Akseli Gallen-Kallela (1865 – 1931) est un artiste finlandais de première importance dont l’oeuvre est exposée au Musée d’Orsay jusqu’au 6 mai 2012. Cela fait longtemps que je connais son travail, surtout les tableaux illustrant la saga finnoise du Kalevala : un travail très décoratif aux couleurs violentes et très étranges dans leur efficacité qui m’a impressionné. Il a peint peu de tableaux dans cette veine mais le reste de son travail est tout à fait intéressant avec des couleurs et une densité qui font immanquablement penser aux grands illustrateurs US – notamment Wyeth.
Le parcours de Gallen mérite le détour : formé en France, il réalise de nombreux portraits, s’intéresse à la représentation de la paysannerie, aux racines finlandaises et son style réaliste emprunte au symbolisme. Profondément nationaliste, il lutte contre l’influence de la Russie (la Finlande est sous domination russe jusqu’à la Révolution bolchevique), héberge Gorki qu’il peint mais s’engage du côté des Blancs lors de la guerre civile finlandaise (les Blancs conservateurs s’opposaient aux Rouges d’inspiration sociaux-démocrates si on en croit Wiki), ce qui est juste évoqué dans l’exposition. Il a aussi voyagé aux États-Unis et en Afrique et l’exposition se finit sur des tableaux rapidement peints de ses safaris au Kenya où il recueille une importante collection d’animaux… morts.
Je ne conseille pas le catalogue aux couleurs très ternes. Le n°192 Dossier de l’Art fera l’affaire pour le coup.
- exposition jusqu’au 13 mai 2012 : http://www.musee-orsay.fr/index.php?id=649&tx_ttnews%5Btt_news%5D=30636&no_cache=1
Compléments
- visité aussi Mathématiques, un dépaysement soudain à la Fondation Cartier, qui a le grand mérite de poser un regard autre que pédagogique sur les mathématiques, tentant des liens entre Arts et mathématiques, se posant la question de l’intuition et de la découverte. Malheureusement, le peu de choses à voir et auquel se confronter donne à croire que l’on est passé à côté de quelque chose de passionnant –
- visité aussi Berthe Morisot au Musée Marmottan. Si la dame fait partie intégrante de l’Histoire de l’Art – c’est la belle-soeur de Manet, elle est copine avec Renoir – sa palette peu inspirée a de quoi refroidir la féministe la plus énergique. D’ailleurs toutes les peintures reproduites ici et là ont leurs couleurs largement saturées pour compenser sa fadeur. J’aurai retenu de cette visite que cette pauvre Berthe avait un mal fou à trouver des modèles : les jeunes filles ne prenaient plus le temps de rester allongées au soleil et déployaient une activité tout à fait indécente.
Pauvre Berthe!…Dans le genre,la Moman de Utrillo m’a rarement transcendé…Hélas.C’est chouette de voir causer peinture dans le blog de Li An!(Mais ce n’est pas mon commentaire qui élève le niveau)
@julien : Bah, elle s’en remettra :-) Et puis peu de peinture parce que peu d’expos visitées l’année dernière.
Sensation très étrange en pénétrant le tombeau de sa fille.
@Totoche : bon, faut que je relise sa bio mais j’avais cru comprendre que c’était un mémorial destiné à la fille d’un autre.
@Li-An : Tu as raison. Au temps pour moi.
@Totoche : tu es largement excusé : je suis tombé sur un site sur l’Art où ils font la même erreur.
Gorki oui, mais Wiki, c’est qui ?
@Totoche : Wiki, c’est Dia.