La cour de récréation (Hubert Chevillard – Sans Titre)

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Au festi­val de Coutances où je suis allé dédica­cer, il y avait un bouqui­niste qui vendait La cour de récréa­tion, un court récit inache­vé de 9 pages de Hubert Chevillard, publié par la librai­rie bruxel­loise Sans Titre à l’occa­sion de la sortie du tome 2 du fameux Pont dans la vase. Je ne résume pas l’his­toire, il n’y en a pas vraiment (une espèce de facteur qui roule). Le fasci­cule est complé­té par des croquis pour le Pont. Je regrette toujours que Chevillard n’ait pas poursui­vi plus ardem­ment ses aventures bédéphiles mais le public n’a malheu­reu­se­ment pas suivi.

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Et maintenant le festival BD de Coutances

Le festi­val BD de Coutances, organi­sé par l’asso­cia­tion du Manchot Bulleur (et non pas du Bandit Manchot comme certaines mauvaises langues me l’ont suggé­ré) mérite bien que je lui réserve ce petit paragraphe. Car ce festi­val, qui en est était à sa troisième édition, se déroule non seule­ment dans un espace magni­fique – l’église St Nicolas baignée d’une belle lumière, la très jolie petite ville de Coutances et sa cathé­drale – mais révolu­tionne carré­ment le concept de ”festi­val BD”. En effet, ce n’est pas à une simple séance de dédicaces qu’est convié l’auteur mais à une réflexion sur le dévelop­pe­ment durable voire même son dévelop­pe­ment intel­lec­tuel person­nel ! Dès son arrivée, de multiples situa­tions inatten­dues vont remettre en cause ses habitudes de fainéant – par exemple, l’auteur tête en l’air sera confron­té au dur problème d’absence de savon dans sa trousse de toilette. Et à la fin du festi­val, au moment de se faire rembour­ser ses frais de dépla­ce­ment en voiture, l’auteur pollueur prendra une belle leçon d’éco­lo­gie : en lui rembour­sant le trajet sur la base du tarif kilomé­trique de la SNCF, tarifs réduits compris, le Manchot Bulleur va lui faire prendre conscience des écono­mies réali­sables en préfé­rant les trans­ports en commun. En ces temps de crise, c’est une véritable révéla­tion pour l’Artiste vivant dans sa Tour d’Ivoire d’autant plus marquante qu’elle frappe direc­te­ment son porte­feuille pourtant bien peu garni ! Je ne peux donc qu’en­cou­ra­ger mes collègues aventu­riers à se propo­ser pour la prochaine édition dont j’ima­gine que le concept pourrait bien être ”un festi­val entiè­re­ment finan­cé par les auteurs”. Qui a dit que le monde de la BD manquait d’idées originales ?

mise à jour du 07/​08/​2012 – je viens de retrou­ver dans mes mails le ”contrat” – éh oui, on m’a envoyé un contrat à moi pauvre naïf – rédigé par le festi­val en question. Il est en effet bien préci­sé que je vais me faire grave entuber si je prends ma voiture ! J’avoue que j’avais vague­ment survo­lé le paragraphe en question sans sortir ma calcu­lette et sans penser un instant que cet ”engage­ment” de ma part pouvait me coûter de l’argent. Je viens d’ailleurs de refuser du coup une intervention/​dédicace dans une média­thèque où il était préci­sé dans le contrat que je devais rembour­ser les billets de train en cas d’empêchement de ma part.

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18 commentaires

  1. Je suis trés heureux de ce billet sur CHEVILLARD,un artiste suivi avec beaucoup de passion.Comme PRUDHOMME c’était un bonheur que de suivre son évolution,ses réflexions couchées sur le papier…Il y a 15 ans il a signé un beau récit dans un recueil pour une association,et je crois(pas sûr)que ce fut une autre point de départ pour des récits courts dans Pavillon-Rouge…Que devient-il..?
    Et merci pour ce partage d’un recueil que je ne connais­sais pas.

    • @julien : il se fait des brouzoufs dans le jeu vidéo avec les Lapins crétins. Les histoires courtes dans Pavillon ont semblent-il perdu­ré dans Fluide avec notam­ment Corcal au scénario.

    • @julien : Consta­ta­tion mélan­co­lique : il y a des albums (le Pont dans la vase en fait partie) qui m’ont ravi à leur sortie, qui m’ont fait dire ”Wow ! O_​_​O c’est comme ça qu’il faut faire de la BD!” … et dont j’ai appris par la suite qu’ils n’avaient eu qu’un succès d’estime.
      Succès d’estime, à ce que j’ai compris, ça veut dire condam­na­tion à mort, en termes de marketing.

      • @Tororo : c’est le risque lorsque l’on est chez un gros éditeur comme Glénat. Mais je serai curieux de savoir comment ça c’est passé puisque comme je l’ai dit, ils ont mis beaucoup de temps à faire ces albums.

      • @Tororo : Et peut être que le critère d’échec aux yeux des commer­ciaux a évolué..?
        Un bête exemple:Qu’attendait sérieu­se­ment DUPUIS de la sortie d’un nouveau Gully,à ce point non ”accompagné”..?Et qui,à part ma pomme et d’autres pommes,pour guetter et se tenir au courant d’un nouvel album de Marc Michetz 6 ans aprés le précédent?Quel espoir d’un nouveau public?Bon;je n’ai pas de solution évidemment.Et combien de bons livres je rate;ceux qui m’auraient plu;ceux qui me plaisent…Une note sur Glénat:Beaucoup de séries,d’albums demeurent longue­ment au catalogue.Déjà ça.

        • @julien : oui tout à fait vrai pour le catalogue Glénat. Mais c’est vrai que ce Gully ou Michetz… Plutôt des soutiens édito­riaux vis à vis d’auteurs.

  2. Je me souviens de cet auteur qui m’avait gentille­ment donner des conseils il y a quelques années alors que nous revenions d’un festi­val en train …Et Juste­ment , je trouve que ton billet sur le festi­val n’est pas assez clair ( j’ai pas pigé le coup du savon et du billet écolo :/​ ) Si tu pouvais en dire plus , je ferai un copier /​coller sur Facebook ( si il y a lieu d’aler­ter le milieu ;)

  3. Pour voir des potes qui sont loin ou visiter des contrées exotiques les festi­vals c’est pas mal ( mais dans les condi­tons normales, c’est à dire sans ocntrat : )

  4. Il y a une quinzaine d’années, il avait commen­cé dans Fluide une série sur scénar de Corcal avec un biolo­giste et son assis­tant qui remon­taient la trace d’espèces animales impro­bables. Le dessin épousait admira­ble­ment l’his­toire (mais je suis assez client pour Corcal en général), c’était bon… Hélas ça n’a pas donné d’album.

      • J’ai fouillé un peu le net tantôt pour en savoir plus, apparem­ment ça s’appe­lait Les Archives de la Planète et c’est paru succes­si­ve­ment dans A Suivre, Fluide, Pavillon Rouge et… Heavy Metal (mais bon, ils ont souvent republié du matériel européen peu connu)

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