Vaughn Bodé a vingt et un ans en 1963 lorsqu’il publie cent exemplaires à compte d’auteur de Das Kampf, en reprenant le concept de Happiness is a Warm Puppy de Charles M. Schulz qui complétait à chaque fois la phrase ”Happiness is…” avec un dessin d’illustration. Sauf que Bodé a choisi ”War is…”.
Il y a donc cent dessins noir et blanc qui vont être republiés par les Editions Aux forges de Vulcain en version bilingue si ils arrivent à boucler leur souscription. Vous pouvez donner 15 € pour le livre qui sera vendu 20 € en participant à l’adresse suivante : http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/das-kampf-de-vaughn-bode
Ah ben ça alors. Je connaissais pas du tout ”Das Kampf”, et au vu du trait juvénile de Bodé sur ces dessins, j’ai même douté du truc. Comme quoi…
Homme de peu de foi !
Découvert quelques extraits de Das Kampf dans un précieux Fanzine ( dont j’ai oublié le nom ) en 1982 ou 83 au salon d’Angoulème … raaaaaaaaaaaa , sacrée madeleine de proust !!! …
Ma préférée était : ” la guerre c’est tenir l’ennemi dans son viseur et lui laisser finir son quatre-heure ! ” … Encourageons donc les éditions ” Aux forges de Vulcain ” !!! …
Ah pour le coup, ça aurait été une information bibliophilique apte à stimuler les plus aventureux des lecteurs.
Merci de votre aide, Li-An ! C’est un très beau projet – ce sera un superbe livre !
Éh bien nous l’espérons tous :-)
C’est marrant, tous ces soldats ont des têtes de Beetle Bailey.
Il revenait de l’armée, il avait peut-être trop lu de Beetle Bailey là-bas.
C’est donc suite à un abus de consommation de Beetle Bailey qu’il aurait été réformé pour raisons psychiatriques ? Tout s’explique. Merci onc’ Li-An !
De Smet, aussi, voire Brüno…
Plus loin, Bonvi et les Sturmtruppen…
C’est vrai qu’il y a eu toute une tradition de comique Wehrmacht. Étonnant qu’on ne le fasse plus vu l’engouement des BD en uniformes.
Ah, ça, c’est bien vrai, mon bon monsieur ! Rien de telle qu’une bonne guerre contre la crise !
Maintenant que tu le dis : le gros, là, il jouait pas dans Papa Schulz ?
63 ? La fête bat son plein au Viet-Nam, non ? Pourtant, curieusement, on n’aperçoit que des Allemands et des Russes sur ces extraits. J’aimerais savoir si, comme Mort Walker, Bode a aussi représenté des gentils G.I dans sein Kampf, ou bien que les méchants ?
TOTOCHE TANNENEN
En fait, en 1963, l’engagement militaire américain au Vietnam est très faible. Il ne gagnera en intensité qu’en 1965. Dans mes souvenirs, même si c’est Kennedy qui prit la décision de cet engagement, c’est sous Johnson que cet engagement s’est affirmé.
Dans l’imaginaire américain, quand on parle guerre en 1963, l’imaginaire convoqué est : deuxième guerre mondiale, Corée et, à la rigueur, Cuba.
- mais, pour répondre à ta question, les soldats crétins de Bodé sont principalement des GI (même s’il y a quelques Allemands et quelques Russes).
(n’hésite pas à poser toutes tes questions).
Me voilà rassuré !
je me demandais s’il y avait pu y avoir une forme de censure ou de pression (comme celle que subit Walker quand il tenta d’introduire un Noir – en tout bien, tout honneur- dans BB) , voire d’autocensure, ce qui aurait été surprenant de la part de Bode.
Au fait, as-tu lu ”Une si jolie petite guerre” de Marcellino Truong ?
(je n’ai pas lu ”Une si jolie petite guerre” – je note la référence, merci!)
A ma connaissance, il n’y a pas eu de censure, ni d’auto-censure : l’édition 63 a eu un tirage d’une centaine d’exemplaires, distribués directement, donc, cela a volé sous le radar (je me rends compte que c’est sorti en plein âge d’or de Marvel!).
Quand c’est ressorti en 1977, grâce à Larry Todd, Bodé était mort depuis deux ans, l’engagement au Vietnam était fini et les courants anti-militaires étaient devenus majoritaires (au moins dans l’imaginaire et les arts), donc les risques de censure, notamment aux Etats-Unis, étaient nuls. Note, par contre, que ce tirage a été de 3000 exemplaires.
Quant à l’autocensure, ce que je trouve fantastique avec Bodé, c’est sa totale liberté de ton dans son oeuvre ‑cette liberté se voit peut-être plus dans d’autres volumes, mais disons qu’il n’avait pas beaucoup de tabous…
(note que je demanderai à l’occasion au préfacier de me donner de plus amples précisions)
Ca y’ est , j’ai retrouvé dans ma cave mes vieux Fanzines en rangeant mon grenier . Il y a 2 numéros spécial Bodé d’un Fanzine appelé CONTAGION , parus en 1982 et 83 .
Le premier a parler entièrement de Bodé ( numéroté 3 ) est tiré à 200 exemplaires et fait 78 pages … le sous ‑titre de couverture est ” Le maître des lézards et des nichons ” . C’est réalisé par une bande de pirates appelée « Rapetou-Incorporée-Prod » avec faisant partie du comité de rédaction certains Jean Pierre Poncelet et Jean Annestay …
Le second opus numéroté 5 fait une soixantaine de pages ( toujours entièrement sur l’artiste ) . On y trouve une quarantaine de dessins de Das Kampf , et une nouvelle traduction de Cobalt 60 revendiquée par le culotté J P Poncelet bien meilleur que celle de Dionnet pour Métal Hurlant !!!
On y trouve une BD préhistorico-philosophique appelée ” The Man ” ( préfigurant grave , à mon sens , un certain Trondheim et d’autres joyeux artistes de l’association . ) Et beaucoup de dessins d’humour dont certains assez trash sur la guerre du Viet-nam …
cordialement
Bravo pour ces précisions anthologiques. Retrouver un fanzine de 82, faut être bien organisé, dis donc ! Ça donne envie de partir en chasse même si je ne l’ai jamais croisé – même son nom ne me dis rien. Si Annestay est encore parmi nous, je ne sais pas qui est ce Poncelet
Ben zut alors, quelle surprise ! Du Bodé sur la guerre jamais vu, je suis scotché ! Le trait semble fait au rotring, moins ”vivant” que tout ce que je connaissais de lui, mais reconnaissable quand même. (Personnage trapu et …pied en l’air)
*Est-ce que son fils n’avait pas repris le flambeau au fait, en bossant un peu comme le père ? Ou je l’ai rêvé!…
Tiens, un Papy de passage. En effet, le fils a repris la suite en mimant son père. C’est un peu raide mais c’est assez compréhensif vu son jeune âge à l’époque.
Quand il y a des zincs ou du Bodé chez toi, mon instinct me le susurre et je rapplique fissa (enfin presque ;-))…