Grazia Nidasio est une auteure italienne qui s’est illustrée notamment dans le Corriere dei Piccoli avec un dessin comme je les aime bien, dynamique et vivant, qui n’est pas sans rappeler Forest. Son personnage de Dottor Oss est visiblement tout ce que j’aimerais faire avec Aglaëe mais en mieux :-) (non, en fait c’est beaucoup plus poétique ce Dottor Oss). Dommage que je ne lise pas l’italien.
- vous pouvez voir l’histoire à cette adresse ainsi que moultes planches issues du Corriere dei Piccoli qui m’avait l’air d’un sacré magazine à l’époque : Corrierino e Giornalino : Il grande viaggio.
- lien trouvé sur un Tumblr de haute qualité : http://melimeloop.tumblr.com/post/9951824099/via-corrierino-e-giornalino-il-grande-viaggio
Oula y’a beaucoup de texte et je ne comprend pas l’ italien aussi je vais continuer à attendre avec impatience Aglagla Aglaë ;)
Bonne pioche Dottor Li-An !
C’est vrai que cet auteur (subst. masc.) au style ”Forest-Billon”, est inconnu(e) chez nous, sauf par les lecteurs de Petits formats, genre Amok, qui publiait : Pétula Rock (Violante) et les …”lecteures” ;-) de Lisette où paraissait Valentine Pomme Verte (série qui devrait être éditée chez ”Clair de lune” ainsi qu’une autre héroïne Stefi. Mais on préfèrerait une réédition de ce Dottor Oss qui aurait eu sa place dans Pilote). Mais d’ici là, on aura lu Aglaëe;)
Pour les curieux le site de Stefi et indirectement de Grazia Nidasio : http://www.lastefi.it
Valentine Pomme Verte a été publié en album en 74 et semble toujours disponible en Italie. Merci pour le lien :-)
Que J’aime ça!!!!!Merci Li An!Des choses extraordinaires dans ces pages ci dessus;manièrer la réalité,beaucoup d’inventivité…Le dessin de couv’ évoque un peu CREPAX,aussi et BATTAGLIA ou TOPPI ont beaucoup marché dans les pas de ce style là pour des illustrations humoristiques,étrangères à leur production reconnue.
(J’ai dit ”Merci”?)
C’et vrai qu’il y a comme des échos de Crepax.
Oui, c’est quand même plus léger. Mais j’aurais lu ce Dottor Oss en français.
@Li-An : Une intégrale de Valentina est parue en italie en 2009/10, mais bon, en ce qui concerne l’éventuelle future édition en français je ne sais pas si ça va intéresser grand monde, à part les anciennes lectrices de Lisette ? Même si Valentina est de la même époque que Barbarella ou Hypocrite, ce n’est pas du tout le même genre (mis à part le style Billon-Forest ;-)
Moi aussi, surtout que les 2 autres histoires de Dottor Oss, que l’on peut voir (avec d’autres travaux de Nidasio) sur ce super blog : http://corrierino-giornalino.blogspot.com/search/label/nidasio que tu m’as fait découvrir), ont l’air tout aussi intéressantes. J’aime bien l’utilisation de collages dans ces cases. En tout cas ça ferait un super petit format italienne, avec une couveture cuir (imitation cuir, c’est la crise).
Merci encore pour la découverte.
Stéfi a même fait une brève apparition, restée sans suite, dans Spirou en 1982. Rappelle-toi : c’était dans le n°2312, celui avec la photo de Valry Bonpain en couv’ !
@Li-An : Billon aussi, non ?
Ah oui, ça y est, ça me revient, je me disais bien avoir vu cette tête de gamine. Et oui, Billon aussi. Faudrait faire une liste de toute cette école.
Moi, je dirais que cela ressemble à du Pichard lorsqu’il dessinait Submerman dans Pilote Pocket !!!
Christian Gitton
C’est vrai que l’univers fait penser à Pichard mais le trait est plus enlevé quand même.
J’aimerais vraiment adhérer totalement à ce travail, mais en fait je suis assez partagé.
C’est un genre qui me séduit à priori mais ici ce qui me fascine ce sont les impressions de déjà-vu.
Vues aujourd’hui ces pages nous paraissent très novatrices, mais j’ai plutôt l’impression qu’elles sont le fruit d’un ”air du temps” et d’inspiration multiples. Oui, il y a aussi du Crepax là dedans, et du Fred, et presque du Goetzinger (des années Pilote)… ce côté collage est intrigant (sans compter qu’il y a effectivement du collage dans ces images, mais ça c’est les années pop…).
On peut également penser à ”the yellow submarine” le film d’animation de George Dunning inspiré des Beatles avec son voyage en sous-marin, et aussi aux aventures de Submerman de Lob et Pichard (et à d’autres séries du même)… Bref c’est un peu trop référencé.
Ce qui est étonnant c’est que ce melting-pot nous vienne d’Italie (on peut se demander s’il n’y avait pas des passerelles entre Pilote et ce magasine à l’époque), et du crayon d’une femme (bien plus diversifiée que ne l’était Brétécher). C’est peut-être sexiste mais j’ai l’impression que son polymorphisme est plutôt masculin (et ce n’est pas forcément une qualité).
En voyant l’étendue de son activité, on voit qu’elle s’est recentrée sur des séries plus ”gentillettes” qui m’intéressent moins, mais qu’elle a toujours des facettes plus graphiques plus proches de l’esprit de Toppi ou de Battaglia. Hélas on ne trouve pas grand chose d’autre d’elle dans ces registres.
Peut-être qu’elle aurait eu un truc à creuser dans cette voie ”rétro”, mais il se peut aussi qu’elle n’ait vu là que l’occasion d’un hommage à un genre et à une famille d’auteur dont on sent qu’elle était proche.
Pour moi ça reste une curiosité dont j’aurais aimé pouvoir dire qu’elle était totalement originale et personnelle, hélas je ne crois pas que ce soit le cas.
Heureusement ça reste très intéressant , bien fait et amusant.
(Je fais mention de Billon, on ne pouvait pas le rater, mais j’y vois aussi beaucoup de Cabu… impressionnant cette sauce dans laquelle on peut reconnaître presque tous les ingrédients)
Bien vu Gitton !
(par contre j’avais pas vu ton commentaire avant de poster…)
Moi,j’aime bien les salades de fruits :-)
Finalement,m^me BEUVILLE a taté de cette plume plus nerveuse qu’à l’accoutumée(CV de poches:”Quinze rappels pour Birdy”,”Zozo la tornade”,”Birdy part en tournée”,”L’épée dans le roc”etc,etc…).(Bien vu pour CABU,bien vu pour PICHARD)(C’est un concours?!)
On va réaliser un grand tableau avec plein de flèches pour préciser les familles graphiques.
Amusant : Je viens seulement de me rendre compte que cette BD date ”réellement” de 1969 alors que je croyais que c’était un truc récent ”rétro”. Plus personne ne dessine comme ça. Pourtant, ça me plairait bien, à moi…
J’ai l’impression que le reste de la création de Grazia Nidasio n’est pas trop dans ce style (???). Scuola di Fumetto a consacré un numéro à cette artiste.
Dans un bref récit presque fantastique intitulé ”le Voyage d’hiver”, Georges Perec raconte l’histoire d’un jeune professeur de lettres qui découvre un auteur inconnu de lui : Hugo Vernier.
Il croit y trouver un plagiaire de bien des grands auteurs allant de Verlaine à Léon Bloy en passant par Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont et encore d’autres… et s’aperçoit bientôt que ce Vernier serait l’inspirateur inconnu de ces génies !
Et si c’était elle, cette Grazia Nidasio qui avait inspiré tous ceux cités, c’est encore une possibilité vertigineuse !
(en fait certains titre auxquels je songeais semblent postérieurs à son premier Dotorr Oss !!!)
@vasco : je me suis posé la question :-)
@Totoche Tannenen : c’est un dessin aérien pour une période légère. Ce n’est pas le cas de la notre.
C’est beau, ces cases sans phylactères.
Oui, bon, techniquement, ce ne sont pas des cases, hein :-)
Je vais peut-être dire une ineptie, mais il y a un côté Philémon aussi, non ? Autre signe de cet ”air du temps”. Ca me fait penser (ah c’est bête je n’ai plus ces albums) à une tentative de l’ami Bob de Moor de se mettre au goût du jour, à la fin des années soixante ; abandonnant son pastiche involontaire de Hergé il a fait un Barelli et les espions qui, bien qu’aussi mauvais que les précédents, se singularisait par un trait new look, à la plume, faussement tremblé. Hergé a détesté paraît-il, et le fidèle Bob de revenir à ses pieuses imitations. Paradoxalement, cette expérience sans lendemain est sans doute ce qu’il a fait de plus personnel.
@Pierre : Si quelqu’un avait un lien où voir ces planches de Bob de Moor, je suis curieux de voir ça. Et oui, il y a un côté Philémon dans le trait.
Dire que j’avais ce bouquin il y a encore trois ans… C’est maintenant que je me rends compte que je n’ai peut-être pas fait le meilleur des choix quand il s’est agi de faire un tri drastique dans ma collection de bande dessinées. Pour des raisons purement logistiques, à l’occasion d’un déménagement j’ai cru pertinent de ne conserver que les albums de bande dessinée que je jugeais ”très bons” ou seulement ”bons”, me débarrassant sans état d’âme de tous ceux que je considérais comme médiocres, ou bien indignes d’être relus. Résultat : je ne relis aujourd’hui quasiment plus ces fameux ”bons albums” qui s’empoussièrent, tandis que souvent je recherche vainement dans ma bibliothèque ces albums certes sans intérêt artistiques, mais auxquels j’étais finalement attachés, pour tout un tas de raisons (sentimentales, goût de la bizarrerie, intérêt historique, matière à comparaison comme ici) et dont il ne me reste que le souvenir. Las ! C’est ainsi.
@Pierre : personnellement, je prends en compte le critère suivant : ”est-ce que j’ai relu cet album les deux dernières années ? + est-ce que j’ai envie de le relire maintenant ?”.
Très chouette, je ne connaissais pas. C’est vrai que ça ressemble aux pages sans bulles que faisait Billon dans Pilote. Je vois dans cette école graphique une racine commune qui serait Ronald Searle. Searle vient d’ailleurs de nous quitter à l’âge de 91 ans. C’est un bel âge pour mourir, mais ça me rends un peu triste quand même.
@Laurent : je ne pense pas que Searle soit à l’origine de ce genre de graphisme. Ce serait une étude intéressante à faire.
Les Italiens de Comicout viennent de sortir une intégrale :
http://comicout.com/content/il-dottor-oss
Ah voilà de l’info ! Je mets ça dans le billet.