À force de voir Beuville travailler dans les années 1940, j’ai toujours peur de tomber sur un ouvrage malvenu. On s’en approche avec ce Renaissance de l’agriculture française préfacé par Marcel Braibant. Marcel Braibant, avocat de métier, a un parcours politique qui a des échos jusqu’à aujourd’hui. Élu radical, un temps maire de Reims, son combat politique porte sur l’agriculture française. Il défend des idées et propose des solutions qui ont des échos très actuels. Il signe la préface de l’ouvrage dont on ne connait pas l’auteur du texte.
La désertification des campagnes, le revenu des paysans, la modernisation de l’agriculture, l’absence d’électricité et d’eau courante (avant Internet), l’importation et l’exportation de produits agricoles, l’idée d’un marché commun européen, le recours à des engrais chimiques ou la création de domaines agricoles font partie des thématiques défendues par Braibant. Il se retrouve chargé de la partie agricole de La France Européenne, grande exposition de propagande destinée à remonter le moral des Français en vantant ses richesses et ses compétences…dans le cadre d’une « Nouvelle Europe » dominée par l’Allemagne Nazie. Le régime hitlérien a besoin de nourrir sa population et son armée et la modernisation de l’agriculture française est un des axes envisagés. D’où Marcel Braibant. Il sera condamné à la dégradation nationale pour crime d’indignité nationale après la Libération puis gracié en 1951.
Les illustrations
Beuville réalise toutes les illustrations de l’ouvrage sauf un tableau statistique. Il y a plusieurs images grisées, une approche qu’il utilise pas mal à l’époque.
Son « village abandonné »et la famille paysanne éluderaient presque le côté édifiant de l’ensemble comme de la démarche du propos,effrayante …Et ce « mars 1942 »fera toujours autant mal…
Le gars Beuville livre du joli,du propre,toujours bien cadré …oserais-je mignon ?
On l’aimera mieux après.
J’aime quasiment toutes les périodes de Beuville et celle-là aussi. Mais, bon, l’Occupation…