En 1984 parait dans la prestigieuse collection Pied Jaloux le premier tome d’une saga fantasy assez étonnante signée Cadelo et Jodorowsky. Ce dernier s’est imposé aux Humanos avec l’Incal dessiné par Moebius et Aleph Thau dessiné par Arno. Deux tomes vont paraître, puis une ”intégrale” mais on ne connaitra jamais la fin de l’histoire annoncée sous le titre Les Grands Transparents. L’histoire en elle-même, à la relecture, est une suite de péripéties et d’épreuves individuelles comme Jodo en a pondu des tombereaux. Dans un univers fragmenté, héritier d’une ancienne race qui s’est auto détruite, différentes factions politiques et religieuses se battent pour récupérer un Ancien Dieu aux pouvoirs sans limite. Alandor, jeune noble à qui tout est promis, se découvre malade et est traité comme un pestiféré. Aidé par un jeune garçon qu’il a sauvé, Tiril, il devient chef d’une bande de brigands malades puis cherche à se soigner par la méditation avant de participer lui aussi à la lutte pour le Dieu.
Évidemment, c’est le travail graphique de Cadelo qui donne un vrai intérêt à la chose. Décrivant un monde en proie à de terribles mutations, il peut s’en donner à coeur joie, inventant des créatures fabuleuses qui ne sont pas sans rappeler les délires du Moyen Âge. Son trait méticuleux, ses couleurs parfaitement maîtrisées compensent une narration particulièrement approximative. C’est comme une enluminure d’un texte sacré et l’effet est saisissant. Si Cadelo a été à la mode dans les années 80, il est étonnant que sa folie visuelle soit un peu oubliée de nos jours.
Le second tome, L’ange Carnivore, est plus maîtrisé mais évidemment moins passionnant d’un point de vue purement visuel.
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-sky.
Il y a un formulaire exprès pour ce genre de bêtises très utiles mais pas très intéressantes pour tout le monde…
Je me souviens de Cadelo , ça me fascinait et en même temps j’avais toujours Moebius qui clignotait dans ma tête quand je regardais ses images .
Mais j’avais une préference pour son encrage …ces couleurs étaient too much …mais intriguant tout de même :)
Que fait il maintenant d’ailleurs ?
C’est sûr que Moebius a dû être déclencheur mais son travail est vraiment original et a une part commune d’influences.
Cadelo,c’était si gracieux..!Il publie encore,étrangement(?)aussi en n/b.Je le considère avec le m^me bonheur de ”s’abandonner” au dessin,à la page,comme un tableau abstrait,en acceptant(et somme toute,le scénariste s’engageant avec lui exprime surement cette caractéristique?)l’interet moindre que l’on portera à l’histoire.Ses derniers livres ont été publiés chez Dargaud.On dirait que-comme Carlos Nine-il n’intèresse plus beaucoup la presse,la critique et c’est dommage.N’y ont ils vu que la surface des choses..?
histoire de tendance sans doute …
La tendance actuelle étant plutot dictée par une certaine ascèse/ stylisation voire …sécheresse du dessin , il se trouve que les FORMES plus ”demonstratives” (meme si il ne s’agit pas que de démonstration ) pour peu que le FOND ne soit pas non plus dans le sillon d’une certaine tendance ( encore une fois :), eh bien cela interesse moins les médias .
C’est un point de vue , qui demande à mon avis à etre enrichi voir contredit …
Qu’en pensez vous cher visiteurs du blog de Li an ? :)
Est-ce que cela nourrit la réflexion d’Olivier..?La BD médiatisée,chaque année à cette période,à travers les m^mes auteurs,les m^mes propos(et non la façon,l’art et la manière mais bel et bien le propos)(Satrapi,Spiegelman,Joe Sacco…)et celle dont on bourre les lecteurs,à gros couts de sous-produits populaires…Tout cela contribue à un rétrécissement des exigences,des possibilités…On saupoudre de rééditions,seules révolutions,seules utopies possibles!!!En réalité,ça n’est pas vrai;la BD ne crève pas comme le cinéma français mais il y a une pente,et un discours qui contribuent à appauvrir cette richesse infinie.Mais Cadelo,Nine,Breccia,Battaglia,Zezelj,Blutch…On les trouve encore,ils sont là.Et qui sait si on ne les préfère pas-parfois…-dans cette minorité qui flatte notre bon gout…
Ce qui veut donc dire que se sont les médias qui nous disent quoi aimer , ça c’est clair :)
En meme temps peut on les blamer lorsqu’ils pointent du doigt des auteurs dont le propose élève le débat ?
Le problème , il est vrai , que dis je , la ”chianlit ” c’est quand ils nous bourrent le mou comme tu le dis Julien et là c’est gavant .
Et c’est vrai que j’ai mes outsiders préférés dans le lot de la production annuelle , et cela me rappelle l’epoque ou j’aimais passer au club video de mon lycée les films de genre dont certains sont devenu cultes desormais . Et à ce moment là personne ne parlait de Sam Raimi , Peter Jackson ou de Romero c’etait pas …tendance ;)
mais je m’égare …
Cadelo a publié un album chez Zenda il y a peu avec un scénariste. J’espèrais piquer cet album (Zenda appartient à Glénat donc est cousin de Vents d’Ouest) mais ça ne s’est pas fait (on me l’avait promis et tintin). En France, la forme fait peur. On prèfère un fond bien costaud avec une forme faible, quelque chose de plus littéraire parce que les critiques ont des clefs pour décoder le texte. Pour l’image, ils sont complètement perdus.
L’ascèse graphique ça fait plus intello , plus cérébral que les effets pouvant être considéré comme plus..je sais pas , ”vulgaires” peut être ?
Après tout dépend comment cela est agencé …
Mais c’est vrai que sans un fond costaud ici ça passe à la trappe .
Après j’ai lu des trucs soit disant ”fond costaud” mais qui n’en était pas , mais là je m’étais fais avoir par la forme …
houla je file prendre un aspro moi :)
Après c’est une question de goût et de philosophie de vie.
De gout oui :)
Je n’ai jamais réussi à finir cette histoire, c’est peut-être l’occasion où.
Il n’avait pas fait une reprise d’Alice au pays des concombres masqués où un truc du genre, le Silvio ?
Oui, une histoire érotique limite pédophile qui ne risque pas d’être rééditée de sitôt.
Au grand dam des amateurs de cucurbitacées.
Mais il faut dire que le concombre est une constante dans l’oeuvre de Cadelo, érotique ou pas.
Cadema ? Kézaco ???
Tu ne connais pas la Codema ? Dans la zone industrielle du Bois St Patron, après le rond point à droite derrière la Caspem ?
Ah oui, là où il y avait la cafétéria, sur le parking du Mammouth ; ça a tellement changé par là, je m’y perds à chaque fois. Bretzel liquide !
Oh, une flamewar entre Totoche et LI-An : précieux ! XD
Bien triste qu’on n’ait pas eu la fin du Dieu Jaloux. Jodorow-sky avait à ses débuts une façon si ingénue de se prendre au sérieux qu’on avait l’impression que justement il ne se prenait pas au sérieux (ou alors c’était peut-être le contraire?), ça aussi ça n’avait pas de prix.
@Tororo : il découvrait encore le médium. Ce n’était pas une vache à lait.