Quand on s’intéresse un peu à l’histoire de l’illustration états-unienne, on passe des grands illustrateurs de magazine aux couvertures de pulps en passant par les comics mais il y a une catégorie d’artistes qui sort de l’ordinaire : ceux (et celles, il y a une proportion non négligeable de femmes) qui ont travaillé pour le New Yorker. Certains n’ont fait que ça en ce qui concerne l’illustration et vous pouvez tomber amoureux d’une image et découvrir que l’artiste a fait toute une carrière de poète ou de peintre abstrait.
Garrett Price (1896 – 1979) n’a pas eu qu’une vie d’artiste. Il a notamment été auteur d’une page comics du dimanche White Boy qui mérite le détour par la délicatesse de son trait, la poésie qui s’en dégage et l’invention graphique. Créé en 1933, c’est aussi (dans sa première partie), une histoire vécue du point de vue des Natives qui recueillent un jeune garçon blanc, une approche peu commune dans l’histoire du comics états-unien. Un recueil a été publié il y a quelques années, malheureusement un peu cher, et il est difficile de savoir si l’histoire (les histoires) est (sont) vraiment intéressante(s).
Mais ce n’est pas ce travail qui m’a interpellé. Après White Boy, Price a débuté une carrière d’illustrateur dont la partie la plus importante s’est retrouvée en couverture du fameux New Yorker. Son travail n’est pas sans rappeler celui de Sempé lorsqu’il réalise de grandes image colorées à forte valeur ajoutée picturale. On voit les qualités du peintre mais au service d’une image souriante, quelque fois juste une ambiance et il propose même des choses plus pointues. Il y a une douceur bienveillante et légèrement ironique que j’aime beaucoup.
Etonnantes bandes,naÏves et attirantes.Illustrations profondes,tendres,et chaleur de chaque mouvements de vie.Grand bonhomme.
Pas d’esbrouffe, pas de racolage et trop vite oublié.
Les bandes de White Boy sont très intrigantes, on se demande dans quelle direction va aller ce western traité à la manière de Little Nemo… et les couvertures du New Yorker simplement belles. S’il a été oublié, il ne le méritait assurément pas.
Ce devait être des espèces d’épisode en une planche. Peut-être qu’un de mes visiteurs l’a lu. Les couvertures ont une beauté calme, une espèce de capture d’instant.