Before the Animation Begins (John Canemaker – Hyperion)

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Je ne suis pas un grand fan Disneyen mais ce Before the Anima­tion Begins de John Canema­ker sort de l’ordi­naire. Il s’inté­resse ici aux artistes engagés par Walt Disney dans l’équipe artis­tique chargée d’appor­ter leur expérience ou leur vision en prépa­ra­tion des longs métrages qui ont fait la gloire des studios Disney.

Ferdinand Horvarth
Ferdi­nand Horvarth

Canema­ker ne se contente pas de s’excla­mer sur le travail disneyen des illus­tra­teurs mais récapi­tule toute leur vie et expli­quant soigneu­se­ment les raisons qui ont fait que Disney a signé avec eux et quelles furent les consé­quences sur leur carrière artis­tique voire leur vie tout court.
Ce n’est donc pas une ode au génie de Walt Disney et, en lisant les commen­taires des artistes en question, on finit pas se faire une idée du talent de Disney et de ses défauts. Certains le consi­dèrent comme un père de substi­tu­tion – qui a pu être très dur avec eux – d’autres en sont sortis désabu­sés de cette expérience (en général, les artistes avec le plus de carac­tère quittent les studios qui leur imposent de se cacher derrière le nom Walt Disney et qui ”oublient” de les crédi­ter au générique quand leur travail finit sur les écrans quelque fois plusieurs années après leur départ).

Albert Hurter
Albert Hurter

Le livre fait une belle place à Mary Blair dont les rapports très parti­cu­liers avec Disney ont des réper­cus­sions jusque dans sa vie person­nelle et souligne l’ouver­ture des studios – trois femmes sont présen­tées dans le livre ainsi qu’un Chinois, ce qui est hors norme pour l’époque. Enfin, un chapitre est consa­cré à la ”relève” ( à partir du Roi Lion) – le livre date de 1996. Il ne faut pas oublier que Disney, fatigué des délais de fabri­ca­tion d’un long métrage d’ani­ma­tion et des inves­tis­se­ments néces­saires s’est orien­té vers des projets qui l’exci­taient plus (le propres des grands entre­pre­neurs) comme les parcs d’attrac­tion ou la télévi­sion et qu’il était prêt à fermer le studio d’ani­ma­tion avant que le succès des 101 dalma­tiens ne le prenne par surprise et l’oblige à recon­si­dé­rer sa position.

Gustaf Tenggren
Gustaf Tenggren

Artistes portrai­tu­rés : Albert Hurter, Ferdi­nand Horvarth, Gustav Tenggren, Joe Grant, James Bodre­ro, Bianca Majolie, Sylvia Mober­ly-Holland, Mary Blair, Tyrus Wong, Davil Hall, Edwind Earle et Ken Ander­son.

Au final un beau et bon livre (200 pages, 30cm x 30cm) plus porté sur l’illus­tra­tion que sur l’ani­ma­tion propre­ment dite, riche­ment illus­tré et au texte passionnant.

Edwind Earle
Edwind Earle
Ken Anderson
Ken Ander­son
Mary Blair
Mary Blair
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5 commentaires

  1. Ca a l’air super intéressant.

    Les images d’Eywind Earle me font penser à l’énorme making off de La Belle au bois dormant par Pierre Lambert qu’on trouve toujours en librai­rie et qui coûte malheu­reu­se­ment très très cher.

    • C’est celui sur Pinoc­chio que j’ai longtemps hésité à acheter et mainte­nant, c’est cuit – en plus d’être plus pauvre qu’à l’époque.

    • Je ne suis pas entré dans les détails mais il y a une anecdote assez drôle où l’on apprend que le père de Earle a travaillé chez Disney bien avant son fils et c’était une tête de lard imbue de lui-même – je n’ai pas la place d’expli­quer comment il a éduqué son fils – qui s’était fâché avec tout le monde.
      Désigné pour définir l’aspect visuel de Cendrillon – au grand dam des anima­teurs qui se deman­daient comment gérer ces espaces tout plat – Earle junior s’est juré de ne pas repro­duire les erreurs de son père. Il a fait aussi mal en quinze jours :-)

  2. Je ne savais pas du tout que Earle avait un papa dans le métier égale­ment ! J’ai cherché (rapide­ment) sur google et je n’ai trouvé aucune image signée de son père… Sur l’édu­ca­tion tu fais peut-être référence à l’anec­dote qui est relatée sur never­pe­dia ? (il aurait commen­cé à peindre parce que son père exigeait soit qu’il lise 50 pages d’un livre par jour soit qu’il fasse un dessin par jour) Méthode éduca­tive originale !

    • En effet, c’est bien de ça dont je parle. Il faut savoir que son père l’avait embar­qué de force dans un long périple notam­ment européen alors qu’il n’avait que dix ans – ça a duré quelques années – et qu’il a fini par fuguer à 15 ans pour rentrer auprès de sa mère en jurant de ne plus jamais dessi­ner de sa vie. Et je ne parle pas des violences physiques. La notice de Never­pe­dia est parti­cu­liè­re­ment clean.
      Une famille intéres­sante puisque le grand-père était un général à la retraite million­naire mais Earle ne s’est jamais posé la question de l’ori­gine de cet argent et le père a évidem­ment tout claqué.

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