En BD, quand on croise un collègue, on s’attend vaguement à des conversations du genre ”ouah ! au dernier festival de Trucmuche-en-Vrac, qu’est-ce qu’on a bu ! J’étais déchiré !” ou ”j’ai un concept génial de cartes postales d’histoires de blondes. Ça va cartonner”. Avec les Kerascoët, c’est un autre monde qui s’ouvre. C’est plutôt du genre ”je viens de finir ma couverture pour Elle and the City Japon”.
Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir envie d’en faire un mini billet. Parce que je trouve ça dynamique et moderne et que j’adore le concept ”avant plan” tout en bleu. Je vous ai dit que je perds un temps fou sur les blogs ”mode” ?
- les Kerascoët, c’est aussi un blog où on ne peut pas en placer une : http://www.kerascoet.fr/ où vous verrez qu’ils vont même habiller une bouteille de bière.
Très belle illustration, Elle France n’oserait jamais ce genre de couv… Beaucoup moins vendeur que les fesses d’Emmanuelle Béart.
Je n’ai pas trouvé la bouteille de bière, mais au fil de leur blog une question m’est venue : qui fait quoi de Sébastien et Marie ?
Oula, une question compliquée. Ça n’a pas l’air facile à détricoter. Mais j’ignore le format de cette revue marquée volume 1…
Bravo ! Li-An a gagné un album de Miss Pas Touche tome 3
;-)
-”ELLE and the city”, au Japon, c’est la nouvelle formule de ”ELLE à Tokyo” (l’équivalent de notre ”ELLE à Paris”)
‑La cannette de 16 n’a finalement pas été éditée
Mais ça nous arrive aussi de nous déchirer la gueule pendant les festivals (quand on y va)…
Je suis preneur ! (en ce moment, c’est pâtes sans beurre en attendant qu’un éditeur se décide).
Et c’est là que je me rends compte que je ne connais pas ”Elle à Paris” :-) D’un autre côté, je ne suis pas parisienne (ça me gène ça me gène).
Je vous l’avais bien dit : la cannette doit être jaune !
Et vous n’étiez pas déchiré à la Réunion (ou alors vous tenez super bien l’alcool) :-)
@marie : Et moi, qu’est que je gagne ?
Le droit de m’offrir le dernier Bouzard, tiens :-)
elegant , lumineux , magnifique .…
Cette illustration est splendide. Un vrai cauchemar pour daltonien certes, mais splendide quand-même.
Les Japonais sont ils daltoniens ???
Cela doit etre universel ;)
En tout cas une chose est sur : ils ont tres bon gout en matiere d’edition : qualite des maquettes , des photographies , des illustrations choisies et de l’impression ( d’une maniere generale)
C’est un vrai plaisir que d’alle flaner dans une librairie la bas :-)
Et ils sont BEAUCOUP plus soigneux envers leurs ouvrages que nous !!
( Je prend comme reference la ville de Paris ).
euh … je confirme , il y a bien des daltoniens au Japon ;)
Le mot pour designer une personne daltonienne est : ” shikimou kanja ” ( le ”ou” se prononce ”ooo” qui traine : shikimoooo kanja :-)
Voila , j’arrete ma frime ^^
Ouai mais tu as ton dictionnaire perso à portée de mains :-)
Très joli, très élégant. L’utilisation du mot ”moderne” dans ta description est intéressante, car en fait ça n’est pas précisément moderne, au sens ”up-to-date”, mais les couleurs et les formes (hors le personnage un peu sixties-Deygas-Moutarde) rappellent en fait le meilleur du graphisme français des années 1940, de Delaunay-Trocadéro-Expo coloniale, etc. C’est à dire quelque part l’époque ”art moderne” (finissant).
C’est une bonne remarque Jean-no. Qu’est-ce que la modernité dans le dessin BD en ce moment d’ailleurs ? Pour l’instant, je suis obligé de travailler un peu en ”creux” la question. Les auteurs connus issus de l’Association ne pratiquent pas, à mon sens, un dessin moderne. Ni les successeurs de Loisel et les graphistes ligne claire/polar réaliste. Je n’ai trouvé pour l’instant que Vivès avec son mélange post Assoce, animation, comics/manga à classer dans les ”modernes”. Mais d’un autre côté, je n’utilise pas le mot ”moderne” comme le veut l’Histoire de l’Art. C’est vraiment associé à quelque chose de contemporain proche comme peut l’être la musique rock : un reflet de l’instantanéité.
Quoiqu’il en soit, il y a quand même dans cette couverture quelque chose qui me semble bien aller avec l’air du temps mais je ne peux pas analyser plus loin…
C’est un graphisme hyper-contemporain bien sûr malgré les citations – car notre contemporanéité repose beaucoup sur la citation ou la transformation (remix, mash-up), surtout depuis qu’on n’arrive plus à oublier les choses et que la mémoire des images du monde se construit par accumulation et par reproduction et plus par sélection et par réminiscences.
Dans le moderne, en plus de l’idée d’être dans l’air du temps, il y a une espèce d’engagement, de foi dans la modernité comme valeur. C’est censé être passé de mode depuis vingt ans, on est, dit-on, dans le post-moderne. Mais les chinois envoient des gens dans l’espace, les japonais font des robots, à Dubaï on construit des bâtiments extraordinaires, c’est le fameux ”monde occidental” qui est un peu en panne de foi dans la modernité.
Je ne sais pas trop qui je trouve moderne en bande dessinée aujourd’hui ! La question réclame réflexion, tiens. Je sais qui fait des travaux qui me plaisent, il y en a des quintaux du reste, mais depuis quelques américains aux carrières du reste bien entamées et souvent basées sur une certaine nostalgie (donc pas si moderne) comme Chris Ware ou Daniel Clowes, je ne sais pas trop qui je trouve moderne. Je citerais peut-être Jean-François Moriceau et Petra Mrzyk, qui ne sont pas des auteurs de bande dessinée du reste mais qui ont une approche vraiment à eux du dessin, et donc peut-être moderne. Ou quelques dessinateurs/graphistes dans le registre ”post graffiti”… Mhhh…
Ah non, il ne faut pas tricher ! Que de la BD. Ça nécessite un dessin figuratif compréhensible et lisible.
Par exemple, on peut considérer que la BD franco belge a été moderne à un moment donné de Hergé aux Schtroumpfs puisqu’elle créait littéralement des codes visuels efficaces et novateur. Disons que je me demande si finalement Boule et Bill n’a pas été plus moderne que Blutch d’un point de vue relatif.
Ah oui en BD-BD c’est dur. Peut-être que Imius ou Lucie Durbiano (que je rapproche par leurs récits de SF assez particuliers) ont quelque chose de moderne… Je ne sais pas.
Blutch est clairement un auteur du XIXe siècle pour moi, il est l’héritier de Daumier, de Forain, de Degas, de Lautrec. Que du bon d’ailleurs.
Boule et Bill, c’est un cas difficile car si le dessin a été moderne à un moment (mais moins que le Franquin ”sthénique” de Modeste & Pompon ou du sorcier-à-Champignac), le propos rend cette modernité difficilement appréciable… La famille nucléaire moyen-bourgeoise des environs de Bruxelles, maman aux fourneaux, papa au bureau, l’idéal de petite vie disons, tout ça n’est pas complètement Rock’n’roll :-)
Je parle du dessin Jean-no pas du concept :-)
J’avais bien compris, mais si tu veux, voir le dessin sans penser du tout au concept, c’est un peu comme discuter de la philosophie de Hillary Putnam (très intéressant philosophe car là on atteint un peu les limites, en tout cas les miennes car je ne comprends pas un traitre mot de ce que ce brave homme raconte) avec quelqu’un qui emploie un ton sérieux mais qui se cure le nez en même temps, ou qui louche exprès, qui tire la langue, etc. Le fait est que ça déconcentre :-)
Moi je dirai que c’est comme parler avec une jolie fille qui déteste la BD.
Heureusement c’est rare, les jolies filles savent ne pas dire ce genre de méchancetés aux lecteurs de bd. Sinon elles ne seraient plus jolies.
Oh, j’en ai croisé…