J’ai déjà évoqué le travail de Jean-Georges Cornélius, peintre mystique peu connu, pour ses illustrations des Fleurs du Mal. On ne peut pas dire que son travail soit très visible sur la Toile et je n’ai pas tout à fait tilté en découvrant ces dessins pour La chanson de Roland.
Datant de la première partie de sa carrière (1912), on ne retrouve pas le côté rugueux de sa peinture. Son coté très expressif et sa capacité à synthétiser les volumes rend ces images très séduisantes et son Roland est particulièrement sexy.
Les images sur Flickr : https://www.flickr.com/photos/unclemarco/albums/72157603755044886
Beau dessin en effet. Je trouve juste un peu dommage que les à‑plats de couleur atténuent les contrastes, le modelé de certaines planches – pas toutes, heureusement ; mais la première et la troisième, en particulier. Sur d’autres, au contraire (la deuxième et la dernière), l’effet est spectaculaire. Ce sont des lithographies, je suppose ?
Bonne question mais je n’ai pas la réponse. Le livre est trouvable pas très cher alors je ne pense pas que ce soit de la litho. Je dirai de la repro d’aquarelles ?
Il y a un aspect « liquéfiant »(?) dans le mouvement qu’il offre à la matière,au mouvement d’un personnage,un tissu comme de la nature d’un ciel…
Quelque chose me retient toujours dans ces images,passés mes à priori,une vague séduction et je dois dire que ce choix de couleur ne me déplaît pas.
Dans ce genre d’images, il y a toujours l’idée d’une perte d’innocence. Des choses que l’on faisait et que l’on n’ose plus faire – sauf peut-être en Russie, ah ah.
J’ai vu cette semaine chez un copain qui les avait récupéré avant qu’elles partent à la décharge les planches pédagogiques que les instituteurs de l’école primaire nous montraient au tableau noir, dans un cadre en bois, en appui de leur cours, et qui servaient de combustible fissile à notre imaginaire. (je parle des écoles de province de la fin des années 60). Elles évoquaient les grandes heures de l’Histoire de France. Clovis, roi des Francs. Roland agonisant, jouant du cor à Roncevaux. La prise de la Bastille. Napoléon IV téléphonant à Darmalin pour lui dire d’envoyer les keufs à Solines. La quadrichromie sépia en plus, c’est tout à fait dans l’esprit de ce que ce monsieur Cornélius produit, et qui est remarquable. Aucune chance qu’il soit apparenté à Jerry ? ( pas celui de Tom, l’autre)
Je ne crois pas qu’il y ait même un rapport avec la maison d’édition. Sur l’émission d’enchères de France 2, on voit passer pas mal de ces planches pédagogiques. Elles sont très diverses dans leur style suivant l’époque.
Je suis sûr que Zemmour en conserve un exemplaire dans sa bibliothèque consacrée aux historiens de garde.
Ps : ça me fait un peu penser à du Conan. Pourtant l’Empire carolingien, ce n’est pas la même époque que l’âge hyborien. Étrange.
Figure toi que je trouve des échos dans le travail de Frazetta au niveau des corps, des chevaux… Ça peut expliquer cela. Pour le coup, on est loin d’une représentation un peu précieuse de l’époque. C’est assez rentre dedans.