L’œuvre étonnante de Nicholas Kalmakoff

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Nicho­las Kalma­koff (1873 – 1955) est un peintre russe qui n’a jamais connu de vrai succès et dont le travail a été redécou­vert par deux Français – Bertrand Collin de Bocage et Georges Martin du Nord – qui tombent sur un lot de ses peintures aux Puces de St Ouen dans les années 60.
Kalma­koff est né d’un père général russe et d’une mère italienne. Il a été formé en droit auprès de l’élite aristo­cra­tique russe avant de se tourner vers les Beaux Arts. Il a parti­ci­pé à diffé­rents mouve­ments russes et travaillé pour le théâtre notam­ment mais il ne reste aucune trace de sa grande œuvre de l’époque – décors et costumes de Salomé pour la grande actrice Vera Kommis­sar­jevs­ky. L’Église ortho­doxe fait inter­dire la pièce et Kommis­sar­jevs­ky qui est tombée amoureuse de Kalma­koff et de son travail finit ruinée.
Kalma­koff quitte la Russie et rejoint Paris dans les années 20. Il évite les milieux russes qu’il semble mépri­ser – son concierge reste­ra persua­dé qu’il est italien – tue en duel le mari d’une maîtresse et peint de manière obses­sion­nelle des tableaux qu’il expose peu et qu’il refuse de vendre. Il finit dans une misère noire, sa dernière femme (guaté­mal­tèque) récupére ses tableaux et le place dans un hospice pour miséreux. Les autopor­traits et les photos montrent un person­nage digne de Felli­ni, avec une moustache relevée et des cheveux blancs frisés. Son intran­si­geance, sa raideur et son refus de la réali­té en font un person­nage solitaire, obsédé par des visions mystico/​érotiques.

Son œuvre est à la mesure du person­nage, pleine d’une force symbo­lique et étonnante où la femme est tour à tour péche­resse tenta­trice et déesse solaire. Il faudrait chercher son héritage du côté de Nicol­let voire Giger, je pense, voire même chez Mouchel qui semble d’une nature très voisine.

auto portrait de Kalmakoff
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Kalmakoff+Nicholas+-+Satana

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8 commentaires

  1. His work is so strange and so good. I thank the inter­net and that article on Visio­na­ry Revue for bringing him to my attention.

    I do have a problem with his misogy­ny, though.
    It’s hard being caught between that and the love for the work.

    • His sexua­li­ty is very complex. I think he was misogy­nic the same way he did not like the rest of the world.

  2. Petit portrait passionnant(une histoire en devenir?)Un Russe exilé à Paris qui ne connaî­tra qu’infortune;je croyais que ça n’exis­tait pas.
    Les symbo­listes m’effraient un peu.Un achar­ne­ment à être maudit,mais avec panache,avec emphase en donnant absolu­ment ”tout”.Ce n’est pas du suicide,c’est vraiment vivre pleinement,avec un goût du pathétique.Sur que Kalma­koff se consi­dé­rait de bas en haut avec un certain bonheur.

    • C’est vrai que c’est un bon person­nage d’his­toire. Le goût de la malédic­tion venait aussi d’une période de grands change­ments politique et de violence entre États. La mort semblait si évidente…

  3. Je viens juste de revoir E la nave va, et en effet, tel qu’il s’est autopor­trai­tu­ré, il serait tout à fait à sa place dans la distri­bu­tion de ce film.
    La lecture de sa biogra­phie a fait se relever mes sourcils sous le même angle que sa moustache : le lecteur distrait pourrait croire qu’il s’agit de la présen­ta­tion d’un person­nage de fiction échap­pé de quelque projet de future série BD !

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