Même si j’aurai préféré trouver le tome 2 consacré à la période du Lotus Bleu, je suis quand même ravi d’avoir pu dégotter en occase ce gros pavé de tome 3 qui suit l’élaboration et la parution des premiers Jo, Zette et Jocko ainsi que L’Oreille cassée et L’île noire pendant que Quick et Flupke sont peu à peu laissés de côté. Ce qui fait le grand intérêt de la collection, c’est évidemment la foultitude de documents : reproductions d’originaux, publicités diverses, maquettes pour Casterman, coups d’oeil sur le carnet de notes d’Hergé et surtout l’intégralité des couvertures pour le Petit Vingtième qui est une mine de trésors visuels. C’est la période graphique que je préfère avec un dessin un peu mou et des idées visuelles plus violentes que ce que le studio va réaliser. Il est assez étonnant de voir la différence d’approche entre les deux séries Tintin et Jo…. En regardant les planches, on pourrait presque croire à deux auteurs différents. Entre un Tintin ivre qui chante en honneur de Tapioca et les ondes du savant fou du Manitoba, il y a un grand écart marquant qui se retrouve même dans le dessin (traits à la règle de la base secrète vs jungle). Pour ce qui est des textes, rien de bien renversant. On peut résumer cette période par : Hergé bosse comme un fou avec plus de quatre planches par semaine plus les diverses illustrations pour la pub et autres pendant que chez Casterman on considère qu’il doit être aux ordres. Ce qui n’empêche pas l’auteur de chercher en continu des moyens d’améliorer ses ventes d’albums. Son imagination dans ce domaine semble être sans limite…
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C’est une superbe collection, un ”must” qui permet de retrouver le dessin d’Hergé tel qu’il était à l’origine, sans décors surchargés et encombrants.
Je les ai bien sûr tous (il y a cinq livres à ce jour) mais je ne les ai pas trouvé d’occasion (sob !).
Un sixième tome était annoncé pour 2009, et je l’attends avec impatience. On le vend déjà en ligne, et on le trouve semble t‑il dans le musée Tintin, mais il n’est pas encore en librairie :-(
Ce qui me fascine chez Hergé,c’est l’histoire d’un médiocre jeunot qui progresse à pas de géant-mais qui a cru,hélas,en l’idée de la ”P”erfection-et qui reste à redécouvrir pour son art de la composition;les couv’du PETIT VINGTIEME sont bourrées d’idées,d’audaces,de synthéses qui illustrent à merveille l’aspect feuilleton de son cher TINTIN;il n’y a hélas pas une collection aussi digne pour Franquin dont la biblio-critique reste trés modeste,non ?
Je viens de lire sur Wiki qu’il aurait produit dans sa jeunesse une BD scato. Comme quoi, Swaarte n’avait rien inventé.
Dommage en effet que Franquin n’ait pas droit à un tel traitement. Mais il est moins bien considéré dans les milieux artistiques.
Euuuuh, y’a pas des trucs bizarres dans cette bio ?
Cette villa claire-obscure est superbe.
Ça ne fait pas très ”ligne claire”.
Elle fait plutôt Jacobsienne, non ?
Dommage qu’il ait laissé tombé cette voie.
Je ne suis pas assez spécialiste de Hergé pour pouvoir corriger cette bio. C’est vrai qu’il y a dans cette villa une recherche d’ambiance que l’on ne retrouvera plus une fois la ”ligne claire” lancée.
Cela me rappelle Hislaire(spécial dédicace Totoche,sur un air de ”Bidouille…”)dont la fraicheur s’est évaporée,et l’obsession du concept a figé son travail…Bof.
Hergé admirait Beuville;j’ai récemment trouvé dans un dessin(autour de l’aviation,publié dans le 1er bouquin de P.Goddin,vers 1986)la décomposition étape par étape:L’esquisse,le crayonné encore ébourrifé,puis le dessin achevé.Dans l’esquisse,l’ombre de Beuville semble planer;peu à peu Hergé rentre dans le rang:Le sien,dont il s’emprisonne et qui ‚sorti du cadre de la planche-bd, frole l’absurde.La ”perfection”,et ben c’est pas terrible…
@julien : Qui t’a dit que mon vrai prénom était ”Bidouille” ?
C’est Violette qu’a craché le morceau.
‘est l’arbre qui cache la forêt , non !
Alors là, je viens de passer deux heures à monter une poubelle dans la cuisine et je ne comprends pas ce commentaire, Raoul :-)
C’est une métaphore : l’arbre Hergé cache la forêt de la B.D. comme son arbre plus fouillé sur le dessin cache des possibilitées graphiques qu’il n’a pas développées par la suite. ;-)
Oh, je ne crois pas que Hergé soit encore l’arbre.
Je me demande quel air j’ai en ce moment ? :)
Sors de ce corps, Degotte !