La comète de Carthage (Chaland – Les Humanoïdes Associés)

Allez, on va élargir le concept du ”Trésor englou­ti” en parlant de ”vieux” albums que la jeune généra­tion n’a pas obliga­toi­re­ment croisé. Chaland fait partie de ces auteurs des années 80 incon­tour­nables à l’époque (au point d’avoir même marqué l’esthé­tisme publi­ci­taire) et dont la mort précoce a accélé­ré une forme d’oubli (même si ses albums sont toujours dispo­nibles sous forme de recueil).
Délais­sant son premier person­nage, Bob Fish, trop lisse et trop carica­tu­ral, Chaland se recentre sur Freddy Lombard dont les deux premières aventures sont proches de l’esprit années 30/​40, person­nages à la psycho­lo­gie infan­tile mais toujours décalés à la ”mode 80”. Pour cette comète, Chaland fait appel à Yann, le scéna­riste qui monte à l’époque, à l’humour ragaveur et l’imper­ti­nence sans limite (oui je parle du scéna­riste de Pin Up. Incroyable, non ?). Commen­çant comme une histoire du Club des Cinq (des enfants accom­pa­gnés d’un chien trouvent un cadavre), l’his­toire part rapide­ment dans des échos qui se répondent (Salam­bô de Flaubert , Tintin…) avec un Freddy tombant amoureux d’un jeune modèle d’ori­gine tunisienne qui pose pour un sculp­teur inquié­tant. À la relec­ture, j’ai été surpris de l’impor­tance de Yann dans le scéna­rio (il n’est pas crédi­té en couver­ture mais en page intérieure) avec des thèmes qui lui sont propres (gemel­li­té notam­ment). Quoiqu’il en soit, les deux auteurs traitent l’his­toire policière de manière allusive, montrent des person­nages aux rapports changeant sans préci­ser exacte­ment leurs pensées ou les raisons de leur évolu­tion psycho­lo­gique. Un album étonnant servi par un dessin et des couleurs magnifiques.


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13 commentaires

  1. Un des albums qui m’a le plus marqué à l’époque et avec lequel je me ferai incinérer !
    Cette ambiance de fin du monde …

    On comprend l’admi­ra­tion que voue Max à Chaland !

    Tout le monde le sait déjà certai­ne­ment mais on peu profi­ter de ce billet pour rappe­ler que certaines planches diffèrent de celles initia­le­ment pré publiées dans Métal : à votre collec’ pour le jeu des 7 différences !

    Dis, m’sieur Yann, quand c’est que tu nous refais des scénars noirs comme ça et pas commer­ciaux pour un sou (façon Shuku­meï, Chien des Cister­ciens, spécu­loos à la nicotine, Lune noire et autre dinosaure blanc …).

  2. Dans un numéro d’un fanzine on peut voir en effet des planches abandon­nées il me semble aussi (je dis ça parce que j’ai croisé le fanzine en question chez mon bouqui­niste il y a peu). 

  3. Plus simple­ment, on trouve ces pages inédites dans l’Inté­grale Chaland (volume 2 je crois). Et pour répondre à la question de Totoche, Yann prépare avec Olivier Schwartz (oui, le clone de …) un album de Spirou qui se passe en Belgique pendant l’occu­pa­tion allemande, un vieux projet abandon­né qu’il avait entamé avec Chaland.

  4. Merci Pierre,
    puisque tu sembles bien infor­mé, as-tu des infor­ma­tions sur la reprise de ”Céles­tin Spécu­loos” que Yann avait, semble-t-il, envisa­gé d’entre­prendre avec Moraës, le dessi­na­teur de ”Sidney et Howell” et de ”Mytho­lo­gies” ? (Apparem­ment, ça semble tombé à l’eau … ?). 

  5. Je crains que Yann soit le maillon faible dans cette associa­tion… Je n’ai rien lu derniè­re­ment de lui qui m’ait interpellé. 

  6. @Totoche :

    Oui, mais c’est Brüno qui est au dessin et Appol­lo qui prend la relève de Yann, et ça s’appelle désor­mais ”Comman­do Colonial”.

    Bon je sors (comme il d’usage de dire en pareil cas).

  7. Je profite de ce commen­taire fort subtil (mais dans l’esprit) de Pierre pour dire que je ne ferai pas de billet sur ce dernier album d’Appol­loBrüno des fois que vous l’atten­driez . L’album ne m’a pas assez accroché…

  8. C’est une question intéres­sante mais ce n’est pas l’objet de cette étude, dans laquelle j’ai pris soin toute­fois de bien préci­ser que Yann est le co-scéna­riste de l’album. Il faudrait l’inter­ro­ger là-dessus. De mémoire, il y a un entre­tien paru dans Bodoï (aux environs de l’année 2000 ?) où il parlait un peu de cette première colla­bo­ra­tion avec Chaland.

    • Je comprends bien mais comme tu pars des influences de Salam­bo sur Chaland, je me pose la question si c’est Chaland tout seul qui y a pensé, est-ce que Yann a rebon­di là-dessus et/​ou profon­dé­ment travaillé la chose. Parce que si Yann est moteur, on ne peut pas faire l’étude en ne parlant que de Chaland.

  9. Il faudra que je lise enfin ses b.d.
    A l’époque, j’étais un peu devenu aller­gique à l’école nouvelle ligne claire, préfé­rant le réalisme à la Gir/​Moebius/​Bilal…
    J’ai décou­vert depuis un grand artiste avec une Monogra­phie Chaland chez Champaka.
    J’ado­rais aussi les strips du jeune albert dans Métal, ceci dit…

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