Si un jour je dois m’allonger sur le divan d’un psy, je lui parlerai d’un petit livre pour enfant où l’on voyait un prince partir sauver une princesse enlevée par une méchante sorcière/reine qui voulait lui voler sa jeunesse. À la dernière page était représentés pour la première fois la belle princesse allongée et inanimée, la méchante sorcière éructant et le prince qui se précipitait. Même si c’était dit dans le texte, aucun dessin ne montrait la victoire du prince. Bien plus tard, je lus une nouvelle dans un recueil ”présenté par Hitchcock” où une horrible vieille impotente et vicieuse prenait la place de sa ravissante infirmière. Entre les deux, il y eut ”L’Astragale de Cassiopée”. Voir l’affreuse Kalendula se transformer en créature de rêve et séduire l’oncle Hermès a probablement marqué à vie mon pauvre cerveau de gamin de 12 ans.
Les Isabelle, tout le monde le sait maintenant, n’ont malheureusement jamais touché le public qu’ils méritaient. Une imagination débridée, des jeux de mots terribles, le dessin inspiré de Will ont fait de cette série une des plus intéressantes en catégorie jeunesse. Redécouvrez ou découvrez le Koh-I-On, le diamant insupportable, le chuintufle ondoyant, le furmuculus marmorisateur, les forgerons du parc ou l’archiglouel et ses assistants (et les gants noirs de Kalendula, rhaaaa…).
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Je me souviens surtout de ”Tif et Tondu” ou les dialogues étaient tordants
oui, merci de signaler cette série qui m’a beaucoup fait rêver étant gamine et que je peux relire avec plaisir. C’est un savant dosage d’humour bon enfant et/ou absurde, de merveilleux et de fantastique. Le dessin et les textes sont très cohérents. je ne peux pas mettre une tarte à refroidir au bord de la fenêtre (ça m’arrive parfois, si si) sans repenser aux petits monstres qui venaient immanquablement se servir dans les histoires d’Isabelle ! C’est le genre de personnages dont on rêve qu’ils existent ”pour de vrai”.
Et des tartes à quoi (j’ai toujours cru que cette histoire de tarte à la fenêtre était une légende américaine (dans Pim Pam Poum aussi les tartes refroidissent à la fenêtre)) ?
ouais tiens , ta raison .…si il y a un americain ou une americaine qui passe sur ton site , je lance la question aussi de l’existence ‚ou non de la tarte qui refroidit a la fenetre !
alors mythe ou realite ?
A signaler la belle intégrale Isabelle chez Le Lombard. A cette date (octobre 2007), 2 tomes ont déjà parus. Le tome 1 contient : Le tableau enchanté, Isabelle et le capitaine, Les maléfices de l’oncle Hermes, l’astragale de Cassiopée. Le tome 2 contient : Un empire de dix arpents, L’étang des sorciers, l’envoutement du Népenthés, la lune gibbeuse. A signaler également l’intégrale Tif & Tondu chez Dupuis cette fois (2 tomes à cette date) pour ceux qui aiment …
Je ne suis pas aussi enthousiaste pour cette intégrale dont la qualité de reproduction me semble un peu légère (certaines histoires courtes donnent l’impression d’avoir été scannée directement dans un vieux Spirou). Mais elle a le mérite d’exister après des années d’albums indisponibles.
C’est quand meme une bele initiatiative pour les nostalgiques de Will et des histoires d’Isabelle de pouvoir enfin completer leur collection sans se ruiner etant donné la rareté de certains albums.
Oui, mais comparée au travail réalisé par de petites maisons d’édition comme L’Association ou Cornélius, c’est un véritable scandale de proposer ce genre d’ouvrage peu soigné. Il aurait clairement fallu refaire les couleurs de certaines histoires. Il semblerait que Le Lombard ait compris un peu le problème mais j’en parlerai en temps et en heure.
Apparemment, ils semblerait qu’ils se soient un peu plus décarcassés sur ”Trilogie avec dames” (cf Actua BD).
Ah du coup je vais jeter un oeil sur cette réédition puisque je n’avais jamais acheté les albums :-) Quoiqu’il en soit, il est clair que l’on ne peut plus faire des rééditions comme avant (juste pour recompléter les catalogues) en communiquant sur l’importance et l’intérêt des œuvres en question (et surtout à l’heure du CD et du DVD).
Pour mieux comprendre le ”massacre” commercial des rééditions, il faut absolument lire cette gueulante de Mr Cornélius (au sujet de celle de ”Chlorophylle) : Non seulement la prose est impeccable mais en plus c’est à mourir de rire (on croirait entendre Poelvoorde par moment !)
lien mort
Je trouve quand même manière bizarre cette nouvelle mode :
D’un côté on fait des intégrales et de l’autre de l’autre on débite des albums en plusieurs tomes.
Dans les 2 cas, le ”livre” est dénaturé.
Et après on s’étonne de la surproduction d’albums et de ce qui s’ensuit …
Merci le service marketting.
J’imagine la prochaine réunion de brainstorming : ” Eh les gars, j’ai une super idée pour faire du fric et occuper les rayonnages aux dépens des éditions de la Concurrence : si on tronçonnait en plusieurs tomes l’intégrale de ”Tif et Tondu”, hein ? hein ? Alors ? ”
En attendant une hypothétique reprise par Eric Maltaite (Ohé ! le service marketting ! On se réveille ! Comment ? … Ah oui, ça va couter plus cher, c’est sûr … Oui, d’accord aussi , encore faut-il qu’Eric Maltaite soit intéressé) , en attendant disais-je, j’ai commandé le ”Tif et Tondu à Hollywood” de Marcel Denis chez ”la Vache qui m’édite” , un peu cher certes, mais apparemment fait par des passionnés inconscients des réalités économiques de notre époque (En plus, ya Mr Choc !!!).
Damned ! J’ai encore dérapé hors sujet, ça va gueuler, redresse ! redresse !!! Trop tard, tant pis, advienne que pourra les gars, je clique.
Le problème avec les intégrales de séries mythiques comme Isabelle, Spirou, Tif & Tondu, Chlorophylle et autres, c’est qu’elles ne sont pas destinées aux amateurs éclairés nostalgiques des superbes éditions des années 50, mais plutôt au grand public ne les connaissant pas, ce qui fait que les éditeurs se contentent du minimum syndical (qualité d’impression médiocre, couleurs criardes, …). Ceci dit, elles sont proposées à un prix attractif (surtout les Dupuis) permettant à des gens comme moi de combler quelques lacunes et de découvrir des perles. Par exemple, je me suis toujours refusé à acheter l’intégrale Franquin chez Rombaldi sur eBay pour ne pas me faire traire par les spéculateurs de la BD, et l’intégrale Dupuis me permet d’acquérir les versions originales à moindre coût. Par contre, je suis tout à fait d’accord avec l’article de Mr. Cornélius sur l’arnaque des éditions millésimes du Lombard !
En tous cas ça m’ennuie de devoir acheter la ”Trilogie avec dames” alors que seul ”L’Appel de l’Enfer”, non réédité (sauf erreur de ma part) m’intéresse.
Et le prix n’est pas donné : 30 euros
Pas mieux…
Le retour de 421 dans Spirou ???
Quand les rumeurs viennent du propre site d’Eric Maltaite, on pourrait presque devenir optimiste !
Le service marketing s’est il réveillé ? Ont ils eu peur de perdre des ”parts de marché” au profit de Bamboo, qui édite ”Mationale Zéro” ? Mystère …
A suivre …
Je n’ai aucun souvenir enthousiaste de 421. Je me rappelle que le concept m’avait bien plus dans ma jeunesse mais le dessin bof bof à l’époque.
J’avoue, entre autres tares, un sale penchant pour l’école de Marcinelle, peut-être est-ce dû à mon gros nez ? Ces choses là ne s’expliquent pas vraiment … La vie est bien mystérieuse, parfois.
Tu n’as même pas un gros nez, Totoche… Maltaite, c’est quand même un peu le début de la fin de l’école Marcinelle.
Il y a quand même des descendants (à défaut de survivants actifs) : par exemple, la jolie série ”Les démons d’Alexia” dont tu nous a parlé il y a quelques temps me fait bigrement penser à ce qui se faisait à l’époque.
J’aimais beaucoup le dessin de Maltaite, ce sont plutôt les scénarii de ”421” qui me laissaient sur ma faim.
Et puis il y avait tout le côté ”Guerre Froide” qui devait passionner pas mal de gamins au début des années 80. C’est sûr, maintenant c’est kitsch …
Oui, il y a encore quelques héritiers et d’ailleurs ce serait intéressant de se poser la question du devenir de cette école graphique. Mais Maltaite n’en est qu’un honnête représentant (comparé à ce qu’à pu faire Conrad par exemple).
Bon, évidemment, si tu me prends (pas trop fort quand même) par les sentiments …
Mon incontournable d’Isabelle restera, sans doute, ”L’envoûtement du Népenthès” et ses magnifiques pages en bleu de Delft, une merveille…
Oulala, ça fait longtemps que je n’ai pas lu ça !! (il va falloir que je me replonge dans mes vieux Spirou, rien que pour alimenter ce blog).
Isabelle une série pour enfants uniquement ? À votre avis, à la planche 8a de ”L’astragale de Cassiopée”, qu’est-ce que le magicien fait se redresser pour avoir la 6ième perle ?.…Il y a du André Franquin là-dessous… Quant à l’histoire des tartes sur le bord de la fenêtre je n’ai jamais vu ça ici au Québec et Dieu sait que ma mère et ma grand-mère en faisaient.…À on avis pour 2 bonnes raisons ; l’été ça attirerait les moustiques et l’hiver le froid entrerait.….comme on dit içi ”on chaufferait le dehors”…ce que j’ai vu cependant dans les plus anciennes maisons c’est ce qu’on appelait une ”dépense” où ma grand-mère rangeait la nourriture périssable avant l’arrivée des réfrigérateurs.…habituellement située sur le balcon arrière on y rangeait tartes, pots de confitures et de catchup qui étaient faits en grande quantité à l’automen pour pouvoir ”passer l’hiver”.
Mon cher Burt, il va vous falloir relire ce que j’ai écrit : je n’ai jamais dit que Isabelle était une série uniquement destinée aux enfants.
Pour ce qui est des tartes, on en voit un paquet dans les Pim Pam Poum et d’autres vieilles séries US. J’ignore d’où sort cette ”légende”…
Burt > En l’occurence, j’y verrai plutôt-là une malice du feu follet Yvan Delporte, mais bon …
Encore les tartes ! Selon un article paru dans le New-York Times du 31 mai 2002 la tarte mise à refroidir sur le bord de la fenêtre fait partie des images folkloriques données aux petites villes américaines.….Au cinéma cette image à été largement utilisée dans les films muets de la série ”Our Gang” (aussi appelée ”The Little Rascals”) dans les années 20. La plus vieille version que j’aie pu retracer sur le Web est justement un dessin animé de 1918 des ”Katzenjammer Kids” (connus en français sous le titre ”Pim Pam Poum”) par la MGM et qu’on peut voir intégralement en faisant une recherche sous ”The Policy and the Pie”.….la partie 2 renferme la séquence de la tarte non pas sur la fenêtre mais sur le pas de la porte.…à mon avis cette bande dessinée créée en 1897 est à l’origine de cette légende qui a alimenté des générationds d’auteurs en manque d’inspiration.…Question à Totoche : y‑a-t-il un ”running gag” sur Delporte parmi les dessinateurs car on le voit souvent promenant sa grosse barbe en arrière-plan dans différentes séries ?
Delporte a été le rédac chef du magazine Spirou à une époque charnière du journal. Il a travaillé avec Franquin et toute l’équipe fameuse de l’époque et a fondé le mythique Trombone Illustré. Avec sa grande barbe caractéristique, ses amis dessinateurs ont vite été tentés de le caser dans leurs planches et c’est devenu une espèce de running gag. Il est mort il y a peu de temps et est resté très actif jusqu’à la fin de sa vie malgré le fait qu’il se déplaçat en fauteuil roulant. Il représentait l’Association des Auteurs BD en Belgique et avait adopté sans problème Internet. J’avais planifié un hommage à l’époque de sa mort mais je n’ai trouvé ni le temps ni l’inspiration.
Merci pour les précisions sur la ”légende” de la tarte aux pommes sur les fenêtres que l’on associe en effet souvent aux Katzenjammer Kids.
Schtroumpf alors ! Tu as oublié de dire que c’était un grand Schtroumpf et qu’il nous schtroumpfe terriblement !
Ce qui m’a frappé à la relecture des années après, c’est à quel point son univers très spécial et débordant d’inventivité loufoque est inventé au fur et à mesure mais n’apparaît pas du tout comme tel au lecteur…
J’avais pris la série en route en lisant les Spirou de mes frères et soeurs et chaque nouvelle information présentée comme une évidence (le Koh-I-On, …) me paraissait complètement cohérente avec le reste de l’univers et j’ignorais complètement que c’était la première fois que la série en parlait…
C’est un aspect qui a moins marché avec les albums lus comme adulte, je ne sais pas si c’est parce que ça avait été moins travaillé ou juste parce que j’avais grandi, mais j’étais vraiment ”mais attends d’où ça sort ce truc ? il en a jamais parlé avant !”.
En même temps, c’est une BD pour public jeune. Les adultes doivent y trouver des choses différentes que les auteurs n’ont pas toujours conscience d’avoir mis.