On ne va pas se voiler la face, les auteurs BD de la grande époque Pilote sont comme les vieux jazzmen qu’écoute Walter (celui de Natacha) : ils ont l’âge de tirer leur révérence.
Un petit hommage donc à Claire Bretécher, une grande figure de la BD d’auteur née dans les années 1960/1970 dans le beau magazine Pilote. Quoiqu’elle ait commencé réellement dans les magazines jeunesse (Spirou et d’autres). D’ailleurs je croise son travail pour la première fois dans le Trombone Illustré où Fernand l’orphelin (Delporte au scénario) suscite des déclarations fiévreuses de ses collègues. Car tout le monde s’accorde à dire qu’en plus d’avoir un talent très original, Bretécher est très belle. Un peu la Françoise Hardy de la BD.
Bobo avant l’heure
Et puis il y a eu Cellulite (impossible de remettre la main sur l’album dans les rayons de ma bédéthèque) qui est probablement ce qui est le plus proche de mes goûts. Je lisais ses histoires dans le Nouvel Obs à la bibliothèque universitaire du Chaudron (La Réunion) et rien ne pouvait être plus éloigné de ma vie à moi que ces histoires d’angoissés parisiens de gauche. Mais il y avait ces dialogues, ces personnages et ce trait hyper reconnaissable.
Je terminerai avec un coup de chapeau à l’artiste indépendante qui a participé à l’aventure Écho des Savanes et a publié elle-même ses albums par la suite. Elle a été la première autrice BD importante en France et quasi la seule pendant longtemps ce qui est assez étrange quand on y pense.
Je ne peux m’empêcher de voir un cousinage,une fraternité?-l’art de la plume,peut être-avec F’murrr.Indépendance et doux nihilisme;la joie du trait,saisissant,au vol,le ”meilleur”de nous même.Trés ému.
Il y a en effet un trait très relâché qui vient de certains strips US et que l’on retrouve chez Claveloux.
C’était notre grande sœur à tous. Distante, trop belle, toujours à nous faire sentir qu’on est des gamins et qu’on devrait se décider à grandir un peu.
Pour le coup, il paraît qu’elle s’était trouvé un mec qui assurait.
J’en ai plus appris avec elle sur la frustration moderne qu’avec tous les bouquins de Freud (qui à mon avis lui a beaucoup emprunté sans s’en vanter)
Sans compter que les névrosées de Freud n’étaient pas très modernes dans leur tête.
Est-ce qu’elle revendiquait des correspondances avec Jules Feiffer..?Il est difficile de trouver un entretien orienté sur son infini bonheur du dessin.Une discrète admiration pour Beuville,elle aussi.
Son article Wiki très bien fait revendique Feiffer et Le magicien d’Id.