Nausicaä de la Vallée du Vent ( Hayao Miyazaki – Glénat )


Bon, c’est vrai, pas tout à fait ”englou­ti” le trésor mais il mérite un coup de projec­teur. Si tout le monde connaît l’œuvre anima­tion de Miyaza­ki, je suis toujours étonné du peu de réactions que je rencontre quand je parle du seul manga dessi­né par l’auteur de Princesse Mononoke (entre autres chefs d’œuvre), parti­cu­liè­re­ment auprès des lecteurs peu portés sur le manga. En général ils pleur­nichent que le manga c’est mal dessi­né, que ça ne raconte pas des histoires de la trempe du dernier petit génie Sud Africain ou Finlan­dais et quand j’insiste un peu ils font remar­quer que le sens de lecture ”alala, c’est trop dur de droite à gauche”. Et du coup ils me bassinent avec leur vision de la BD sans avoir lu une des BD les plus marquantes du siècle précédent.
Miyaza­ki publie l’his­toire entre 1982 et 1994 dans le magazine japonais Animage et c’est tout de suite un grand succès au Japon. L’his­toire suit Nausi­caä, princesse d’une petite tribu évoluant dans un monde post apoca­ly­tique où la nature (plantes et insectes) a muté et se révèle toxique pour l’être humain. Sur cette Terre dévas­tée, les conflits politiques autour d’un Empire déchi­ré par les luttes intes­tines se concentrent autour de la recherche des techno­lo­gies perdues qui ont pourtant déjà prouvé leur nocivi­té. Porteuse d’un rêve de paix, Nausi­caä va imposer sa vision d’une humani­té en harmo­nie avec son environ­ne­ment. On retrouve évidem­ment les obses­sions écolo­gique du Japonais mais aussi une magni­fique histoire pleine de fureur et d’émo­tion, portée par un dessin magnifique.
Jean-David Morvan m’avais fait décou­vrir les fasci­cules publiés au Japon et il m’a fallu quelques années avant de réussir à dégot­ter le premier volume d’une éditon japonaise de luxe…quelques mois avant que Glénat ne publie enfin, en 2001, la version française. J’étais litté­ra­le­ment fasci­né par la mise en page et surtout le graphisme un peu mou mais terri­ble­ment expres­sif (Miyaza­ki a recon­nu sa dette envers Moebius et son Arzack dont l’influence est évidente sur les premières planches) qui était à 100 coudées au dessus du commun des mangas et l’his­toire ne m’a pas déçu. On pourra remar­quer que l’édi­tion française a un trait repro­duit en gris alors que l’édi­tion origi­nale tire plutôt vers le marron (ma version grand luxe tire vers un gris bleu/​marron).


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d’autres mangas de Miyaza­ki ici http://​www​.buta​-connec​tion​.net/ (merci à Jérôme pour ce lien).

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25 commentaires

  1. Super, Nausi­caä, et le dessin animé est assez fidèle au manga dessi­né, les couleurs en plus. J’ai été longtemps réfrac­taire aux mangas, mais j’ai fini par accro­cher grâce à des séries comme ”Zipang”, ”Spirit of the sun” de Kaiji Kawagu­chi, ou ”Gunnm” de Yukito Kishi­ro. Après, la profu­sion de trucs à l’eau de rose pour ados amoureux me rebute totale­ment… mais faudrait peut-être que je mette le nez dedans (les mangas) pour savoir vraiment ce que ça vaut. Toute façon, en plus, leurs graphismes m’attirent pas du tout. Merci Li-An pour avoir mis à l’hon­neur ce monsieur respec­table qu’est Miaza­ki. C’est un maître absolu, à mon avis. Après, c’est vrai qu’il n’est plus du tout englou­ti, la série grand format de Glénat est même exposée actuel­le­ment, bien en vue, au Furet de Lille, par exemple. (Faut dire que la sortie du dessin animé l’an dernier permet de re-booster la vente des bouquins) 

  2. Mais, pas de problème ! Il ya aussi des petits génies japonais (on en reparle quand tu veux ;-)) … Et puis Miyaza­ki est plus qu’un PETIT génie.
    Pourquoi a‑t-il fallu attendre si longtemps pour avoir une traduc­tion française ? (on était obligé d’ache­ter les Nausi­caä en version US, en petit format tout moche). 
    C’est incom­pré­hen­sible ! Si ce n’est pas du nombri­lisme franco-belge …
    Mais la vraie baffe, je l’avais reçue quelques années aupara­vant, en décou­vrant Akira de Otomo en kiosques …

  3. Ah ben oui, il y a un coffret. Il est bien ? J’ai la version souple ”petit format” mais si ça existe en plus beau, je veux bien investir.
    Le manga est quand même bien plus riche que l’adap­ta­tion animée qui en a été faite.
    Akira, j’ai un peu de mal. J’aime beaucoup le dessin (post Moebius :-)) mais l’his­toire est vraiment trop lourdingue à suivre (au bout d’un moment, je sature complè­te­ment). Mon fiston a bien accro­ché. C’est vrai que ça a été le premier grand manga traduit en français et ça a marqué beaucoup de monde à l’époque. 

  4. Pour l’adap­ta­tion animée je parlais surtout de l’his­toire. Il ne reste souvent pas grand chose des bouquins de BD en général, dans les films qui en sont tirés. 

  5. J’avoue que pour ”Akira” , une fois l’onde de choc passée … j’ai décro­ché avant la fin aussi ; en revanche, le dessin animé était à la hauteur. 
    Quid du ”Icare” de Moeb et Tanig ? 

  6. Je ne connais­sais pas ce manga (et pourtant je n’y suis pas du tout réfrac­taire). Les images et vos commen­taires donnent envie. Encore des occasions de se ruiner… 

  7. Et en fait, apparm­ment, il a fait encore plein de petites histoires… Le site n’en publie qu’une partie (mais parle de ”ses nombre­sues petites histoires de tanks” dans l’intro à ”Le retour de Hans”)

  8. Super lien Jérôme. J’igno­rais totale­ment que Miyaza­ki avait dessi­né autre chose. Je rajoute le lien :-) 

  9. Si on aime Miyaza­ki, il faut voir (comme dirait Vasco ;-)) ”Le Tombeau des Lucioles” de Takaha­ta du studio Ghibli (ça y est, je chiale, rien que d’y repenser). 

  10. Il faudrait aussi citer, dans ses films, l’excellent ”château dans le ciel”, pour les petits et les grands… 

  11. Je voulais dire nous éditer tout ça parce que moi à mon grand age j’ai du mal à lire sur un ecran hi hi !

  12. Le Grand Schtroumpf nous a pourtant dit de ne pas tout schtroump­fé sur inter­sch­troumpf ! Vous allez vous faire schtroumpfer !
    Je me deman­dais comme ça si sur les sites japonais, on trouve aussi en intégra­li­té les planches d’auteurs européens en libre-service sur internet ?
    Tant mieux pour nos mirettes et notre porte-monnaie si Miyaza­ki renonce à ses droits (… ?) , mais bon, ça risque de ne pas motiver des masses Mr Glénat. 

  13. Totoche, tu sais ce qu’il te dit Vasco, à propos du ”tombeau des lucioles” ?
    Eh ben d’abord, que c’est pas tout à fait le même style que Miyazaki !
    et que … ensuite… on peut (absolu­ment) voir ”le tombeau des lucioles” mais il FAUT avoir des mouchoirs… 
    (et c’est pas le même style que Myaza­ki, en plus ! )

    Bon, je préfère les rêveries de Miyaza­ki (les atroci­tés de la réali­té c’est pas trop mon truc), et je ne savais pas que Nausi­caa (que je n’ai pas vu) existait en BD !!! (youpi, mais Rhaa ! encore des frais… et des piles bouquins… je ne te dis pas merci, Li-An !).
    Sinon,”Le voyage de Chihi­ro” est assez balaise aussi. 

  14. Vasco > Et pourtant, leur colla­bo­ra­tion a débuté il y a plus de 30 ans … 
    Mais, tu as raison, heureu­se­ment qu’ils gardent chacun leur style.
    Je trouve néanmoins que ”Pompo­ko” et ”Porco Rosso” , par exemple, ne sont pas plus éloignés du ”Tombeau des Lucioles” que du ”Voyage de Chihi­ro” ou que du ”Château dans le Ciel”.

  15. Et personne ne cite ”Kiki la petite sorcière” qui est un de mes préférés ?
    Ces histoires de tankiste allemands ont créé une petite polémique (en France ?). Certains ont fait la moue en disant qu’ils ne pouvaient pas fréquen­ter un type qui racon­tait des histoires avec des héros qui se situaient du mauvais côté de la barrière. Ça m’a fait penser à ce metteur en scène français qui refusait de vision­ner les films de Eastwood au prétexte que c’était un cinéma fasci­sant. ”Ils sont capables de tout, c’est à ça que l’on recon­nait les cons”. 

  16. Pan sur le bec ! 
    Tu m’étonnes que Pompo­ko me fasse plus pense à du Takaha­ta : c’en est ! (bon j’ai une excuse : il y a des morceaux de Miyaza­ki dedans pour donner du gout). 
    Alors je vais dire ”Totoro” au lieu de ”Pompo­ko”.
    C’est vrai, Vasco, il n’y a pas le côté ”fantas­tique” chez Takaha­ta. Je pensais plutôt à d’autres thèmes comme : la guerre, le rapport à la nature, les rapports enfants-adultes, la recherche du parent perdu … pour faire le paral­lèle avec Miyaza­ki et éventuel­le­ment motiver (quelle préten­tion !) quelques lecteurs du blog … 

  17. Pas beaucoup de mangas chez toi, Li-An. J’mets ça ici : ça serait sympa de parler d’un jeune illus­tra­teur et bédéiste de mangas français, formé à Paris, et vu sur Arte dans l’émis­sion ”femmes asiatiques, femmes fantômes”, Nicolas Hitori De. Des images de person­nages européens, mais habillés un peu punks, inspi­rés de photos de jeunes japonais(es) qui se font leurs propres fringues. Il travaille aussi pour la revue Witch. M’est avis qu’il ira loin. Son site, http://​www​.nicohi​to​ride​.com/​g​a​l​e​r​i​e​_​1​.​h​tml .

  18. Hi, hi… Il fallait lire ”…femmes fantasmes” et non fantômes. Y’est un peu tard faut dire. 

    • Ouaouw… Vous connais­sez mon légen­daire cynisme, mais Miyaza­ki, je tombe à genoux. J’espère qu’il ne va pas mettre autant de temps que pour Nausi­caa

  19. Bonsoir

    Je suis très heureuse , en tant que japonaise , de rencon­trer des fans de Nausi­caä comme toi .

    Moi je préfère Nausi­caä de BD à celui du film d’animation .

    Très bon week-end à toi

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