J’ai une lubie personnelle assez inoffensive : je suis persuadé que l’on n’accorde pas assez d’importance à l’influence du travail de Heath Robinson sur la ligne claire de Moebius.
Pour tout dire, j’ai eu l’occasion de voir des illustrations de ces locomotives déglinguées dans mon adolescence et j’ai longtemps recherché l’ouvrage de Moebius qui les reproduisait – impossible de retrouver les références du livre en question.
Dans Railway Ribaldry (j’ai dû mal à le traduire, le dictionnaire me donne ”grivoiserie” et il faut être Britannique pour associer grivoiserie et chemin de fer), Heath Robinson s’amuse à réécrire l’histoire des chemins de fers britanniques – le livre est une commande de la Great Western Railway – à sa façon un délirante. Engins improbables, petit peuple stoïque, ingénieurs aux idées délirantes, plus de 90 pages de dessins noir et blanc à la ligne claire épaisse et sans froideur aucune. Regardez le petit bonhomme en haut du pont et jurez moi que ce n’est pas Moebius qui l’a dessiné…
Moebius est sans doute un être qui a beaucoup voyagé,voyage encore?Et a visité quelqu’instants un Robinson…La lubie est intéressante.Pourquoi pas..?
Touchante,la signature appliquée de Heath Robinson.Si l’on veut bien demeurer un enfant,penché sur sa page qu’on remplit avec appétit..!
En voyant la couv.,j’ai eu un flash d’une demi-seconde en pensant à Wasterlain.
À cause du Renard bleu ?
Oui.
Nos têtes sont pleines.Et l’automatisme crée des rapprochements abscons.
Une chose m’étonne un peu.La main sûre pour la gestuelle,l’humanité de ses personnages alliée à un trait frêle presque hésitant (et la langue dépassant)pour ces objets,locomotions et machines(qui évoluent dans des décors simples et remarquables) trés enfantines.
Il s’était spécialisé dans ce genre d’engin improbable. C’est presque du dessin automatique et je pense que ça sortait aussi facilement que les personnages. Il y a en effet une espèce de fragilité dans le trait qui me plaît énormément.