Katsuya Terada Ten (Pie)

terada-ten-year-retrospective_05-couv-couv

Le temps passe vite… En créant ce blog, j’avais pensé montrer un tas de trucs de Terada, un illus­tra­teur japonais que l’on décou­vrait en France à l’époque, au dessin excitant qui lorgnait vers Moebius tout en ajoutant une dose person­nelle. Et j’ai même dédica­cé à côté de lui à La Réunion !
Mais tout cela date d’il y a quelques années et ce nouveau recueil publié à l’occa­sion d’une exposi­tion résumant dix années de carrière est assez cruel : Terada n’a pas tout à fait tenu les promesses espérées – enfin que j’espé­rais, cf.les commen­taires plus bas.

terada-ten-year-retrospective_04

330 pages en petit format – A5 – avec juste une partie en vraies couleurs, le livre ne fait pas vraiment doublon avec les précé­dents ouvrages dispo­nibles. J’avoue que je n’accroche plus avec son travail de couleurs ordi, assez répéti­tif aussi bien dans le rendu que dans la compo­si­tion. C’est lorsque Terada fait dans la simpli­ci­té qu’il reste passion­nant. Son travail au trait, ses recherches de motif, dans l’esprit de Moebius ou Migno­la sont d’une effica­ci­té étonnante. Mais on ne peut pas dire qu’il arrive à concré­ti­ser et on se retrouve avec des morceaux d’his­toires, des échap­pées intri­gantes comme Moeb pouvait le faire dans les années 70. Excitant mais en tout petit comme ici, c’est relati­ve­ment frustrant.
Reste un vrai artiste avec un univers que l’on pourra mettre en concur­rence avec un certain Kim Jung-GI, artiste coréen incroyable au dessin assez proche de celui de Terada, plus complet proba­ble­ment mais où il est diffi­cile de trouver un vrai univers – un album à sortir avec Morvan au scénario.

terada-ten-year-retrospective_03

terada-ten-year-retrospective_02

terada-ten-year-retrospective

Partagez ce contenu

!ABC Pour signaler une erreur ou une faute de français, veuillez sélectionner le texte en question et cliquer sur l’icône R en bas à gauche.

fille boutique fond
fille boutique seule300b

Visit my shop

Illustrations, livres, ex-libris, planches en vente sur ma boutique.

9 commentaires

  1. Ah, ce billet soulève un problème intéres­sant. Comment s’y prend-on, pour tenir des promesses faites en dessin ? On a une idée précise de ce qu’on veut faire, on veut y aller tout droit, alors on refait ce qu’on a déjà fait, en faisant atten­tion de faire mieux que la première fois. On creuse un sillon, on avance on avance, et des fois on ne s’aperçoit pas que comme Dupond et Dupont, on repasse là où on est déjà passé. Alors évidem­ment si les gens vous atten­daient au bout de la ligne droite ils se demandent où vous êtes et pourquoi vous n’êtes pas au rendez-vous. Mais ils auraient eu la même impres­sion si vous étiez parti complè­te­ment de l’autre côté, non ?

  2. Autre joli problème soulevé:Qu’injecte-t’on,par notre culture,nos goûts,chez un auteur qui éveille quelqu’in­té­rêt naissant en nous..?Quelle trajec­toire lui avions-nous rêvé..?

    Je suis toujours surpris quand un X ou une Y dit préfé­rer son travail actuel,celui là même qui nous déçoit:c’était donc ça son idéal..?Dans le cas de Terada,la transparence-revendiquée?-avec Moebius renforce sans doute le jugement.Un charme de la jeunesse éteint?Ou donner l’impres­sion cruelle qu’il n’évo­lue­ra plus,désormais;qu’il s’est trouvé;comme on trouve un concept.

    Un malentendu.Ou une somme de malentendu.

    Et pourquoi que j’dis tout moins bien que Tororo ?

    • Bien vu Tororo. C’est en effet une décep­tion toute person­nelle. J’aime les dessi­na­teurs qui évoluent, qui cherchent. Dans le bouquin-ci, diffi­cile de voir si Terada évolue vraiment. On doit lui deman­der de refaire la même chose pour des choses commerciales.

      Peut-être pour ça que les aventures actuelles de Blake et Morti­mer ne me font ni chaud ni froid.

  3. Je l’ai décou­vert récem­ment en furetant dans la librai­rie Junku à Paris. Est-ce qu’il y a quelque chose de lui qui vaut le coup d’oeil, à part les artbooks ? J’ai l’impres­sion de n’avoir vu que ça en rayon. J’ai trouvé ça bizarre, comme si c’était un dessi­na­teur qui ne dépas­sait jamais le stade des ébauches et des projets.

  4. Apparem­ment, il semble­rait que Terada ait laissé tomber la BD, non ?

    Moebius, lui, a conti­nué la BD jusqu’au bout de la piste. Nous aurait-il autant marqué s’il s’était conten­té de faire de l’illustration ?

    • En fait, je n’en sais rien – à propos de Terada. Moebius lui était un fan de BD qui voulait racon­ter des histoires. Pas sûr que ce soit le cas de Terada qui est surtout un fan de Moeb en ce qui concerne les BD.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise des cookies pour vous offrir la meilleure expérience possible.