de retranscrire,encore ému et confus,une évidence:Yann & Conrad c’était formi­dable PARCE QUE c’était dans Spirou,c’est-à-dire toujours sur le fil et jouant de ces”interdits”…Sinon pour Deliège,Will etc,ils ont fait des anima­tions trés trés droles…Belle compli­ci­té avec Hislaire par exemple;Que je suis long…

  9. Heureu­se­ment qu’il y a eu des mecs couillus comme Alain de Kuysche, ou avant lui, Yvan Delporte, pour oser publier des auteurs ”diffé­rents” …
    Quand même, ils ont bien foutu la merde, ces deux-là ! Pour notre plus grand bonheur !
    Vive l’humour vache !

  10. Jean-Chris­tophe : A Histoire dégueue, couleurs dégueues : je ne vois pas ou est le problème (en tant que Dalto­nien, en tous cas) !

  11. Petit rappel : dans un autre HS, il y avait dans le même genre, en hauts de pages, les aventures en couleur de ”Blanc Yaourt” , soit la vie roman­cée de Raoul Cauvin : un must !
    On rappel­le­ra aussi aux plus jeunes (!) l’exis­tence, dans le n°2319, d’un Oncle Paul mémorable sur le thème des Croisades (malheu­reu­se­ment non repris dans l’album collec­tif ”Les Histoires merveilleuses des Oncles Paul” paru chez Vents d’Ouest.

    un chouette site pour se remémo­rer tout ça :
    http://​www​.geoci​ties​.com/​S​o​H​o​/​c​a​f​e​/​4​6​2​1​/​C​o​n​r​a​d​.​h​tml

    (”Jean-Chris­tophe”, c’était pas le nom du ver de terre dans le ”Spécial Boule et Bill (Bill a disparu)” ???)

  12. Pierre : en effet Spirou+. Les autres pages du duo sont moins intéres­santes même si tout aussi ravageuse (notam­ment un type qui fout la zizanie dans la rédac­tion Spirou). Je me deman­dais si ça avait été publié. Merci de cette précision.

    Julien : je suis d’accord, le duo a surtout fonction­né chez Spirou. Une fois parti chez les ”grands”, ça avait moins de saveur (les Libel­lules ont su aller plus loin).

  13. La provo­ca­tion y avait forcé­ment plus d’effet que dans ”Circus” , mais quand même, le premier ”Bob Marone” en grand format, ‘fallait oser !

  14. Je confirme tout ce que dit Totoche et je passe­rai dans un futur lointain des extraits de tout ceci (quoique, le Blanc Yaourt ait une impres­sion déplo­rable). Parce que j’ai quasi­ment tout Yann et Conrad chez Spirou ah aha ha hahah ha haa hha aha kof kof kof.

    Quant à Bob Marone, rien à faire, c’était un poil en dessous (surtout le tome 2 qui est quasi au premier degré telle­ment ils n’ont plus trop l’air d’y croire).

  15. La provo­ca­tion dans ”Spirou” n’était pas gratuite : le but était de sortir le journal de sa torpeur, de le sauver à grand coup d’élec­tro­choc (cf la couver­ture de l’EXCELLENT bouquin de Vivian Lecuivre), pas de le détruire.
    Les pages du journal étant ”bloquées” par des auteurs endor­mis sur leurs lauriers, produi­sant à la chaine, proté­gés par les hautes sphères qui ne lisaient même pas le journal, dont les armoires de Dupuis étaient pleines à craquer de planches impubliables, la seule solution était de tout faire péter !
    Malheu­reu­se­ment, le manque d’humour, la paresse (?), l’inca­pa­ci­té à se remettre en cause (le comble pour des soit-disants ”artistes, ou ”créateurs”) de ces auteurs ainsi que du fantas­tique José Dutillieu les a isolés et renfor­cés dans leur idée.
    Rares sont les auteurs à les avoir soute­nus, comme par hasard : Franquin, Walthé­ry, Degotte, Berco­vi­ci … étaient de ceux-là.
    Combien d’entre nous seraient aujourd’­hui prêts à se faire virer de leur boulot et griller dans la profes­sion sous prétexte de sauver leur entre­prise malgré elle ?
    Ah ! Ah ! On la ramène moins, là, hein ?
    Méditez bien cela jeunes lecteurs !
    (Un véritable piège à Totoche, ce billet, kamarad li-An : tu l’aurais fait exprès que ça ne m’éton­ne­rait pas :-)
    Bon, je retrouve mes notes et je reviens vous saouler :-)))
    Houbagada !

  16. Il y a dû y avoir des histoires de contrats foireux chez Glénat, à certains moments, non ? : on retrouve égale­ment un petit goût d’ina­che­vé dans le 3e tome de ”Minet­tos Despe­ra­dos” de Cromwell et Ruffner.

  17. Je pense qu’après avoir parié sur la collec et vu les résul­tats, ils ont tiré la nappe…

    Tout faire péter dans Spirou, c’était un peu rêveur. Surtout que les ”grosses ventes” venaient des gens bien instal­lés et pas portés sur le délire…

  18. M’ouais … C’est un peu plus complexe.
    Il y avait des ”grosses ventes” comme Walthé­ry ou Franquin (assez porté sur le délire quand même …) qui les apppré­ciait, ce qui a peut-être retar­dé leur éjection, et puis les ”grosses ventes” comme de Gieter ou Leloup qui se faisait décou­per les hauts de pages (ne riez pas, c’est authen­tique !) par sa femme avant de lire son Spirou dans son fauteuil pour ne pas être incom­mo­dé (j’ima­gine la scène)!
    Walthé­ry ne s’est jamais vexé (que je sache) qu’ils parodient Natacha …
    La couille des galaxiens sur la tête n’a pas non plus entrai­né de grosse colère de Gos non plus (dommage, d’ailleurs :-))) on se serait vraiment marrés :-)))) …
    Degotte, dont le Flaga­da n’était pas épargné était un excellent informateur :-))) ,
    Cauvin n’a pas gueulé …
    En fait, c’était comme à la récré : ça devenait vraiment drôle quand le type incri­mi­né rentrait dans leur jeu en se fâchant : quelle rigolade, cette histoire de cigarettes au bon goût de miel !!! Il fallait avoir une sacrée couche de conne­rie pour penser que cela puisse inciter les fidèles lecteurs de Spirou (ami partout, toujours) à fumer des Camel !

  19. Je comprends bien ce que tu veux dire Totoche. En fait, je me suis mal expri­mé : c’est clair que les gens qui le prenaient mal et qui avaient de l’influence étaient de gros vendeurs. Il faut aussi voir que l’auteur de BD en général a une vision très large de son travail (cf. le combat de Greg contre une BD ”adulte”) et qu’il peut facile­ment se choquer surtout dans le cadre d’un magazine pour enfants comme Spirou. D’ailleurs, on voyait bien que l’équipe de jeunes tiraient vers un magazine plus ado/​jeunes adultes comme Pilote a pu l’être à un moment. C’était un pari artis­tique intéres­sant mais commer­cia­le­ment voué à l’échec si on regarde ce que sont devenues les revues ”généra­listes” de l’époque. Il aurait fallut faire un choix impos­sible : faire une revue bancale ”pour petits et grands” ou deux revues ? Après tout, ces auteurs grognons peuvent souli­gner qu’ils ont permis au magazine de conti­nuer à vivre alors que Yann et Conrad ont eu beaucoup de mal à poursuivre dans cette veine allumée en passant chez un autre éditeur…

  20. C’est pourquoi je trouve que l’idée du ”Trombone Illus­tré, dans la cave” était formi­dable : Tu avais une revue ado/​adulte/​créative dans une revue enfant pour le même prix, et si ça ne te plaisait pas ou si tu ne souhai­tais pas que tes enfants le lisent, il suffi­sait de le dégra­fer (euh … ça se dit ?) sans avoir à décou­per les hauts de pages.
    Les auteurs maisons pouvaient délirer sans partir aux éditions de la concur­rence et à l’inverse, cela permet­tait d’atti­rer de nouveaux auteurs …
    Le Trombone Illus­tré faisait perdre de l’argent à Dupuis ????
    A garder des raison­ne­ments scléro­sés comme ça, ils ont tout de même fini par perdre des génies comme Franquin qui a conti­nué ses ”Idées Noires” chez Fluide, ou, des années après, Zep, dont les premiers numéros de Tchô étaient vendus, si je me souviens bien, sous la forme d’un bout de papelard plié en douze (au moins !).
    S’ils pensaient faire remon­ter les ventes avec cette politique immobi­liste … Ils doivent encore s’en morde les doigts, on verra bien si Tchô enter­re­ra Spirou …

  21. Je ne parlais pas du Trombone mais de la philo­so­phie globale du journal. L’idée du supplé­ment était sympa mais c’est un peu le même problème : le renou­vel­le­ment de généra­tion d’auteurs est plus rapide que l’évo­lu­tion du lecto­rat. Je pense que Pilote a eu la chance d’évo­luer très vite et d’accom­pa­gner une mouve­ment de généra­tion. Pour Spirou, le lecto­rat conser­va­teur était trop puissant pour espérer une telle embellie.

  22. Et pourtant, à la tête de la rédac­tion de Pilote, il y avait quand même René Goscin­ny, dont l’esprit de créati­vi­té et d’ouver­ture (il a entre autres accueilli dans ses pages les mecs d’Hara-Kiri) n’est plus à démon­trer … Bon, une planche de Mandry­ka n’est pas passée, comme une planche de Jannin n’est pas passée chez Spirou (alors qu’elle était accep­tée par Delporte au Trombone) … La suite, on la connait. Mais dans le cas de Pilote (mâtin, quel journal !) , l’effet post-68 a dû jouer.
    Bon, je retourne à la lecture de mon Pilote spécial mai 68, pour ”m’amu­ser à réflé­chir” :-) (j’avoue, j’ai été faible : j’ai choisi celui avec la couver­ture de Moeb plutôt que celle de Cabu !)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise des cookies pour vous offrir la meilleure expérience possible.