Pour ce numéro 5 du Cri du Margouillat, j’ai droit à ma première couverture (inversée par rapport à mon dessin original). Elle est datée de 1986, la quatrième de couverture de Serge Huo-Chao-Si date elle de 1985. Mais si j’en crois l’édito, un nouvel Angoulême est passé. On peut donc imaginer qu’il date de début 1988. Deux numéros en un an, ce n’est pas glorieux surtout qu’on on se rappelle que nous l’imaginions mensuel, ce beau magazine…
> Le CdM a pris suffisamment d’importance dans le paysage éditorial réunionnais pour que Boby ait à se fendre d’un billet de contre attaque. Une certaine presse nous accuse de dépenser l’argent public pour des futilités même pas drôles ni belles et sans avenir aucun. Je disparais enfin de l’ours mais mon rôle éditorial consistait surtout à envoyer des lettres interrogatives quant à une éventuelle sortie du magazine.
Appollo et Serge réalisent une histoire en deux planches tirée d’une blague idiote. On remarquera au-dessus un haut de page directement inspiré par le travail de Yann & Conrad dans Spirou. D’ailleurs Appollo et Mad se fendent d’une explication un peu plus loin.
Après un gag routier de Bob, apparait un premier gag d’un nouveau personnage nommé Ti Burce juste avant la suite de Yvan de Téhem. Il est difficile de savoir si ledit Ti Burce est le gamin à lunettes ou celui qui l’interpelle en créole mais c’est un évènement majeur dans l’Histoire du Margouillat puisque Téhem crée ici l’équivalent d’un ”Tintin” local (on aurait d’ailleurs dû renommer le magazine ”le journal de Ti Burce”, on en aurait plus vendu :-)).
Les rubriques se modernisent en devenant plus courtes et plus portées sur l’actualité culturelle réunionnaise. On peut apercevoir un dessin d’un certain H. qui semble squatter le magazine et la première bande d’un strip réalisé par moi-même : ”Le Marg” ou les aventures d’un privé à la Réunion (cf. aussi (1)).
Deux pages de Goho (”Kriké kraké”) enfoncent le clou de la réunionnitude du magazine : une histoire en créole et ancrée dans l’Histoire de la Réunion. Il récidive quelques pages plus loin avec ”Une lettre, dans l’univers des petits fonctionnaires Finalement, il avait tout compris…avec vingt ans d’avance.
Après 11 (!) pages noir et blanc prêtées par P’tiluc de ses Rats en prépublication exclusive, l’identité du mystérieux H est révélée à la face du monde. Hobopok, en passage VAT à la Réunion a été remarqué par un des chasseurs de têtes du Margouillat et décide que ce magazine mal fichu va ressembler à quelque chose. Il entame une série de gags post coloniaux intitulés ”Le temps béni des colonies” d’une énergie et d’une provocation salutaires.
Pour ne pas changer, j’illustre un nouvel épisode du ”Major contre les Canotiers blancs” (cf.(1)) et après une page de Bob, on trouve un courrier des lecteurs qui part en vrille puisqu’un mystérieux Olloppa envoie un dessin et se moque de Mad pendant que ce dernier aide le petit Jean Moebius à corriger un de ses dessins. Suivent deux planches où j’imagine La Réunion en 1997 avec un Cri du Margouillat qui envahit le monde (cf. (2)), Actéon avec une histoire toujours aussi mystérieuse et une longue histoire de Séné dessinée à l’arrache, le CRAP qui publie son hymne officiel (”Oh ! que c’est bon, c’est bon, c’est bon, C’est bon de ne rien faire Toute la journée Oh ! que c’est bon, c’est bon c’est bon De gratter son derrière Couché sur le côté”) (pas étonnant que le Margouillat ait du mal à sortir) et, un peu plus loin, une fille qui publie les premières pages d’une histoire à suivre ! Sta Notte appporte un peu de fraîcheur avec une histoire étrange et poétique.
Tout au bout, à la fin, Mad nous offre une dernière histoire (ses différents projets l’éloigneront du Margouillat) et je mets de nouveau en scène un margouillat cf. (3) ( un vrai leitmotiv de ce numéro) avant qu’Hobopok ne boucle le magazine.
Contributions personnelles :
Merci pour ces extraits qui me donnent une bonne idée sur ce journal. Je ne l’avais jamais vu.
Excellent.
Je n’arrive pas à lire le ”Haut de Page”, qu’est-ce qui est écrit ?
@Totoche : ”Révélation”. Depuis des années, Sergeo (Huo Chao Si) reste dans la pénombre alors qu’il a un fabuleux dessin !!
‑Comment faites vous ?
‑Éh bien, euh… Mais…
Il y a quatre hauts de page en tout.
@Raymond : et voilà, une illustion de plus qui s’effondre :-)
Si j’ai bien compris, c’est un dessin du génial et regretté Mad ?
On ne reconnait pas bien Sergio le Dessino sans l’appareil-photo :-)
Apparemment, il continue à garder jalousement son secret …
En effet c’est du Mad & Appollo tout craché. À l’époque il avait peut être commencé la photo mais de manière moins systématique que ces dernières années :-). Le secret est en effet toujours bien gardé :-)
Hey, je reconnais le gag de Tiburce !
À ceci près que Tehem l’a redessiné quelque temps plus tard après avoir fait évoluer le concept (et le design du personnage), mais c’est exactement le même gag.
C’est toujours aussi sympa de redécouvrir le Marg’, à part ça.
Oui en effet, Téhem a redessiné une grande partie des premiers gags pour le premier album.
Encore un style différent pour Mad ; décidemment je vais de surprises en surprises. Néanmoins il y a une parenté ici avec ce qu’il fera après.
Oui, ça se rondifie.