Ma quête du livre rare m’entraîne régulièrement du côté de St Michel (Paris, France) à la fameuse librairie ”Le regard moderne”. C’est une véritable caverne d’Ali Baba pour les amateurs d’images rares (ou érotiques) mais l’exiguïté du lieu donne des sueurs froides au moindre touriste équipé d’un petit sac à dos, voire d’un carton à dessin. À chacune de mes visites, les livres s’entassent un peu plus, défiant toute recherche approfondie et réfléchie (et toutes les lois physiques recensées). Il faut donc se contenter de piocher de ci de là en espérant tomber sur la pièce rêvée. Et là, bingo bongo, un bouquin inespéré, un livre italien dédié aux illustrateurs 1800/1900. Un petit carré de 22 * 22 cm mais plein à craquer de bonnes et belles choses. Au sommaire de ce tome : Granville, Legrand, Beardsley, Mucha, Bilibin, Kupka, Corrêa, Czeschka, Mussino, Edy Legrand, Parrish et Rockwell Kent. Je dis ”de ce tome” car il existe un second tome un peu plus épais un peu plus cher. Reproductions magnifiques, le concept du livre est d’étudier ces artistes en partant de leurs publications de l’époque (puisqu’ils illustraient en règle générale de beaux livres). Dommage que mon italien soit inconsistant, je suis sûr que je pourrai apprendre plein de choses…
clic Louis Legrand illustrant Poe
Le site de l’éditeur http://littlenemo.it/.
C’est assez étonnant de voir que l’illustration d’Ivan Bilibine (que je ne connaissais pas il y a dix secondes) date de 1907 !
On connait surtout de Bilibine les illustrations pour contes russes (tout à fait disponibles chez Actes Sud Junior).
Ta surprise est un peu l’enjeu de ce blog : montrer que la tradition graphique BD ne commence pas à Jijé ou Tezuka ou Caniff mais remonte aux illustrateurs du début du siècle qui ont ”créé” un trait adapté à la reproduction dans des livres.
Dans le cas de ce bouquin précis, j’ai découvert avec joie des images de Bilibine que je n’avais jamais vues.
Heureusement, pour parfaire mon éducation graphique j’ai dans ma bibliothèque un catalogue sur les illustrateurs britanniques de 1800 à 1999… J’y ai découvert pas mal de gens (Harold Glaze, John Hancock…)
Bilibine… Vous avez tout dit, et c’est l’une des raisons de ma fréquentation assidue de ce remarquable espace.
Une autre est l’apprentissage de l’italien !
;-D)
Il ne faut pas confondre Pitori di carta (les peintres de papier?) et Pirrori…
Je propose rien d’autre que le pilori.
En tout cas… MERCI !
Le pilori baste… ça ne vaut pas un clou sauf pour les amateurs ;o)
Pour un illustrateur russe je proposerai plutôt Pirojki (di carne) comme ça on pourra agréablement casser la croute en regardant ses oeuvres.
Ah pff, c’est facile de se moquer :-)
à Oslav : peux tu donner les références de ton bouquin sur les illustrateurs britons ?
C’est la librairie de la rue Gît le coeur ?
Une fois, j’ ai tiré le nez depuis le seuil, c’était plein à la gueule (3 ou 4 personnes), la flemme de fouiller dans ces piles de bouquins à l’équilibre improbable, au milieu de cette foule, m’a fait reporter siné dié ma visite, mais selon tes dires, l’endroit semble valoir le coup d’oeil.
Je m’y risquerai donc (sans sac ça va de soi).
Oh maintenant, un seul visiteur suffit à faire obstruction :-) À mon avis, le seul moyen d’en profiter réellement, c’est d’y aller toutes les semaines pour se contenter de piocher sur les livres en haut de la pile. Un peu stressant.
D’ailleurs, le libraire n’arrive pas à avoir le tome 2 alors si quelqu’un a une solution :-)
Tiens, avec ce lien, tu tombes direct dessus (le prix : 25 livres)
lien mort
Sur le site italien de l’éditeur
http://www.littlenemo.it/
proposé à 45€ ou 75€ avec le tome 1
je ne pense pas que tu les as payé autant.
A 45€ sur Ebay France !
Merci à Doc et Oslav. J’ai en effet payé le prix éditeur mais c’est plutôt sympa pour un import (les libraires y vont gaiement là-dessus). Reste à savoir si je suis prêt à payer encore un peu plus pour le tome 2. Grrrr.
Bilibine, j’adore. mes parents m’avaient ramené de ST Petersbourg un album de contes avec ses illustrations et j’ai mis du temps à en retrouver sur le net.
un gr illustrateur oublié, et difficile à retrouver.
Bonjour, je suis à la recherche de l’identité d’un illustrateur d’un russe des années 1870, qui a travaillé sur les classiques (pouchkine, les contes…) et signait du monogramme E… cela dit quelque chose à quelqu’un ?… Merci !
Voilà une colle pas facile. Est-ce qu’il est possible de voir une ou plusieurs images de cet illustrateur inconnu ?
oui bien sûr mais je n’ai pas de site, mon adresse est ”édité pour échapper aux spams”, je peux vous envoter un cliché si vous me communiquez la vôtre, NO
Je suis allé maintes et maintes fois dans cette fabuleuse et minuscule librairie rue Gît-le-Cœur, et j’y ai découvert des bouquins géniaux, c’était avant l’époque de amazon ou de ebay. À l’époque c’était entassé, mais ça restait raisonnable. Depuis, chaque fois que j’y retourne je suis déçu, il y a vraiment de plus en plus de bouquins entassés horizontalement, et aucun n’est accessible. On en ressort super frustré : on a des sous pour acheter des livres, on sait qu’il a des choses incroyables, qu’on pourrait découvrir un peu au hasard, et finalement on feuillète à peine 10 bouquins en se contorsionnant pour laisser passer les autres clients (2 ou 3 maximum) J’ai décidé avec grand regret de ne plus y mettre les pieds. J’ai demandé la dernière fois au libraire s’il comptait déménager dans un espace un peu plus grand, il m’a regardé avec des grands yeux étonnés ”ben pourquoi ??”. J’avais trouvé chez lui les super bouquins de Robert Opie chez New Cavendish Books.
C’est rigolo l’adresse email que tu utilises Guillaume :-)
Oui, elle rend un peu fou cette librairie. L’idéal serait de venir à la fermeture et tout déballer. Entre les trucs hyper connus, ceux déjà achetés et l’éventuelle pépite au fond à droite, ça rend marteau… Il ne faut pas hésiter à demander au patron des renseignements, il connait bien sa boutique. Mais si c’est pour zoner, c’est frustration et compagnie.
Amusant : mes pas m’ont mené par hasard cet été jusqu’à cette splendide librairie-galerie-maison d’édition turinoise qu’est Little Nemo.
J’ai cru y devenir dingue : c’est la caverne d’Ali Baba, j’ai même failli verser une larme devant un strip de Floyd Gottfredson ! Si !!!
En plus, le type est adorable. On a même eu droit à une visite privée de la ”galerie-caché” en français ! J’ai même pu tenir un Jacono entre les mains ! Un truc de dingue, je vous dis. Les Maghen et autres Bosser peuvent aller se rhabiller !!!
A visiter absolument si vous passez par Turin (ne cherchez pas l’adresse dans le Guide du Routard…).
cachée
Dommage que leur bouquin soit si chers… J’hésite toujours à investir dans la suite…