Ce nouveau numéro arrive rapidement puisqu’il est daté de janvier 1994 soit six mois après le numéro 11. Et ce qui est bien avec les magazines qui mettent du temps à sortir, c’est qu’ils font la révolution à chaque numéro ou presque. Pour la première fois, Anpa signe l’édito assez politique et deux nouveaux arrivants, anciens potes à Mad, débarquent : Manü Brughera et Bertrand Mandico – dont je parlais il y a peu ici. Ce sont les premiers ”vrais zoreils” de la revue, je veux dire par là que ce sont des Parisiens qui font leur histoire sans se préoccuper de l’aspect Océan Indien du Margouillat mais on les retrouve aussi au sommaire de 7 histoires de pirates, le collectif monté par Mad et Appollo publié chez Vents d’Ouest en août 1993. Et la couleur apparaît dans un cahier central de quatre pages ! La couleur, mazette…
Mad est encore présent dans ce numéro avec une parodie de Batman scénarisée par Appollo, Badbat en cinq planches (1). Suit une page pour expliquer pourquoi nous n’aurons jamais l’Alph Art du meilleur fanzine (prophétie qui se réalisera tous les ans). Sannyas a gagné le concours Fureur de lire en écrivant les dialogues d’une demi planche de Serge Huo-Chao-Si et c’est plus drôle que la plupart des choses humoristiques publiées de nos jours chez certains éditeurs (2). Dimitri Raskolnikov est une histoire de 4 pages de Bertrand Mandico et suivent juste derrière les deux pages de Soyez méchants signées Manü Brughera (4). Huo-Chao-Si et Appollo signent leur première histoire couleur collectée par la suite dans Cases créoles – toujours en vente – narrant les aventures tropicales du Père Noël (5). Moniri mets en scène Boby et Anpa dans les locaux du Margouillat de l’époque dans un duel fratricide où sont – encore une fois – évoqués les problèmes récurrents de trésorerie de la revue (6). Fabrice réalise quelques gags d’un nouveau personnage, TiLouis, affublé d’un margouillat en T Shirt et short (7) et Bruno Dalèle revient pour une histoire très US de quatre pages (8). Et évidemment, on retrouve tous les habitués, cf. le sommaire (9). On remarquera l’absence remarquable de Tehem.
Peut-être parce que je suis jeune papa, je n’ai visiblement pas trouvé beaucoup de temps pour dessiner dans ce numéro. À part quelques illustrations génériques (a et b), je dessine Cimendef, une histoire de deux pages inspirée par la cavale de Pierre Vergès et je fais un massacre innommable d’un scénario d’Appollo, Bazunga (d’ailleurs, ces quatre pages ne sont signées que Li-An). J’avais dessiné correctement les deux premières planches de cette histoire et j’ai pété un plomb, expédiant finalement le tout à la tronçonneuse. Appollo mettra plusieurs années à s’en remettre et me proposer un nouveau scénario, le pauvre…
Tiens,on aimerait bien un témoignage d’APPOLLO sur ce ”massacre”!C’est quoi ”péter un plomb” aprés deux planches?Vouloir expédier ça le plus vite possible?une grosse envie de révolution culturelle?Un gros ras-le-bol;de tout ?
@julien : c’était classique pour moi à l’époque. Comme j’avais un travail à temps plein, je travaillais sur des débuts d’histoire qui me lassaient vite. Malheureusement, ça s’est appliqué aussi à cette histoire d’Appollo.
Bon, vous allez voir ça bientôt – à partir de demain.
L’histoire de Badbat est de moi aussi. C’est donc un numéro où j’aurais scénarisé pas moins de trois histoires, mazette !
@Appollo : ah oui, c’est indiqué en dernière page. Je vais compléter. Est-ce que tu veux que je rajoute aussi ton nom sur Bazounga ?
De la bd parisienne dans le margouillat ? On aura tout vu !
@Totoche Tannenen : on n’a pas peur d’aider les pays sous-développés culturellement…
Merci li-an pour ce travail ! J’aimerais bien lire la suite de l’histoire de Noël qui rappelle à ma mémoire les n° spéciaux que sortait le journal de Spirou à l’occasion des fêtes de fin d’année … Nostalgie … Il y a quelques jours justement, je refeuilletais dans un recueil un excellent récit complet de Tom Carbone qui est contemporain (92 ou 93) de l’histoire d’Appollo et Huo-Chao-Si. L’inventivité sans cesse renouvelé des auteurs de BD autour de ce poncif est pour moi une source d’étonnement (en bien).
@Pierre : je ne l’ai pas mis en entier parce que l’album est toujours disponible – et vous pouvez même le commander sur le site officiel du Margouillat http://www.centredumonde.re/
Entre DeSmet et Conrad, on devine bien l’influence de Spirou sur le jeune et talentueux Mad !…
@Totoche Tannenen : en fait, j’ignore totalement d’où vient ce style de dessin pour Mad. Je ne lui ai jamais posé la question…
@Li-An : Incursions-hélas furtives-de MAD dans Spirou,justement,quelques mois de 1990;ça m’avait fait un gros effet;rappelait un peu le ZEP des débuts.Un peu.(J’étais pas physionomiste).Peut être que MAD était dans une ligne style ATELIER ASYLUM?C’est une belle génération…
Des informations sur ce passage éclair dans le vieil hebdo ?
@julien : tiens, j’avais complètement oublié ça. C’étaient des illustrations de chroniques ? Je n’en ai qu’un souvenir très lointain…
Il était copain avec Cromwell, ça c’est sûr…
@Li-An : Oui,des illustrations de chroniques;peut être même une couv. mais je n’en suis pas bien certain(non signée).Le tout en quelques modestes semaines.Je t’envoie ça.
@julien : curieux de revoir ça.
Des illustrations pour la rubrique du Docteur Spip, ou quelque chose comme ça. Une ou deux baleines si j’ai bonne mémoire (dessinées avec brio) et une vieille bagnole. Sinon, merci pour les scans ! Je ne connaissais évidemment pas cette histoire. Pour les influences aucune idée, c’est précisément la singularité de son boulot qui le rendait attrayant.
Alors exactement : Il était une fois une voiture polluante, le tabac et les baleines. C’est vrai que je n’ai pas trop parlé à Mad de ses influences dernières. Je mettrai probablement ces images en ligne un jour.
Pas de couv de Spirou, non, mais quelques culs-de-lampe dans une rubrique sur les véhicules ou un truc comme ça. Par ailleurs, cette histoire de Badbat doit dater de plusieurs années auparavant (quelque chose comme 1987 ou 1988), en tout cas bien avant les albums de Quincampoix. J’ai dû donner filer cette bd au Margouillat parce qu’elle était inédite (Mad est mort en 1993). Ce n’est pas du tout le style graphique qu’il avait à la fin.
@Appollo : oui, c’est assez raide. Mais le lettrage est soigné :-)
Hilarant. Indispensable.
Ah mince, j’ai fait l’impasse sur cette période. Évidemment, il fallait que le sujet tombe la dessus !
@Totoche Tannenen : t’as plus qu’à redoubler – moi aussi j’ai fait l’impasse.
Tu arrives à trouver le bouquin de Serge et Appollo sur le site, toi ? Déjà leur nom ne figure pas dans la liste des auteurs …
@Totoche Tannenen : ah ah c’est moi qui ai fait le site. Comme je n’ai mis en urgence que ceussent qui ont travaillé sur les derniers bouquins – les collectifs – ils n’apparaissent pas. Bien fait pour eux. Pareil pour les livres plus anciens : je n’ai pas le temps – ou plutôt je n’avais puisque je ne suis plus responsable – de m’en charger. D’ailleurs, il ne doit pas y avoir La ti Do. Mais rien n’empêche de laisser un message pour commander.