J.C. Leyendecker ( Cutler & Cutler – Abrams )

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M à j du 21/​12/​08 cf bas de page. Même si je préfè­re­rai une signa­ture de contrat pour Noël (voire bien avant mais ce n’est pas moi qui décide), cette semaine, vous avez droit à un petit panora­ma de quelques livres comman­dés avant que mes finances ne s’épuisent totale­ment. On commence avec ce très atten­du bouquin sur le travail de J.C. Leyen­de­cker que vous avez croisé ici et là sur mon blog.
Déjà, n’hési­tez pas à farfouiller sur le Web : si le prix neuf affiché est de 55 $, j’ai pu le trouver pour moins de 20 € (j’ai cru que j’allais récupé­rer une version réduite). Et pour ce prix, vous n’allez pas être déçu. CutlerCutler qui gèrent le Natio­nal Museum of Ameri­can Illus­tra­tion ont travaillé de longues années sur ce recueil, partant à la recherche de témoins et de peintures pour rendre un hommage mérité à ce grand illustrateur.
Et le travail n’a pas dû être de tout repos : J.C. Leyen­de­cker était homosexuel et a craint toute sa vie que la presse ne révèle sa vie privée au grand public. Il faut dire qu’à son apogée, les types virils qu’il peignait permet­taient de vendre toute une garde robe à la popula­tion mâle des États-Unis. Avant de mourir, il a exigé de son fidèle compa­gnon Charles Beach qu’il détruise tous les documents le concer­nant. Ce dernier a su désobéir en ce qui concer­nait les peintures et dessins. Peu de photos, pas de documents, les Cutler ont dû se rabattre sur l’auto­bio­gra­phie de Norman Rockwell qui a fréquen­té Leyen­de­cker et les divers témoi­gnages de modèles notamment.
Pour ce qui est des repro­duc­tions, elles sont magni­fiques et très nombreuses. J’ai bien l’impres­sion qu’ils ont repro­duit l’inté­gra­li­té des couver­tures du Satur­day Evening Post réali­sées par Leyen­de­cker, associées avec des origi­naux. Les plus belles images, visibles aupara­vant unique­ment sur le Net, sont à l’appel.

l'esprit d'escalier
l’esprit d’esca­lier
Dixieland rules !
Dixie­land rules !
en vrac
en vrac

Leyen­de­cker au faîte de sa gloire organi­sait des fêtes fastueuses qui attiraient le tout New York et qui auraient inspi­rées Francis Scott Fitzge­rald pour son roman Gatsby le Magni­fique. Après les années 30, il passe de mode et s’enferme dans une tour d’ivoire. Les auteurs ne sont pas tendres avec Rockwell, un admira­teur décla­ré du travail de Leyen­de­cker qui aurait volé à ce dernier idées de couver­ture, contacts et finale­ment la place de grand illus­tra­teur améri­cain que Leyen­de­cker méritait (notam­ment en prenant sa place au Satur­day Evening Post).

Pour info, Frank Xavier Leyen­de­cker, son jeune frère, fut aussi un illus­tra­teur réputé mais qui a vécu à l’ombre de son aîné et succom­bé aux charme vénéneux des diffé­rentes drogues décou­vertes lors de leur séjour à Paris. Gauguin aurait visité une expo Leyen­de­cker à Paris juste­ment, sur les conseils de son ami Mucha. J’ignore ce qu’il a pu penser d’une oeuvre qui se révèle­ra à l’oppo­sé de ce qu’il recherchait.

Mise à jour du 21/​12/​08 : j’ai finale­ment lu le bouquin en entier et je suis entiè­re­ment d’accord avec de multiples commen­taires glanés sur le Net. Si le rapport qualité/​prix est très satis­fai­sant, les textes semblent un peu à côté de la plaque. J’ai été parti­cu­liè­re­ment agacé de lire que Leyen­de­cker était un Grand Artiste au moins égal à n’importe quel artiste de son temps (Gauguin, Picas­so et autres inclus), qu’il a créé des images devenues cultes à travers le Monde (si on excepte le Père Noël qu’il semble bien avoir reloo­ké, il ne reste pas grand chose de son héritage visuel…), il semble­rait qu’il y ait de nombreuses inexac­ti­tudes d’ordre histo­rique. À prendre donc avec des pincettes.

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16 commentaires

  1. Intéres­sant. Je ne connais­sais pas grand chose de Leyen­de­cker, en dehors du fait qu’il a beaucoup influen­cé Hal Foster (eh oui, je retombe toujours sur la BD) ;.)

  2. Trés intéressant(ou alors c’est le billet parti­cu­liè­re­ment bien tourné?)pour l’oeuvre(avec autant d’élégance,de réalisme et d’esthé­tique il évite pourtant la froideur)tant que pour la vie de cet artiste;sa gamme de couleurs:Un choix,un style ou l’art de faire avec les contraintes techniques(couvertures)..?Pour le ”dixie­land rules!”,on voit combien cela-par ce maniè­risme distingué‑a influen­cé une foule de généra­tions d’illustrateurs…
    Bon,et puis mes meilleures pensées pour un contrat(des!)en vue.

  3. En fait, je suis épaté par l’effi­ca­ci­té visuelle et surtout le traite­ment pas du tout réaliste. Il y a une espèce de sens de la carica­ture qui rend l’ensemble très moderne. Les couleurs sont magni­fiques et je vais essayer de potas­ser ça…
    Il est intéres­sant de voir que son travail de couver­ture avec des fonds très simples peut se retrou­ver chez un Moebius par exemple.

  4. Et cet ensemble de couver­ture est en soi un sommet du genre…Réellement admirable;L’histoire de l’Art,des encyclo­pé­dies sur la b.d.…A la pelle;mais à quand un beau,un grand livre sur cette Histoire là?!Merci à toi de débrous­sailler un peu,avec gout et appétit,ce nid passionnant…

  5. C’est un super bouquin ? Je l’ai vu sur Amazon et j’hési­tais à l’ache­ter. J’ai déjà 1 cd-rom avec les scan en haute def.…

  6. Ben ça dépend ce que tu veux en faire :-) Si c’est juste pour garder sur ton disque dur et jeter un oeil tous les trois ans, ça ira mais si tu veux le feuille­ter réguliè­re­ment parce que tu aimes beaucoup son travail c’est un bouquin qui vaut le dépla­ce­ment. De toute manière, il n’y en a pas d’autre de disponible :-)

  7. @julien : il existe une revue sur le genre ”Illus­tra­tion” dont j’ai abondam­ment parlé. Famous Ameri­can Illus­tra­tors et Illus­tra­tors in Ameri­ca donnent un bon panora­ma sur ces artistes.

  8. ben, c’est pour étudier son style ! l’avan­tage du cd-rom, c’est que je l’affiche (l’illus­tra­tion) sur un écran secon­daire ou je peux zoomer et me balader dedans. Si le bouquin a de grandes et surtout beaucoup d’images, ç ’ m’irait bien. Sur le cd-rom, j’en ai un juste une trentaine… Je me renseigne pour ne pas être floué et me retrou­ver avec un gros livre avec beaucoup de texte ( en jap ou en eng ) et quelque minus­cules illus­tra­tiuons !( ça m’est déjà arrivé sur livres comman­dés.. aaarggh)

  9. merci, je le commande de ce pas sur Amazon ! J.C. Leyen­de­cker est l’un de mes illus­tra­teurs préfé­rés ( et que j’ai décou­vert grâce à toi !).

  10. Il y a l’inté­gra­li­té des couver­tures qu’il a réali­sé, ce qui fait beaucoup de petites images. Et il y a pléthore de grandes images (pour la publi­ci­té notam­ment mais aussi qui reprennent quelques unes de ces couver­tures). Globa­le­ment, c’est un livre axé sur la repro­duc­tion des images même si le texte n’est pas négli­geable. Ben alors, tu ne me fais pas confiance Urbatrof, j’ai dit que c’était un excellent livre :-)) (moi aussi j’ai récupé­ré des bouquins sans réel intérêt).

  11. En jetant un coup d’oeil sur les vendeurs Amazon, je me rends compte que j’ai eu du bol : je l’ai payé pour un total de 21 euros, ce qui ne parait plus possible maintenant…

  12. Effec­ti­ve­ment, on ne retrouve rien de l’influence de Leyen­de­cker dans Prince Valiant, mais celle-ci devient plus apparente si on regarde le travail publi­ci­taire ou les illus­tra­tions réali­sées par Hal Foster avant qu’il ne se lance dans la BD.

    J’ai regar­dé sur le WEB si on retrouve de telles images mais il n’y a pas grand chose. Il vous faut essayer de trouver ”Hal Foster, Prince of illus­tra­tors”, pour décou­vrir les autre facettes de son travail.

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